Description du phalanstère et considérations sociales sur l’architectonique/VARIATIONS DE L'ARCHITECTONIQUE

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DESCRIPTION DU PHALANSTÈRE.


Considérations sociales sur les variations
de l’Architectonique
.

Il est pour les édifices, comme pour les sociétés, des méthodes adaptées à chaque période sociale.
Ch. Fourier.

§ I.

Toutes les idées qu’ils appliquent journellement à leurs besoins, à leurs plaisirs, à leurs commodités, ne portent-elles pas chacune le caractère de l’idée à laquelle elles doivent la naissance. Un livre n’est-il pas le signe du plan qu’un homme a formé de rassembler ses pensées comme dans un même corps ? Un char n’est-il pas le signe du plan qu’un homme a formé de se faire transporter rapidement sans fatigue ? Une maison n’est-elle pas le signe du plan qu’un homme a formé de se procurer une vie commode, et à couvert des intempéries ?
Saint Martin.


Les dispositions architectoniques varient avec la nature et la forme des sociétés dont elles sont l’image. Elles traduisent, à chaque époque, la constitution intime de l’état social, elles en sont le relief exact et la caractérisent merveilleusement.

On pourrait poser cette loi en principe, et l’établir à priori ; nous allons ici en donner la démonstration sensible en jetant un coup-d’œil rapide sur les variations et les mouvements successifs de l’art architectural dans les différentes périodes sociales.

Transportez-vous d’abord au sein d’une peuplade de Sauvages ; examinez le kraal d’une tribu noire établie sur les bords d’un fleuve de la terre africaine, ou les wigwams élevés par une horde de Peaux-Rouges dans les clairières des grandes savanes et des forêts vierges de l’Amérique. Là, ni culture, ni industrie, ni propriété territoriale : l’insouciance et la liberté sont les traits saillants des mœurs de cette période. Voyez l’habitation, comme elle est en conformité de relation avec ces caractères. Cette habitation n’est qu’une frêle construction de terre, de mousse et de branchages, élevée sans peine et abandonnée sans regret lorsque la chasse ou la guerre commandent le déplacement de la peuplade.

La pêche, la chasse et la guerre sont les seuls éléments de l’activité du Sauvage ; aussi les os de poissons qui lui servent d’hameçon, l’arc et les flèches avec lesquelles il atteint sa proie dans les forêts, et ses armes de guerre, tomawk, zagaye et couteau à scalper, composent-ils avec les crânes des ennemis vaincus, les peaux des quadrupèdes et les dépouilles des oiseaux mis à mort, toute la décoration de sa demeure.

Voilà la construction, voilà la décoration.

Tous les caractères de la période sont là. La hutte vous dit toute la vie du Sauvage. — Dans cet état de faiblesse et d’enfance, l’humanité ne laisse aucune trace de son passage ; son pied ne marque pas sur le sol ; elle ne change pas l’aspect des lieux où elle a résidé.

L’Arabe vagabond, lui, porte à dos de chameau sa maison, toujours prêt, dans sa vie errante, à dresser sa tente là où il rencontre une source d’eau vive et des pâturages. La corrélation est telle, que quand vous prononcez ce mot, l’Arabe, vous ne pouvez vous représenter l’homme du désert sans voir en même temps son cheval, son chameau et sa tente. — Le Lapon grossier hiverne dans une hutte enfumée et souterraine, et cette architecture aussi est en rapport avec ses habitudes et ses mœurs. Cette vie dans le sein de la terre, n’est-elle pas la représentation fidèle d’un état social véritablement embrionnaire et fœtal ?

Puis viennent les tours épaisses et crénelées du seigneur féodal, aux murs lourds et massifs comme sa cuirasse de guerre, le château-fort sur la cime du rocher qu’il étreint de ses fondations de pierre et de ciment, comme un milan de ses griffes. Et au-dessous du manoir haut-bâti, qui commande fièrement la campagne à l’entour, surgissent de terre sur le penchant du mont, comme des taupinées, les misérables cabanes des vassaux, qui font une humble chaussure à son pied géant.

Puis c’est la cathédrale du moyen-âge, puissant et mystérieux assemblage de masse et de légèreté, à la fois imposante et gracieuse, aérienne et sévère ; la cathédrale qui jette ses ogives aiguës et ses flèches brillantes dans les grandes ombres des nefs où vont s’enchevêtrer capricieusement leurs merveilleux contours. — Ce sont là mille colonettes qui se groupent et s’élancent au ciel comme de hardies fusées de pierre ; mille sculptures saintes et sataniques ; mille figures angéliques et grotesques ; des vierges et des monstres ; des chérubins et des animaux immondes ; des choses bizarres… tout cela hérissant l’immense édifice dentelé, découpé, brodé, percé à jour, fragile, sonore, et tremblant au vent, et lourd pourtant dans sa masse réelle, et carrément assis sur sa base. Et au-dessus de ces choses, des tours miraculeusement posées dans les airs, au-delà de l’atmosphère des hommes, et planant dans la sphère supérieure d’où sortent comme des voix du ciel les voix des cloches, mélancoliques, étendues, vibrantes, qui commandent au loin sur la terre et appellent les fidèles au culte du Seigneur. Cette cathédrale, c’est la puissante Théocratie qui a pris sa forme et revêtu sa chape de granit ; cette cathédrale, qui a le pied sur les maisons des hommes et la tête au ciel, est faite pour la célébration des mystères d’une religion de terreur et d’amour, de paradis et d’enfer, comme la hutte de branchages est faite pour l’homme du Cap ou des Florides, la tente pour l’homme du désert, le souterrain enfumé pour l’habitant des régions polaires, le castel crénelé pour le chef féodal.

