Des embellissements de Paris/Édition Garnier

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DES
EMBELLISSEMENTS

DE PARIS[1]

(1749)

Un seul citoyen[2], qui n’était pas fort riche, mais qui avait une grande âme, fit à ses dépens la place des Victoires, et érigea par reconnaissance une statue à son roi. Il fit plus que sept cent mille citoyens n’ont encore fait dans ce siècle. Nous possédons dans Paris de quoi acheter des royaumes ; nous voyons tous les jours ce qui manque à notre ville, et nous nous contentons de murmurer. On passe devant le Louvre, et on gémit de voir cette façade, monument de la grandeur de Louis XIV, du zèle de Colbert, et du génie de Perrault, cachée par des bâtiments de Goths et de Vandales. Nous courons aux spectacles, et nous sommes indignés d’y entrer d’une manière si incommode et si dégoûtante, d’y être placés si mal à notre aise, de voir des salles si grossièrement construites, des théâtres si mal entendus, et d’en sortir avec plus d’embarras et de peine qu’on n’y est entré. Nous rougissons, avec raison, de voir les marchés publics établis dans des rues étroites, étaler la malpropreté, répandre l’infection, et causer des désordres continuels. Nous n’avons que deux fontaines[3] dans le grand goût, et il s’en faut qu’elles soient avantageusement placées ; toutes les autres sont dignes d’un village. Des quartiers immenses demandent des places publiques ; et, tandis que l’arc de triomphe de la porte Saint-Denis et la statue équestre de Henri le Grand, ces deux ponts, ces deux quais superbes, ce Louvre, ces Tuileries, ces Champs-Élysées, égalent ou surpassent les beautés de l’ancienne Rome, le centre de la ville, obscur, resserré, hideux, représente le temps de la plus honteuse barbarie. Nous le disons sans cesse ; mais jusqu’à quand le dirons-nous sans y remédier ?

À qui appartient-il d’embellir la ville, sinon aux habitants qui jouissent dans son sein de tout ce que l’opulence et les plaisirs peuvent prodiguer aux hommes ? On parle d’une place et d’une statue du roi[4] : mais, depuis le temps qu’on en parle, on a bâti une place dans Londres et on a construit un pont sur la Tamise, au milieu même d’une guerre plus funeste et plus ruineuse pour les Anglais que pour nous. Ne pouvant pas avoir la gloire de donner l’exemple, ayons au moins celle d’enchérir sur les exemples qu’on nous donne. Il est temps que ceux qui sont à la tête de la plus opulente capitale de l’Europe la rendent la plus commode et la plus magnifique. Ne serons-nous pas honteux, à la fin, de nous borner à de petits feux d’artifice, vis-à-vis un bâtiment grossier[5], dans une petite place destinée à l’exécution des criminels. Qu’on ose élever son esprit, et on fera ce qu’on voudra. Je ne demande autre chose, sinon qu’on veuille avec fermeté. Il s’agit bien d’une place ! Paris serait encore très-incommode et très-irrégulier quand cette place serait faite ; il faut des marchés publics, des fontaines qui donnent en effet de l’eau, des carrefours réguliers, des salles de spectacle ; il faut élargir les rues étroites et infectes, découvrir les monuments qu’on ne voit point, et en élever qu’on puisse voir.

