Dharmasindhu, ou Océan des rites religieux/Chapitre XXX

La bibliothèque libre.
Dharmasindhu, ou Océan des rites religieux
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (Tome 7p. 255-256).

CHAPITRE XXX
ÉTABLISSEMENT DU FEU SACRIFICATOIRE

L’établissement du feu sacrificatoire (voir notes 161 et 30) doit se faire à la Date du changement de lune et de la conjonction de certains astérismes sidéraux lunaires. Pour cela, il faut prendre la Date du changement de lune qui se prolonge pendant tout le rite, depuis le moment de la prononciation de la Résolution jusqu’à celui de l’oblation finale complémentaire. Si on ne peut trouver une quinzième Date de ce genre il faut prendre celle qui dure depuis le moment où on allume le feu Garhapaya jusqu’au moment où on allume le feu Ahavania[1].

La règle suivante concerne les astérismes sidéraux de la lune : si chacun des deux jours de la quinzième Tithi renferme le temps nécessaire pour la célébration du rite, il faut prendre celui des deux jours qui a la conjonction de la Tithi prescrite. Si on peut trouver un jour qui ait le triple avantage d’être dans la saison de Vasanta (voir note 29), de concorder avec la Date du changement de lune et de posséder la conjonction sidérale lunaire voulue, il est excellent ; si la saison Vasanta manque il est médiocre ; s’il n’a seulement que la Date du changement de lune, ou seulement l’astérisrae lunaire prescrit il est mauvais.

L’Ashvatâvana-Sûtra donne les sept astérismes sidéraux lunaires suivants comme prescrits : Kṛttika, Rohini, Vishakhā, Purvāphalguni, Uttarāphalguni, Mṛiga et Uttarābhadrapada. D’autres Sûtras indiquent les dix-sept suivants : Kṛittika, Rohini, Uttarāphalguni, Uttarābhadrapada, Uttarāshādhā, Mṛiga, Punarvasu, Pushya, Purvāphalguna, Purvāshādhā, Hasta, Ćitra, Vishākhā, Anurādhā, Shravana, Jeshtā et Revatī (voir note 25).

Suivant le texte : « Pour l’établissement du feu avant le sacrifice de Soma[2] on ne doit pas chercher une saison (propice) ou une conjonction avec un astérisme sidéral lunaire » le temps pour établir ce feu concorde avec celui du Soma et on n’a pas à chercher un temps spécial.

Tel est le trentième chapitre, description du temps de l’établissement du feu sacrificatoire.


  1. À propos de ces feux voir la note 30. Les trois feux ne flambent pas toujours ; en temps ordinaire, ou quand le maître de maison autorisé à offrir les trois sacrifices quotidiens au feu est absent, deux des feux sont couverts de cendres et le troisième seulement est entretenu pour l’holocauste quotidien que la femme doit accomplir. Ce passage se rapporte probablement au rallumage des deux feux éteints au moyen du troisième qui a été entretenu et aux cérémonies qui l’accompagnent.
  2. Ce sacrifice doit se célébrer avec le jus de la plante Soma (Asclepias acida). Il paraît que maintenant il est absolument abandonné et on a de la peine à savoir comment il se pratiquait.