Dans la hutte, l’humanité dort ses premiers sommeils et s’essaie à la vie ; puis, quand la force et l’intelligence commencent à lui venir, elle travaille dans la cabane, elle guerroie dans le château-fort, elle prie, espère, tremble et s’inspire dans le temple et la cathédrale.

L’Art suit l’homme pas à pas dans ses initiations successives : sa puissance plastique donne des formes sensibles à toutes les conquêtes progressives que font, sur la nature, l’intelligence et l’activité humaines. Quand il ne sert pas lui-même d’arme pour les faire, l’Art du moins consacre ces conquêtes.

La matière est inerte, et l’esprit actif. L’esprit moulé et pétrit la matière. La pensée donne la forme. L’homme, individu ou espèce, se peint comme Dieu dans ses œuvres : et c’est pour cela qu’il y a entre l’état de l’Art chez un peuple et l’état de ses mœurs et de ses habitudes, entre l’Art et la vie sociale en un mot, un rapport intime, une corrélation infaillible.

Or, l’art qui donne à l’homme sa demeure, est le premier de tous les arts, celui autour duquel se groupent les autres ainsi que des vassaux autour de leur suzerain : la Sculpture, la Peinture, la Musique, la Poésie elle-même, ne peuvent donner leurs grands effets qu’à condition d’être coordonnées et harmonisées dans un Tout architectural. L’Architecture c’est l’art pivotal, c’est l’art qui résume tous les autres, et qui résume par conséquent la société elle-même : — l’Architecture écrit l’Histoire.

§ II.

Il est, il est sur terre une infernale cure.
On la nomme Paris : c’est une large étuve,
Une fosse de pierre aux immenses contours,
Qu’une eau jaune et terreuse enferme à triples tours ;
C’est un volcan fumeux et toujours en haleine.
Qui remue à longs flots de la matière humaine ;
Un précipice ouvert à la corruption,
Où la fange descend de toute nation ;
Et qui de temps en temps plein d’une vase immonde,
Soulevant ses bouillons, déborde sur le monde.
....................
Le Temps qui balaya Rome et ses immondices,
Retrouve encore, après deux mille ans de chemin,
Un abîme aussi noir que le cuvier romain.

Auguste Barnier.

Madrid ! princesse des Espagnes !

Alfred de Musset.


L’architecture écrit l’histoire.

Voulez-vous connaître et apprécier la Civilisation dans laquelle nous vivons ? Montez sur le clocher du village, ou sur les hautes tours de Notre-Dame.

D’abord, c’est un spectacle de désordre qui va frapper vos yeux :

Ce sont des murs qui se dépassent, s’entrechoquent, se mêlent, se heurtent sous mille formes bizarres ; des toitures de toutes inclinaisons qui se surhaussent et s’attaquent ; des pignons nus, froids, enfumés, percés de quelques rares ouvertures grillées ; des clôtures qui s’enchevêtrent ; des constructions de tout âge et de toute façon, qui se masquent et se privent les unes les autres d’air, de vue et de lumière. C’est un combat désordonné, une effroyable mêlée architecturale.

Les grandes villes, et Paris surtout, sont de tristes spectacles à voir ainsi, pour quiconque a l’idée de l’ordre et de l’harmonie, pour quiconque pense à l’anarchie sociale que traduit en relief, avec une hideuse fidélité, cet amas informe, ce fouillis de maisons recouvertes de combles anguleux, échancrés, brisés, divergents, confondus ; armés de leurs garnitures métalliques, de leurs girouettes rouillées, de leurs innombrables cheminées, qui dessinent encore mieux l’incohérence sociale, le Morcellement d’où ce chaos architectural est sorti.

Aussi, grâce à cette absence d’ensemble, d’harmonie, de toute prévoyance architecturale et de combinaison des choses, voyez comme l’homme est logé dans la capitale du monde civilisé !

