Description du département de l’Oise/Anseauvilliers

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P. Didot l’ainé (1p. 259-260).
ANSEAUVILLERS.


En partant de Plainville pour nous rendre à Anseauvillers nous passâmes par Laherelle, petit village situé dans une vallée très étroite. L’église est à mi-côte, adossée au bois, qui borne la vue de ce côté. On voit au sud sud-ouest Cannes, Anseauvillers, etc. On fait dans le petit village de Laherelle beaucoup de chanvre, beaucoup de gros fil, des toiles, et peu de vin.

Avant d’atteindre Anseauvillers on passe devant la carriere de Gannes. Sur la montagne est une plaine, dont la terre très forte a quinze pouces d’épaisseur ; le craon regne dans toute cette plaine.

Les environs d’Anseauvillers sont presque entièrement dépouillés d’arbres ; mais les villages en sont couverts : chaque particulier a son jardin planté de pommiers. Les maisons n’y sont point entassées comme ailleurs ; des cours, des vergers les séparent ; elles ont moins à craindre les incendies, si fréquents dans le département de l’Oise. Des marchands de Noyon, de Tracy, de Carie-pont, de Saint-Léger, apportent leurs chanvres à Anseauvillers.

On y vend, pendant huit mois de l’année, plus de cent pieces de toile par semaines.

Le territoire des environs, mêlé d’argile et de cailloux, est de médiocre qualité. Les habitants n’ont ni prés ni prairies artificielles : quand l’eau manque dans leurs quarante puits ils vont en chercher à Bulles ou à Breteuil.

On commence à cultiver les pommes-de-terre.

Les femmes travaillent à la veillée dans des chambres qu’elles louent ; chacune de ces chambres est occupée par dix femmes ; ces lieux de réunion sont appelés beurlans : elles apportent avec elles leurs chaises ; chaque amant partage le siege de sa belle : les filles ont leurs poches remplies de noix, qu’elles donnent ou qu’elles laissent prendre.

Ce que nous avons dit des terres, du commerce du chef-lieu, convient à toutes les communes de son arrondissement : elles n’offrent rien de remarquable.