La bassesse des idées, la crainte encore plus basse d’une dépense nécessaire, viennent combattre ces projets de grandeur que chaque bon citoyen a faits cent fois en lui-même. On se décourage quand on songe à ce qu’il en coûtera pour élever ces grands monuments, dont la plupart deviennent chaque jour indispensables, et qu’il faudra bien faire à la fin, quoi qu’il en coûte ; mais au fond il est bien certain qu’il n’en coûtera rien à l’État. L’argent employé à ces nobles travaux ne sera certainement pas payé à des étrangers. S’il fallait faire venir le fer d’Allemagne et les pierres d’Angleterre, je vous dirais : Croupissez dans votre molle nonchalance, jouissez en paix des beautés que vous possédez, et restez privés de celles qui vous manquent. Mais bien loin que l’État perde à ces travaux, il y gagne : tous les pauvres alors sont utilement employés, la circulation de l’argent en augmente, et le peuple qui travaille est toujours le plus riche. Mais où trouver des fonds ? Et où en trouvèrent les premiers rois de Rome, quand, dans les temps de la pauvreté, ils bâtirent ces souterrains qui furent, six cents ans après eux, l’admiration de Rome riche et triomphante ? Pensons-nous que nous soyons moins industrieux que ces Égyptiens, dont je ne vanterai pas ici les pyramides, qui ne sont que de grossiers monuments d’ostentation, mais dont je rappellerai[6] tant d’ouvrages nécessaires et admirables ? Y a-t-il moins d’argent dans Paris qu’il n’y en avait dans Rome moderne quand elle bâtit Saint-Pierre, qui est le chef d’œuvre de la magnificence et du goût, et quand elle éleva tant d’autres beaux morceaux d’architecture, où l’utile, le noble, et l’agréable, se trouvent ensemble ? Londres n’était pas si riche que Paris quand ses aldermans firent l’église de Saint-Paul, qui est la seconde de l’Europe, et qui semble nous reprocher notre cathédrale gothique. Où trouver des fonds ? En manquons-nous quand il faut dorer tant de cabinets et tant d’équipages, et donner tous les jours des festins qui ruinent la santé et la fortune, et qui engourdissent à la longue toutes les facultés de l’âme ? Si nous calculions quelle est la circulation d’argent que le jeu seul opère dans Paris, nous serions effrayés. Je suppose que dans dix mille maisons il y ait au moins mille francs qui circulent en perte ou en gain par maison chaque année (la somme peut aller dix fois au delà), cet article seul, tel que je le réduis, monte à dix millions, dont la perte serait insensible.

Il y a aujourd’hui beaucoup plus d’argent monnayé dans le royaume que n’en possédait Louis XIV. Il dépensa 400 millions et davantage à Versailles, à Trianon, à Marly ; et ces 400 millions, à 27 à 28 liv. le marc, font aujourd’hui beaucoup plus de 700 millions[7]. Les dépenses de trois bosquets auraient suffi pour les embellissements nécessaires à la capitale. Quand un souverain fait ces dépenses pour lui, il témoigne sa grandeur ; quand il les fait pour le public, il témoigne sa magnanimité. Mais, dans l’un et l’autre cas, il encourage les arts, il fait circuler l’argent, et rien ne se perd dans ses entreprises, sinon les remises faites dans les pays étrangers, pour acheter chèrement d’anciennes statues mutilées, tandis que nous avons parmi nous des Phidias et des Praxitèles.

Le roi, par sa grandeur d’âme et par son amour pour son peuple, voudrait contribuer à rendre sa capitale digne de lui. Mais, après tout, il n’est pas plus roi des Parisiens que des Lyonnais et des Bordelais ; chaque métropole doit se secourir elle-même. Faut-il à un particulier un arrêt du conseil pour ajuster sa maison ? Le roi d’ailleurs, après une longue guerre[8], n’est point en état à présent de dépenser beaucoup pour nos plaisirs, et, avant d’abattre les maisons qui nous cachent la façade de Saint-Gervais, il faut payer le sang qui a été répandu pour la patrie. D’ailleurs, s’il y a aujourd’hui plus d’espèces dans le royaume que du temps de Louis XIV, les revenus actuels de la couronne n’approchent pas encore de ce qu’ils étaient en effet sous ce monarque : car dans les soixante et douze années de ce règne, on leva sur la nation 18 milliards numéraires ; ce qui fait, année commune, 200 millions 500,000 livres, à 27 à 30 livres le marc ; et cette somme annuelle revient à environ 330 millions d’aujourd’hui ; or il s’en faut beaucoup que le roi ait ce revenu. On dit toujours : Le roi est riche, dans le même sens qu’on le dirait d’un seigneur ou d’un particulier ; mais en ce sens-là le roi n’est point riche du tout : il n’a presque point de domaine, et j’observerai, en passant, que les temps les plus malheureux de la monarchie ont été ceux où les rois n’avaient que leur domaine pour résister à leurs ennemis, et pour récompenser leurs sujets. Le roi est précisément et à la lettre l’économe de toute la nation ; la moitié de l’argent circulant dans le royaume passe par des trésoriers comme par un crible ; et tout homme qui demande au roi une pension, une gratification, dit en effet au roi : Sire, donnez-moi une petite portion de l’argent de mes concitoyens. Reste à savoir si cet homme a bien mérité de la patrie : il est clair qu’alors la patrie lui doit, et le roi le paye au nom de l’État ; mais il est clair encore que le roi n’a pour les dépenses arbitraires que ce qui reste après qu’il a satisfait aux dépenses nécessaires.