Il y a dans ce Paris un million d’hommes, de femmes, et de malheureux enfants, entassés dans un cercle étroit où les maisons se heurtent et se pressent, exhaussant et superposant leurs six étages écrasés ; puis, six cent mille de ces habitants vivent sans air ni lumière, sur des cours sombres, profondes, visqueuses, dans des caves humides, dans des greniers ouverts à la pluie, aux vents, aux rats, aux insectes… Et depuis le bas jusques en haut, de la cave aux plombs, tout est délabrement, méphitisme, immondicité et misère…

Ce grand fait immonde est une nécessité, puisqu’il est une réalité, et que ce qui est est fatal. Mais reconnaissez donc que c’est une nécessité de votre société qui l’a réalisé, ce fait ; une expression des combinaisons humaines qui l’ont produit, et non une nécessité absolue et d’ordre naturel !

Et puisque l’effet est immonde, funeste, délétère, mortel à l’homme, reconnaissez donc que la grande et primordiale cause qui l’a engendré, que la cause dont il tire sa raison d’être, que le principe social enfin est mauvais et subversif ! Vous qui répondez à toute critique, à toute dénonciation qu’on vous fait du Mal, par ce grand mot : Nécessité, vous qui affirmez que le Mal est de condition naturelle, fatal, imposé à l’homme par l’essence même des choses, essayez donc de nous dire que, ici comme ailleurs, le Mal n’a pas sa source dans une fausse combinaison sociale, mais dans cette Nécessité d’ordre supérieur dont vous parlez, dans cette Nécessité qui est, à tout, votre réponse unique et idiote ! — Cet empoisonnement des atmosphères où grouillent les agglomérations humaines, est-ce un fait de la nature ou un fait de l’homme ? Est-ce de main divine ou de main humaine ?

Dites, est-ce un air qui recèle la maladie et les germes de mort, cet air que vous respirez quand vous parcourez les prés, les bois, les clairières des forêts, les rives des fleuves et les plages des mers ? quand vous marchez dans les grandes herbes vertes lorsqu’elles étincellent au matin sous les perles et les diamants de la rosée, lorsqu’elles dressent les mille têtes de fleurs qui leur font de si riches couronnes. et qu’elles exhalent sous le soleil mille suaves haleines, et vous disent, de mille voix parfumées, que Dieu a placé l’homme sur une terre favorable, que la nature lui est propice et bonne ?…

Et s’il y a, dans la création, des races malfaisantes, des espèces immondes, est-ce que puissance n’est pas à l’homme de les vaincre et de les détruire ? Et s’il y a des marais fétides, des déserts stériles et des zones brûlées, n’est-ce pas parce que l’homme, ne remplissant pas sa tâche et gouvernant mal son domaine, se laisse envahir là où il devrait régir et commander ? Et ces grandes plaies de la Nature ne sont-elles pas une attestation du désordre, une punition méritée par l’homme, une révélation de sa déviation sociale, un poteau placé au bord de la mauvaise route, indicateur du précipice, une voix avertissante, là voix de la douleur, la seule voix par laquelle la Nature puisse parler à l’homme en déviation, et qui lui crie incessamment aux oreilles : « Tu t’égares, le chemin est mauvais ; tu n’es pas dans ta loi, tu n’es pas dans ta destinée ! » — N’est-ce pas un signe, enfin ?

Oh ! qu’elle est bonne et secourable cette Nature ! et combien il faut que la pensée humaine ait perverti la pensée humaine, pour qu’on ne comprenne pas cette grande voix toute de sollicitude et de maternité !… Quoi donc ? vous ne comprenez pas, quand, au soir, vous revenez de ces campagnes si belles, à la végétation si luxueuse, au ciel si chaud et si coloré, aux eaux si pures, aux lointains si vaporeux, aux parfums si doux ? quand vous en revenez le soir, de la santé au corps et de la vie à l’âme, et que vous rentrez dans vos villes fétides, et que vous respirez leur air qui pue, leurs miasmes qui tuent, quoi donc ! vous ne comprenez pas ?…

Et quand vous voyez mourir vos petits enfants et Vos jeunes filles de dix-sept ans, vous dites : « Le Mal est une Nécessité, la terre est au Mal, l’homme est au Mal, c’est Dieu qui le veut. » — C’est Dieu qui le veut ! !… Oh taisez-vous ! taisez-vous, car vous blasphémez Dieu !…

Est-ce Dieu qui a fait Paris, — ou les hommes ?…

Regardez. Répondez. Voilà Paris :

Toutes ces fenêtres, toutes ces portes, toutes ces ouvertures, sont autant de bouches qui demandent à respirer : — et au-dessus de tout cela vous pouvez voir, quand le vent ne joue pas, une atmosphère de plomb, lourde, grise et bleuâtre, composée de toutes les exhalaisons immondes de la grande sentine. — Cette atmosphère-là, c’est la couronne que porte au front la grande capitale ; — c’est dans cette atmosphère que Paris respire ; c’est là-dessous qu’il étouffe… — Paris, c’est un immense atelier de putréfaction, où la misère, la peste et les maladies travaillent de concert, où ne pénètrent guère l’air ni le soleil. Paris, c’est un mauvais lieu où les plantes s’étiolent et périssent, où, sur sept petits enfants, il en meurt quatre dans l’année.

