Derniers vers (Anna de Noailles)/Irruption

La bibliothèque libre.
Derniers versGrasset (p. 101).


IRRUPTION


Le malheur entre dans la chambre.
Depuis des siècles, il accourt,
Il brise le cœur et les membres ;
L’être stoïque est sans recours
Contre cet hôte turbulent,
Qui, tantôt hâtif, tantôt lent,
Nous guide vers la tombe étrange
Où la vie, avec son cœur d’ange,
Ne trouve plus aucun amour.
— Ô mort preste, élan sans échange,
Cassure abrupte dans le jour !