Il est encore très-vrai qu’il s’en faut beaucoup qu’il se trouve

au pair, c’est-à-dire que toutes les dettes annuelles soient payées au bout de l’année. Je crois qu’il n’y a que deux États en Europe l’un très-grand, et l’autre très-petit[9], où l’on ait établi cette économie ; et nous sommes infiniment plus riches que ces deux États.

Enfin, que le roi doive beaucoup, ou peu, ou rien, il est encore certain qu’il ne thésaurise pas ; s’il thésaurisait, il y perdrait, lui et l’État. Henri IV, après des temps d’orage qui tenaient à la barbarie, gêné encore de tous côtés, et n’obtenant que des remontrances quand il fallait de l’argent pour reprendre Amiens des mains des ennemis ; Henri IV, dis-je, eut raison d’amasser en quelques années, avec ses revenus, un trésor d’environ 40 millions, dont 22 étaient enfermés dans les caves de la Bastille[10]. Ce trésor de 40 millions en valait à peu près 100 d’aujourd’hui ; et toutes les denrées (excepté les soldats, que j’ai appelés[11] la plus nécessaire denrée des rois) étant aujourd’hui du double au moins plus chères, il est démontré que le trésor de Henri IV répond à 200 de nos millions en 1749. Cet argent nécessaire, cet argent que ce grand prince n’aurait pu avoir autrement, était perdu quand il était enterré ; remis dans le commerce, il aurait valu à l’état 2 millions numéraires de son temps au moins par année. Henri IV y perdit donc ; et il n’eût pas enterré son trésor s’il eût été assuré de le trouver au besoin dans la bourse de ses sujets. Il en usait, tout roi qu’il était, comme avaient agi les particuliers dans les temps déplorables de la Ligue : ils enfouissaient leur argent ; ce qui était malheureusement nécessaire alors serait très-déplacé aujourd’hui. Le roi a pour trésor la manutention, l’usage de l’argent que lui produisent la culture de nos terres, notre commerce, notre industrie ; et avec cet argent il supporte des charges immenses ; or, de ce produit des terres, du commerce, de l’industrie du royaume, il en reste dans Paris la plus grande partie ; et si le roi, au bout de l’année, redoit encore, c’est-à-dire s’il n’a pu, comme nous avons dit, de ce produit annuel payer toutes les charges annuelles de l’État ; s’il n’est pas riche en ce sens, la ville de Paris n’en est pas moins opulente. Henri IV avait 40 millions de livres de son temps dans ses coffres ; ce n’est pas exagérer que de dire que les citoyens de Paris en possèdent six fois autant, pour le moins, en argent monnayé. Ce n’est donc pas au roi, c’est à nous de contribuer à présent aux embellissements de notre ville : les riches citoyens de Paris peuvent la rendre un prodige de magnificence, en donnant peu de chose de leur superflu. Y a-t-il un homme aisé qui ait le front de dire : Je ne veux pas qu’il m’en coûte cent francs par an pour l’avantage du public et pour le mien ? S’il y a un homme assez lâche pour le penser, il ne sera pas assez effronté pour le dire. Il ne s’agit donc que de lever les fonds nécessaires ; et il y a cent façons entre lesquelles ceux qui sont au fait peuvent aisément choisir.