Les médecins qui ont porté des secours à domicile, au temps du choléra, et qui ont pénétré dans les tanières des classes pauvres, ont fait alors des récits à faire frémir ; mais les riches ont déjà oublié tout cela…

Et moi, riches, je veux vous le rappeler !

Riches, qui menez joyeuse vie, qui jouissez, qui prenez vos plaisirs et conduisez vos danses au sein de cette perfide atmosphère qui vous décime et qui prend à leurs mères vos jeunes filles adorées et vos beaux enfants sans que vous en sachiez comprendre la cause ; riches, qui oubliez la solidarité de tous les membres de la famille humaine ; riches ! je veux vous le rappeler… Écoutez. Voici ce que disait alors l’un de ces médecins qui ont peu dormi quand le fléau tordait les entrailles de Paris, — un[1] qui est allé partout où il y avait des hommes saisis par la peste, et se débattant corps à corps avec elle… partout où il y avait des pauvres, surtout… Écoutez :

Le choléra ne viendra pas à Paris, disait-on, ou du moins sa présence sera à peine sensible ; il n’aura pas de prise sur ce centre de la Civilisation, ce foyer de lumière. On parlait bien de la misère des pauvres, mais c’était un sujet de pitié et non pas de crainte pour les riches ; on ne croyait pas à la solidarité du riche et du pauvre ; on ne connaissait pas cette affreuse, cette contagieuse pauvreté : le choléra l’a montré dans toute sa nudité. Les médecins eux-mêmes, qui voient tous les jours des malheureux, ont été stupéfaits. Habitués à respirer l’air des hôpitaux et des amphithéâtres, plus d’une fois ils ont été suffoqués en abordant l’atmosphère où vivent et s’élèvent des êtres humains qui travaillent pour nous. Dans leurs sales taudis, la porte seule laisse entrer un peu d’air déjà empesté par les plombs et les latrines ; la lucarne calfeutrée ne s’ouvre pas de tout l’hiver. Dites qu’il faut de l’air, ils répondront qu’ils ont froid, ils n’ont ni bois, ni vêtements ; dites-leur de se bien nourrir, ils n’ont pas toujours du pain. Leur chambre dépouillée n’a souvent pour tous meubles qu’un grabat où sont entassés père, mère et enfants, malades, non malades, mourants et morts quelquefois.

Il se peut qu’il y ait, comme on dit sèchement, de leur faute ; plusieurs auraient dû être prévoyants, économes dans les temps prospères ; le désordre, l’intempérance, entrent pour beaucoup dans leur malheur. Mais vous qui avez l’ample nécessaire, vous qui ne vous refusez aucun plaisir, quelle vertu attendez-vous donc du peuple ? Depuis bientôt cinquante ans on ne lui parle que de ses droits ; le pauvre est citoyen comme e riche, tous sont égaux devant la loi ; on a proclamé le peuple souverain, et vous voudriez que toujours content de ses privations, il vît d’un œil philosophique tous les plaisirs des riches, qu’il n’aimât pas aussi les plaisirs à sa portée, qu’il ne s’oubliât jamais, qu’il eût toujours prudence, raison, tempérance ? Il fallait être conséquent. Si on ne voulait, si on ne pouvait pas améliorer son sort, il fallait le laisser dans son ignorance et son apathie avec les consolations religieuses qui lui manquent maintenant : les droits politiques sont de vains mots pour le peuple ouvrier. Et les femmes, qui, même dans le bon temps, gagnent si peu, comment voulez-vous qu’elles aient des épargnes ?

J’ai vu des femmes expirant sur une paillasse, sans draps, sans couverture, entourées d’enfants faméliques ; oui, j’ai vu des enfants sucer avidement les mamelles vides et flétries de mères moribondes ; déjà glacées, elles s’efforçaient de les réchauffer, seules, sans aide, sans secours pour elles-mêmes.

Les soins incomplets, à contre-sens, dictés par de stupides préjugés, tels que les pauvres les donnent et les reçoivent, mais qui du moins sont un ralliement sympathique, une consolation, tous ne les ont pas eus : dans ce chaos de la population, l’isolement est tel, que quelques-uns sont morts sans qu’on ait su leur maladie, révélée enfin par la puanteur des cadavres pourris[2].

Puisse mon récit exciter votre pitié ; il n’est point exagéré. Ah ! si vous aviez vu !

