Depuis l’Exil Tome VI Obsèques de Louis Blanc

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J Hetzel (p. 27-28).

II

OBSÈQUES DE LOUIS BLANC

— 12 décembre 1882 —

Sur la tombe de Louis Blanc, M. Charles Edmond a lu, au nom de Victor Hugo, les paroles qui suivent :

Un homme comme Louis Blanc meurt, c’est une lumière qui s’éteint. On est saisi d’une tristesse qui ressemble à de l’accablement. Mais l’accablement dure peu ; les âmes croyantes sont les âmes fortes. Une lumière s’est éteinte, la source de la lumière ne s’éteint pas. Les hommes nécessaires comme Louis Blanc meurent sans disparaître ; leur œuvre les continue. Elle fait partie de la vie même de l’humanité.

Honorons sa dépouille, saluons son immortalité. De tels hommes doivent mourir, c’est la loi terrestre ; et ils doivent durer, c’est la loi céleste. La nature les fait, la république les garde.

Historien, il enseignait ; orateur, il persuadait ; philosophe, il éclairait. Il était éloquent et il était excellent. Son cœur était à la hauteur de sa pensée. Il avait le double don, et il a fait le double devoir : il a servi le peuple et il l’a aimé.