Que le corps de ville demande seulement permission de mettre une taxe modérée et proportionnelle sur les habitans, ou sur les maisons, ou sur les denrées : cette taxe presque insensible pour embellir notre ville sera, sans comparaison, moins forte que celle que nous supportions pour voir périr nos compatriotes sur le Danube ; que ce même Hôtel de Ville emprunte en rente viagères, en rentes tournantes, quelques millions qui seront un fonds d’amortissement ; qu’il fasse une loterie bien combinée ; qu’il emploie une somme fixe tous les ans ; que le roi daigne ensuite, quand ses affaires le permettront, concourir à ces nobles travaux, en affectant à cette dépense quelques parties des impôts extraordinaires que nous avons payés pendant la guerre, et que tout cet argent soit fidèlement économisé ; que les projets soient reçus au concours ; que l’exécution soit au rabais : il sera facile de démontrer qu’on peut, en moins de dix ans, faire de Paris la merveille du monde.

Le conte que l’on fait du grand Colbert qui, en peu de mois, mit de l’argent dans les coffres du roi, par les dépenses même d’un carrousel, est une fable : car les fermes n’étaient point régies pour le compte du roi ; d’ailleurs, on n’aurait pu s’apercevoir qu’à la longue de ce bénéfice ; mais c’est une fable qui a un très-grand sens, et qui montre une vérité palpable.

Il est indubitable que de telles entreprises peupleront Paris de quatre ou cinq mille ouvriers de plus, qu’il en viendra encore des pays étrangers : or la plupart arrivent avec leurs familles ; et si ces artistes gagnent 1,500,000 francs, ils en rendent un million à l’État par leurs dépenses, par la consommation des denrées. Le mouvement prodigieux d’argent que ces entreprises opéreraient dans Paris augmenterait encore de beaucoup le produit des fermes générales. Si les citoyens qui ont le hall de ces fermes générales gagnent par cette opération 1,500, 000 francs par année, s’ils ne gagnent même qu’un million, que 500,000 francs, seront-ils lésés qu’on leur propose de contribuer de 300,000 livres par an, de 500,000 francs même, à ce grand ouvrage ? Il y en a beaucoup parmi eux qui pensent assez noblement pour le proposer eux-mêmes ; et les secours désintéressés qu’ils ont donnés au roi pendant la guerre répondent de ce qu’ils peuvent, et par conséquent de ce qu’ils doivent faire pendant la paix pour leur patrie : ils ont emprunté pour le roi à 5 pour cent, et n’ont reçu du roi que 5 pour cent : ainsi ils ont prêté sans intérêt.

Quand M.  Orri, en 1743, pour favoriser le commerce extérieur, supprima les impôts sur les toiles, sur tous les ouvrages de bonneterie et les tapisseries, à la sortie du royaume, à commencer en 1744, les fermiers généraux demandèrent eux-mêmes que l’impôt fût supprimé dès le moment, et ne voulurent point d’indemnité. Un d’eux[12] fournit du blé à une province qui en manquait, sans y faire le moindre profit, et n’accepta qu’une médaille que la province fit frapper en son honneur. Enfin il n’y a pas longtemps que nous avons vu un homme de finances[13] qui seul avait secouru l’État plus d’une fois, et qui laissa à sa mort 10 millions d’argent prêté à des particuliers, dont 5 ne portaient aucun intérêt. Il y a donc de très-grandes âmes parmi ceux qu’on soupçonne de n’avoir que des âmes intéressées, et le gouvernement peut exciter l’émulation de ceux qui, s’étant enrichis dans les finances, doivent contribuer à la décoration d’une ville où ils ont fait leur fortune. Encore une fois, il faut vouloir. Le célèbre curé de Saint-Sulpice[14] voulut, et il bâtit, sans aucun fonds, un vaste édifice. Il nous sera certainement plus aisé de décorer notre ville avec les richesses que nous avons qu’il ne le fut de bâtir avec rien Saint-Sulpice et Saint-Roch. Le préjugé, qui s’effarouche de tout, la contradiction, qui combat tout, diront que tant de projets sont trop vastes, d’une exécution trop difficile, trop longue. Ils sont cent fois plus aisés pourtant qu’il ne le fut de faire venir l’Eure et la Seine à Versailles, d’y bâtir l’Orangerie, et d’y faire les bosquets.