Mais ces misères, elles vous atteignent : les miasmes exhalés des habitations du pauvre se répandent dans toute la ville, et vous les respirez incessamment mêlés à ceux des ruisseaux et des cloaques de toutes sortes. Paris, même dans ses quartiers les plus brillans, est bien sale et bien infect ; si l’administration a fait élargir quelques rues, déblayer quelques places, les spéculateurs, par compensation, ont détruit les jardins qui épuraient un peu l’air, ont entassé étage sur étage et rétréci vos appartements ; les chances de la bourse et du commerce, les catastrophes de l’industrie ont troublé votre sommeil ; les révolutions, les émeutes ont porté l’effroi dans vos cœurs, et les maladies ont eu un libre accès. Bien qu’il vous ait moins accablé que les pauvres, le choléra ne vous a point épargnés, et lorsqu’il a frappé, le médecin n’a pas toujours été là pour vous secourir à temps : j’ai vu votre impatience, votre anxiété ; j’ai vu au milieu d’une fausse abondance les soins domestiques bien mal donnés, par défaut d’habitude, d’intelligence, de patience, quelquefois de volonté. Quand l’épidémie foudroyait ses victimes, il était facile, sans se compromettre, de hâter une mort désirée, et d’horribles soupçons ont été permis… Riches qui aimez la vie, j’ai vu mourir quelques uns d’entre vous faute de secours, de soins, qui, dans le système harmonien de Fourier, ne manqueront pas aux plus pauvres.

Voilà le choléra, voilà la solidarité du mal dans Paris, voilà Paris sous son atmosphère de peste, Paris sous son manteau de mort.

Londres aussi a été comme Paris ; et Saint-Pétersbourg ; et toutes les grandes capitales ; et toutes les habitations putrides des hommes, villes et villages, mais surtout les grandes villes… Et Madrid est maintenant comme a été Paris, comme a été Saint-Pétersbourg, comme ont été les grandes villes. C’est le tour de Madrid, maintenant, Madrid, princesse des Espagnes !

Est-ce Dieu qui a fait le choléra, engendré dans ces marais fangeux, auxquels, en gérant inepte, en roi fainéant, l’homme laisse envahir, comme par un grand chancre, les plus belles régions de son domaine ? ce choléra, parti de l’Inde pour faire le tour du monde et écrire sur le globe, eu lettres de mille lieues, tracées à travers les populations humaines avec des cadavres, le mot SOLIDARITÉ : solidarité des nations, solidarité des continens, solidarité des races humaines… solidarité !

Est-ce Dieu qui a fait le choléra, ou les hommes ?

Est-ce Dieu qui a fait Paris, Londres, Saint-Pétersbourg, Madrid ?… Est-ce Dieu, ou les hommes ?

Non : la misère permanente, et la peste périodique, et l’empoisonnement des atmosphères, c’est l’ouvrage des hommes : car Dieu n’a pas fait ces choses. Dieu a fait le nuage d’or au ciel, le serpolet des pelouses et l’oiseau dans les bois ; il a fait la fleur des champs, et le lis des vallées, plus somptueusement vêtu par la main de Dieu que Salomon dans toute sa gloire.

§ III.

Saint-Brieuc est une vieille cité replâtrée, qui a fait nouvelle peau. Dès l’entrée on respire la préfecture, on se trouve nez à nez avec la civilisation symbolisée par une prison et une caserne neuve.
Émile Souvestre.


Vous avez vu les capitales, vous avez vu Paris, Paris surtout, car c’est la capitale des capitales, le cœur de la Civilisation, son centre d’activité, de puissance et de gloire.

Voilà comment la Civilisation loge l’homme dans sa capitale, dans son centre d’activité, de puissance et de gloire. Allez dans les campagnes, et là aussi vous verrez ce qu’a su faire la Civilisation. Et je n’appelle pas campagne ces maisons fraîches et coquettes jetées autour de Paris, comme des touffes de fleurs sur un tas de fumier : il faut voir la Champagne et la Picardie, la Bresse et le Nivernais, la Sologne, le Limousin, la Bretagne, etc. : et les voir de près. Là il y a des chambres qui sont la cuisine, la salle à manger, la chambre à coucher, pour tout le monde, père, mère et petits… Elles sont encore cave et grenier ; écurie et basse-cour quelquefois. Le jour y arrive par des ouvertures basses et étroites ; l’air passe sous les portes et les châssis déboîtés ; il siffle à travers des vitraux noircis et cassés, quand il y a eu des vitraux, encore… car il y a des provinces entières ou l’usage du verre est aujourd’hui à-peu-près inconnu. C’est une lampe grasse et fumeuse qui éclaire, dans l’occasion ; d’habitude, c’est le feu. Puis le plancher… ah bien oui, le plancher ! — Le plancher ? c’est de la terre inégale et humide, il y a çà et la des mares… Vous marchez dedans… Les enfants en bas-age s’y traînent. Les canards viennent y chercher pâture !…

Oh ! comme aussi la maladie travaille bien dans tous ces lieux ! Comme elle y tue les hommes, ou les estropie, ou les couvre de honteuses infirmités ! Comme les rhumatismes, la gale, les scrofules, et toutes les infamies pathologiques de la Civilisation perfectible, s’y étendent et s’y complaisent ! Comme le mal y sème le mal en bonne terre ! Comme la peste et le cholera, quand ils viennent y trouvent à faucher à l'aise !

