Des hommes sauvages nus féroces et anthropophages/Mœurs et coutumes/02

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Traduction par Henri Ternaux.
Arthus Bertrand (p. 229-230).


CHAPITRE II


Du pays d’Amérique ou du Brésil dont j’ai visité une partie.


L’Amérique est un grand pays habité par plusieurs nations sauvages, dont les langues n’ont entre elles aucune ressemblance. Il y a beaucoup d’animaux rares et très-curieux, Les arbres y sont toujours verts, et aucun ne ressemble à ceux de ce pays-ci. Les habitants vont tout nus ; car, dans la partie du pays qui est entre les tropiques, il ne fait jamais aussi froid qu’ici vers la Saint-Michel ; cependant celle qui s’étend au delà du tropique du capricorne est un peu plus froide. Cette contrée est habitée par une nation nommée Carios, qui se couvre de peaux d’animaux sauvages, que les Indiens savent très-bien préparer. Les femmes fabriquent avec du fil de coton des espèces de sacs ouverts par les deux bouts, qui leur servent de vêtements ; elles les nomment, dans leur langue, typpoy. Le pays produit beaucoup de fruits et de légumes, pour la nourriture des hommes et des animaux. La chaleur du soleil donne aux habitants une couleur brun-rouge. C’est un peuple rusé et méchant, qui maltraite ses ennemis et les mange.

Le pays d’Amérique a plusieurs centaines de milles du nord au sud. Je l’ai côtoyé moi-même pendant plus de cinq cents milles ; et j’ai été à terre dans plusieurs endroits.