Quand Londres fut consumée par les flammes[15], l’Europe disait : Londres ne sera rebâtie de vingt ans, et encore verra-t-on son désastre dans les réparations de ses ruines. Elle fut rebâtie en deux ans, et le fut avec magnificence. Quoi ! ne sera-ce jamais qu’à la dernière extrémité que nous ferons quelque chose de grand ? Si la moitié de Paris était brûlée, nous la rebâtirions superbe et commode ; et nous ne voulons pas lui donner aujourd’hui, à mille fois moins de frais, les commodités et la magnificence dont elle a besoin. Cependant une pareille entreprise ferait la gloire de la nation, un honneur immortel au corps de la ville de Paris, encouragerait tous les arts, attirerait les étrangers des bouts de l’Europe, enrichirait l’État, bien loin de l’appauvrir, accoutumerait au travail mille indigents fainéants qui ne fondent actuellement leur misérable vie que sur le métier infâme et punissable de mendiants, et qui contribuent encore à déshonorer notre ville ; il en résulterait le bien de tout le monde, et plus d’une sorte de bien. Voilà, sans contredit, l’effet de ces travaux qu’on propose, que tous les citoyens souhaitent, et que tous les citoyens négligent. Fasse le ciel qu’il se trouve quelque homme assez zélé pour embrasser de tels projets, d’une âme assez ferme pour les suivre, d’un esprit assez éclairé pour les rédiger, et qu’il soit assez accrédité pour les faire réussir ! Si dans notre ville immense il ne se trouve personne qui s’en charge ; si on se contente d’en parler à table, de faire d’inutiles souhaits, ou peut-être des plaisanteries impertinentes, il faut pleurer sur les ruines de Jérusalem.

FIN DES EMBELLISSEMENTS DE PARIS.
  1. Cet écrit, postérieur à la paix de 1748 (18 octobre), a été imprimé dans le volume intitulé Recueil de pièces en vers et en prose, par l’auteur de la tragédie de Sémiramis, 1750, in-12. C’est vers le même temps que doit avoir été composé le dialogue Des Embellissements de Cachemire, qu’on trouvera ci-après. Une partie des vœux de Voltaire est accomplie depuis la Révolution. (B.)
  2. Le maréchal de La Feuillade ; voyez, tome XIV, le chapitre XXVIII du Siècle de Louis XIV.
  3. La fontaine des Innocents, et celle de la rue de Grenelle ; voyez la note 2, tome XXI, page 4.
  4. Voyez la note 1, tome XXI, page 5.
  5. L’Hôtel de Ville, place de Grève.
  6. Dans le Mercure de janvier 1750, page 154, on remarque qu’il eût été plus correct de dire : je pourrais rappeler.
  7. Voltaire parle de plus de 900 millions dans ses Anecdoctes sur Louis XIV, ci-dessus, page 237.
  8. Celle qui, commencée en 1741, ne finit qu’en 1748 ; voyez, tome XV, les chapitres VI et suivants du Précis du Siècle de Louis XV.
  9. Je ne sais quel est le petit État dont parle Voltaire. Le grand doit être l’Angleterre : non qu’à l’époque où fut composé ce morceau cela fût encore vrai ; mais cela l’était dans les années qui suivirent l’époque du voyage de Voltaire dans ce pays. La série des années 1730 à 1735 est incomparable à toute autre dans l’histoire financière de l’Angleterre ; voyez l’Histoire critique et raisonnée de la situation de l’Angleterre, par M.  de Montvéran, 1819-1822, huit volumes in-8°. (B.)
  10. Voyez tome XXI, page 320.
  11. Voyez tome XXII, page 309.
  12. En 1747, la Provence fit frapper une médaille en l’honneur de Bouret, fermier général, qui lui avait procuré du blé pendant une disette, et qui, trente ans après, mourut insolvable, ayant mangé quarante-deux millions. Comme on le trouva mort subitement dans son lit, le 10 avril 1777, on dit qu’il avait lui-même mis fin à ses jours. (B.)
  13. Samuel Bernard, mort en 1739.
  14. J.-B. Languet de Gergy, mort en 1750.
  15. En 1666.