Voilà pour l’intérieur ; l’extérieur, vous le connaissez :

C’est, plein la rue, de la boue, du fumier, de l’eau noire et croupissante. Quand vous êtes sur une route, et que vous la voyez devenir sale, vous comprenez que yous approchez d’un village : et quand vous êtes au milieu de ces groupes de masures, au milieu des habitations, c’est là que vous trouvez la voie affreuse, degoûtante, impraticable.

Puis, pour toutes ces vilaines chaumières qui ont charmé nos poètes et nos moralistes, vous voyez quelquefois une maison, une seule, s’élever élégante et fraîche. C’est la maison de campagne de quelque marchand enrichi, ou de quelque ci-devant seigneur qui regrette le chateau de ses ancêtres, la couronne de comte que son fier donjon portait en tête, et les doubles fossés dont les manans corvéables venaient battre l’eau la nuit, dans ce bon temps, pour que le coassement des grenouilles ne troublât pas le sommeil de la noble chatelaine. — Une maison pour cent misérables cabanes !

Voila la ville, voila le village.

Oh ! comme notre société d’incohérence se peint bien là dans ses œuvres !

Dans nos villes, des masures délabrées, noires, hideuses, méphitiques, se serrent, se groupent, s’accroupissent autour des palais, au pied des cathédrales. Elles se traînent autour des monuments que la Civilisation a semés çà et là, comme on voit dans un jardin mal tenu des limaçons à la bave impure ramper sur la tige d’un lilas en fleurs. — L’accouplement du luxe et de la misère : c’est le complement du tableau.

La Civilisation a de rares palais, et des myriades de taudis, comme elle a des haillons pour les masses, et des habits d’or et de soie pour ses favoris peu nombreux. À côté de la livrée brodée d’un agioteur, elle étale la bure de ses prolètaires et les plaies de ses pauvres. Si elle élève et entretient à grands frais un somptueux opéra où de ravissantes harmonies caressent les oreilles de ses oisifs, elle fait entendre, au milieu des rues et des places publiques, les chants de misère de ses aveugles, les lamentables complaintes de ses mendiants. Puis, ici et là, elle ne sait créer qu’égoïsme et immoralité, car la misère et 1’opulence ont toutes deux leur immoralité et leur égoïsme.

Oh non, non ! dans nos villages, dans nos villes, dans nos grandes capitales, l’homme n’est pas logé : — car j’appelle homme aussi bien le chiffonnier qui butine la nuit, sa lanterne à la main, et cherche sa vie dans le tas d’ordures qu’il remue avec un crochet ; aussi bien lui et ses nombreux frères en misère, que les hommes de la bourse et des chateaux. — Et j’appelle logement de l’homme une habitation saine, commode, propre, élégante et en tous points confortable.

Et pourquoi l’homme n’est-il pas logé ? — C’est toujours la même réponse a cette demande et aux autres : Pourquoi a-t-il faim ? Pourquoi a-t-il froid ? Pourquoi est-il dépourvu d’éducation, et en toutes choses misérable et dénué ? — Toujours il faut répondre : Il y a des pierres dans les carrières, du bois dans les forêts, du fer au sein de la terre ; le sol ne refuse pas de produire quand on y sème ; les arts, les sciences, l’intelligence et la force sont là : ce n’est pas la puissance qui manque ; il y a du travail à faire, et des hommes qui manquent de travail. Il faut augmenter l'effet utile du travail par la coordination des travaux ; il faut augmenter la quantité de travail en créant l’attraction industrielle ; il faut organiser ! il faut réaliser l’Association, il faut passer de l’incohérence à l’Harmonie ! — Voilà à quoi il faut songer ; et l’on ne s’occupe qu’à des luttes administratives, à des guerres de partis, à des querelles de d"placement… Qu’ont de commun toutes ces mauvaises chimères, avec la découverte et l’essai de l’organisation sociétaire de la Commune ?

Vous avez vu que la demeure de l’homme se transforme avec la nature des sociétés : il y aurait sur ce sujet de curieuses études à entreprendre, surtout si l’on faisait porter les investigations sur l’Art en général ; car l’Art, ainsi que nous avons commencé déjà à l’établir, a reflêté avec une merveilleuse exactitude les caractères particuliers, les mouvements successifs, les phénomènes variés et multiples qui se sont manifestés aux diverses phases de la vie des peuples. Toutes les conceptions qui ont apparu au sein de l’humanité, toutes les idées qui sont venues au jour, toutes les croyances qui ont passé sur cette terre, ont eu puissance, comme la lyre symbolique d’Orphée, de remuer les rochers et les forêts : elles ont revêtu des formes monumentales, elles se sont incrustées au fronton des temples, aux marbres des sanctuaires et des théâtres ; elles se sont coulées en fer, en bronze, en métaux précieux ; elles ont animé des bas-reliefs et des statues ; elles ont harmonié des couleurs sur les toiles des tableaux ou sur les parois des édifices ; elles ont changé et ployé de mille manières la forme de l’habitation de l’homme ; elles sont allées s’empreindre dans ses armes, dans ses ustensiles, et jusque dans ses draperies et ses vêtements : car toutes les nations et toutes les époques ont leurs combinaisons plastiques particulières, distinctes les unes des autres, dépendantes des mœurs, des habitudes, de la vie intellectuelle, correlatives à leur socialité propre.

