Des hommes sauvages nus féroces et anthropophages/Mœurs et coutumes/16

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Traduction par Henri Ternaux.
Arthus Bertrand (p. 271-272).


CHAPITRE XVI.


Des ornements des femmes.


Les femmes se peignent le visage et le corps comme je viens de dire que font les hommes ; mais elles laissent croître leurs cheveux. Elles n’ont pas d’autre ornement que des espèces de pendants qu’elles attachent à leurs oreilles, et qui ont ordinairement une palme de long et l’épaisseur du pouce. Ces pendants se nomment, dans leur langue, namhibeya. Elles les font souvent avec l’espèce de coquillage nommé matte pue.

Elles prennent ordinairement des noms d’oiseaux, de poissons et de fruits. On ne leur en donne qu’un à leur naissance ; mais chaque fois que les hommes tuent un prisonnier, les femmes prennent un nom de plus.

Ils se cherchent la vermine les uns aux autres et la mangent. Je leur ai souvent demandé pourquoi ils le faisaient, et ils m’ont toujours répondu : « Ce sont nos ennemis, et nous les traitons comme les autres. »

Il n’y a pas chez eux de sages-femmes. Quand une indienne est en mal d’enfant, le premier venu, homme ou femme, accourt à son aide ; et je les ai souvent vues sortir le quatrième jour après l’accouchement.