Dernier carnet de route au Soudan français - La fin de la mission Klobb/02

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Cinq années se sont écoulées depuis le jour où des télégrammes, venus du Soudan et du Dahomey, apportèrent à Paris la stupéfiante nouvelle du meurtre du Lieutenant-Colonel Klobb par la mission Voulet.

Aujourd’hui que l’émotion soulevée par le douloureux événement qui retentit d’un bout à l’autre de la France est apaisée, il nous a paru opportun de faire paraître, parmi les nombreux documents qui sont en notre possession, le Journal de route du Colonel Klobb.

Un double désir à réaliser nous y décide.

Le premier serait de bien établir que, si le Colonel Klobb accepta la fatale mission qui devait lui coûter la vie, ce ne fut que dans la droiture de son âme.

Le second, que nous ne craignons pas d’avouer, est de perpétuer sa mémoire.

« Klobb, écrivait de lui le général Borgnis-Desbordes, est resté ce qu’il était : un vigoureux soldat, un esclave de son devoir jusqu’à la mort, un sage dans toute l’acception du mot. Je ne connais pas de mort plus belle que celle de ce colonel, maintenant son monde immobile sous le feu de tirailleurs égarés par des chefs misérables, ayant tout prévu, tout ordonné pour le cas où il serait tué, et tombant à son poste sans une plainte, et sans doute avec l’amère pensée de ne plus jamais revoir une femme et des enfants qu’il adorait ».

Puisse cette impression d’un chef qui n’est plus, et que nous aimons à rappeler ici, être partagée par ceux qui apprendront, par la lecture de ce journal et par le récit de sa mort, à connaître le Colonel Klobb. En livrant ces pages aux lecteurs, nous ne formons pas d’autre souhait.


K.