Cette corrélation est si intime qu’il est hors de doute que l’on ne puisse reconstituer l’histoire sociale d’une époque dont toutes les traditions seraient éteintes, dont tous les textes auraient péri, si l’on possédait d’assez nombreux vestiges de ses monuments, de son architecture publique et privée, de sa peinture, en un mot des formes générales sous lesquelles l’Art s’y manifestait. On ferait pour un peuple, avec de pareilles données, ce que Cuvier a su faire, au moyen des débris de leurs squelettes, pour ces espèces animales disparues de la surface du globe, dont il a décrit avec exactitude les instincts, les mœurs et les habitudes. Tout est lié dans le monde social comme dans la nature ; et si partout la matière se plie au joug de l’esprit, si partout la forme réfléchit la pensée, toujours aussi la pensée tend à passer en acte, à se matérialiser, à se produire extérieurement dans des formes. Faite à ce point de vue de correlation, une histoire intégrale de l’Art serait un admirable monument archéologique ou habiterait tout le passé, et qui ferait revivre à nos yeux les générations éteintes, les siècles écoulés. Ce serait un immense panorama du développement de l’humanité sur le globe et de ses grandes révolutions sociales.

On pousserait l’appréciation des rapports corrélatifs jusqu’à des détails singulièrement minutieux, jusqu’a des approximations par centièmes et par millièmes, si l’on veut me passer l’expression. Ne trouve-t-on pas, son sens corrélatif, à la salle à manger, à la cuisine, au salon, à la chambre à coucher du Civilise, comme à la hutte du Sauvage et à la tente de l’Arabe, comme à la cabane de nos paysans, comme au taudis de nos prolétaires qui sont encore des Barbares dans notre Civilisation greffée sur Barbarie ?

La caserne et la prison, le café et le théâtre, la taverne et le cabaret n’ont-ils pas chacun leur expression particulière ? Chaque construction même n’a telle pas un âge, ne porte-t-elle pas sur le front son extrait de naissance ? — Les variations de l’architecture militaire, à commencer par la palissade de troncs d’arbres, jusqu’au front bastionné de Vauban et de Cormontaigne, doublé de demi-lune et de contre-gardes, aux fossés profonds, aux remparts à ras de terre, vous disent fidèlement tous les perfectionnements et toutes les mutations apportées dans l’art de la guerre par les inventions successives. Des combinaisons du front bastionné, on déduirait l’état de la physique, de la chimie, de la géométrie, de toutes les sciences en un mot, dans la société capable de les avoir construites.

Enfin, dans notre siècle d’industrialisme et de mercantilisme, n’avons-nous pas à foison des constructions à caractère industriel et mercantile ? L’aspect carré, lourd, nu et régulier de ces manufactures où nos populations ouvrières, transformées en machines humaines, condensent en argent, pour des maitres, leurs sueurs, leurs plaintes, leurs larmes et leurs peines, n’est-il pas clairement révélateur ? Nos rues à base de glorieuses boutiques, les unes misérables, les autres étincelantes et dorées, sont-elles menteuses et ne font-elles pas, chapitre par chapitre, toute la théorie du Commerce anarchique et mensonger ? Et les maisons à loger construites par les spéculateurs dans les grandes villes, n’indiquent-elles pas sous leurs étages écrasés, sous leurs fenêtres étroites et comprimées, que les families peu aisées sont là mises à ration d’air et de lumière, dans ce grand casier ou se serrent vingt pauvres ménages étriqués, ou l’on escompte la santé des hommes, leur vie et leurs poumons ?

Que si l’on voulait pousser ces considérations plus loin et descendre jusque dans la vie individuelle, on remarquerait que l’atelier d’un artiste, le cabinet d’un écrivain, d’un homme de loi, d’un homme de bourse, etc., ont leurs ordonnances particulières et spéciales qui caractèrisent ces diverses professions. Enfin, tous les jours ne nous arrive-t-il pas de tirer, de l’aspect d’un appartement, des conclusions approximatives sur le caractère personnel de celui qui l’habite, de faire la description détaillée et minutieuse du genre d’habillement d’un homme, pour peindre son caractère ?

