Des hommes sauvages nus féroces et anthropophages/Relation/49

La bibliothèque libre.
Traduction par Henri Ternaux.
Arthus Bertrand (p. 205-206).


CHAPITRE XLIX.


De l’endroit ou les sauvages me conduisirent pour me donner.


Nous nous mîmes donc en route pour Tackwara Sutibi, l’endroit où ils voulaient me donner. Après avoir marché pendant quelque temps, je me retournai, et je vis un nuage noir qui s’étendait sur leur village. Je le leur montrai, en leur disant que mon Dieu était irrité contre eux parce qu’ils avaient dévoré des chrétiens.

Quand nous fûmes arrivés à ce village, ils m’offrirent en présent à un chef, nommé Abbati Bossange, en lui disant de ne pas me faire de mal et de ne pas souffrir qu’on m’en fît, car mon Dieu punissait cruellement ceux qui me maltraitaient ; ce qu’ils avaient eu occasion d’éprouver pendant le temps que j’avais passé parmi eux. Je lui dis, de mon côté, que mon frère et mes amis devaient venir avec un vaisseau plein de marchandises, que j’en donnerais à ceux qui me traiteraient bien, et que mon Dieu m’avait promis qu’il arriverait bientôt. Cela leur plut beaucoup. Le roi m’appela son fils, et m’envoya à la chasse avec les siens.