Mais, sans nous attacher plus long-temps au développement de cette idée, que toute forme de la matière correspond à une pensée, soit dans les œuvres de l’homme, soit dans les œuvres de Dieu, nous arrêtons ici en thèse générale et comme chose prouvée, savoir :


Que l’homme, en passant de la vie sauvage et nomade à la période barbare qui le fixe au sol, quitte la hutte et la tente pour entrer dans la cabane dominée par la massive demeure du despote militaire, laquelle est commandée bientôt elle-même par la grande construction religieuse et théocratique ;


Que la Civilisation, venant ensuite, cherche à régulariser à l’extérieur et aligne lentement et péniblement les agglomérations en mode confus ou barbare, qui sont encore l’état de presque tous nos villages et de la majeure partie des quartiers de nos grandes cités.


Le Garantisme, qui viendrait après, ne s’en tiendrait pas comme la Civilisation à ce système de garanties architecturales en mode simple et purement extérieur. Il élèverait les garanties au mode composé, spéculant sur la commodité, la salubrité et l’agrément intérieurs et extérieurs des habitations humaines.

Je ne parlerai pas ici de l’architectonique garantiste non plus que de celle de la septième période. — Les lecteurs qui seraient curieux d’en connaître les éléments principaux, trouveront un plan de taille d’une ville garantiste à l’Extroduction du premier volume du Traité de l’Unité universelle. C’est une curieuse étude.

Il y aurait sur ces sujets de bien beaux travaux à faire. Pour moi je n’ai eu ici d’autre but que de prouver en principe, et de faire comprendre qu’il n’y a pas à reculer devant cette conclusion logique :
Que l’Évolution sociale qui conduira l’humanité en périodes harmoniques, nous apportera des PALAIS là où la Civilisation n’a su bâtir que des MAISONS de boue et de crachat.


La Civilisation se peint dans ses fourmilières, ou s’élèvent çà et là quelques monuments pèle-mêle avec des taudis ; elle se peint dans ses villes et dans ses villages, où l’on trouve tous les genres, toutes les espèces, toutes les variétés de laideur et de saleté. — Vienne l’Association ! vienne l’Harmonie ! et l’Harmonie se mirera dans ses resplendissants Phalanstères !

Ne voyez-vous pas que, déjà, toutes les fois qu’il y a eu dans le monde une concentration de volontés, qu’elle ait été obtenue par amour, par crainte ou par terreur, cette concentration de volontés s’est toujours traduite par un Monument proportionnel à sa puissance ? La féodalité donnait le chateau-fort ; la royauté, la pyramide d’Égypte et le palais ; la religion, le temple antique et la cathédrale. Aujourd’hui qu’il n’y a plus de Pouvoir, ni de volontés unies et concentrées, il ne se fait plus que des maisons ; oh ! pardon, j’oubliais… on bâtit aujourd’hui des prisons très-solides, très-épaisses, très-vastes, très-bien verrouillées et cadenassées. Le plus bel édifice de Londres moderne est une prison[3] ! !

Quoi qu’il en soit, on ne peut s’empécher de reconnaître que l’œuvre individuelle est nécessairement petite, mesquine, étroite, et que, seule, l’union des volontés, la concentration des forces peut donner des résultats grandioses. Cette vérité est écrite partout. Vous la retrouvez dans l’Hôtel-de-Ville qui se distingue entre les maisons, parce que c’est le principe de la Commune qui l’a élevé ; dans le Théâtre, qui correspond a un amour de la population pour un plaisir commun, de même que l’Église est l’expression d’une pensée religieuse collective. La Communauté monastique a hérissé de Couvents les terres chrétiennes ; l’Université a bâti des Collèges ; le Gouvernement, des Palais de justice, des Ministères, des Préfectures, des Arsenaux, des Prisons ; il a élevé autour de mille Places de guerre d’épaisses et hautes ceintures de pierre, bastionnées et redoublées.

Yous voyez bien que la Civilisation, toute pauvre de moyens quelle est, élargit pourtant et régularise son architecture toutes les fois qu’elle a engendré une organisation quelconque.

Quand les molécules sont éparses dans un milieu trouble, elles se déposent çà et là et se précipitent en poussière. Quand elles peuvent s’approcher et se joindre dans un milieu favorable à l’affinité, elles se juxtaposent et se combinent naturellement en brillants cristaux. — Ainsi, quand les individualités, éparses aujourd’hui, se réuniront sous le principe tout puissant de l’Association, et se grouperont librement par leurs pôles sympathiques, quand les communes deviendront Phalanges, les maisons et les cabanes deviendront Phalanstères !

  1. M. B. Dulary, député de Seine-et-Oise, et médecin qui n’a quitté Paris que quand le choléra n’y était plus pour aller à Étampes où le choléra s’abattait.
  2. Deux faits semblables ont eu lieu dans le faubourg Saint-Antoine pendant le peu de jours que j’ai passés à l’ambulance de la Bastille.
  3. La nouvelle Force, dont on achève la construction dans le huitième arrondissement de Paris, aura coûte cinq millions… pour loger cellulairement douze cents accusés ! (Note de la 2° Édit.)