Dictionnaire érotique moderne/A

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DICTIONNAIRE
ÉROTIQUE
par
UN PROFESSEUR DE LANGUE VERTE



Abandonner (S’). Se livrer complétement à un homme, lui ouvrir bras et cuisses, lui laisser faire tout ce que lui conseillent son amour et sa lubricité.

Ce n’est pas le droit naturel
À fille de s’abandonner.

(Farces et Moralités.)

Si ma femme, impatiente de ma langueur, à autrui se abandonne.Rabelais.

Lise, qui partout s’abandonne,
Ne fait qu’en flatter son mari.

Théophile.

Abatteur de bois. Fouteur, — son outil étant considéré comme une cognée, et la nature de la femme, à cause de son poil, comme une forêt.

Il n’étoit pas grand abatteur de bois, aussi étoit-il toujours cocu.Tallemant des Réaux.


Les beaux abatteurs de bois sont, comme les rois et les poëtes, des rarœ aves.Baron Wodel.

Ce Jacques était un grand abatteur de bois remuant.(Moyen de parvenir.)


Il lui présenta cent mille choses que ces abatteurs de femmes savent tout courant et par cœur.(Les Cent nouvelles nouvelles.)


                    Je me connais en gens  ;
Vous êtes, je le vois, grand abatteur de quilles.

Regnier.

Abbaye de Clunis (L’). Le cul. — de clunis, fesse, croupe, — une abbaye qui ne chômera jamais faute de moines.

Abbaye de s’offre à tous. Bordel, dont les victimes cloîtrées s’offrent volontiers à tout venant qui tient à communiquer avec elles sur l’autel de leur dieu des jardins.

Abbesse. Grosse dame qui tient un pensionnat de petites dames à qui on n’enseigne que les œuvres d’Ovide et de Gentil-Bernard  ; autrement dit Maîtresse de bordel, — le bordel étant une sorte de maison conventuelle habitée par d’aimables nonnains vouées toutes au dieu de Lampsaque.

Lorsque tu vas rentrer, ton abbesse en courroux,
Te recevra bien mal et te foutra des coups.

Louis Protat.

Abeilard. Nom qu’on donne à tout homme qui se trouve dans le cas de cet abbé, dont il est question dans les Contes d’Eutrapel, lequel en ses jeunes ans « avoit perdu ses deux témoins instrumentaires. » Abeilardiser. Rendre un homme impuissant en le châtrant, comme fit le chanoine Fulbert à l’amant d’Héloïse.

D’un colonel vous courtisez la femme ;
Surpris, il vous abeilardisera.

Pommereul.

Aboucher (S’). Avoir trouvé chaussure à son pied, et mettre son pied — à moelle — dedans.

On veut chercher
À s’aboucher.

Collé.

Abouler de la braise. Payer une fille, lui donner le salaire du plaisir qu’elle va vous donner — avec la vérole ou la chaude-pisse.

Ça me semble tout drôle d’avoir à abouler d’la braise au lieu d’en recevoir.Lemercier de Neuville

 — Ange ! murmurai-je, plein d’aise
Comme un amoureux innocent.
— Il faut abouler de la braise,
Me dit-elle en me repoussant.

A. Delvau.

Abricot de la jardinière (L’). La nature de la femme, — qu’elle soit jardinière ou princesse.

Abricot fendu. La nature de la femme, qui ressemble, en effet, à ce fruit, — ce qui permet de supposer, vu l’absence de toutes preuves contraires, que le Paradis terrestre était un immense abricotier.

Abuser d’une femme. En jouir charnellement, soit de gré, soit de force, — mais le plus souvent de gré, les femmes se plaisant à être ainsi abusées.

Vous êtes un infâme, vous avez lâchement abusé de moi pendant mon sommeil… — Vous m’en voulez donc ?… — Oui, parce qu’il fallait attendre que je fusse réveillée.Baron Wodel.

Académie d’amour. Lieu où on va pour jouer au jeu de Vénus — et de Mercure : en bon français, Bordel. — Le mot se trouve dans le Francion de Ch. Sorel et dans les Aventures burlesques de Dassoucy.

Allons-nous à l’Académie, se soir ? — Non, je ne suis pas en queue.J. Le Vallois.

Accident. Manque d’haleine dans le discours amoureux ; hasard malencontreux qui fait tomber (accidere, ad cadere) le membre viril au moment même où il devrait relever le plus orgueilleusement sa tête chauve.

La malheureuse Hortense
Vient de perdre, à Paphos,
Un procès d’importance
Qu’on jugeait à huis-clos ;
Son avocat, dit-elle,
Resta court en plaidant :
Voilà ce qui s’appelle
       Un accident.

Collé.

Accident féminin. Avoir ses règles. Événement prévu qui arrive juste quand une femme, ayant un ou plusieurs bons coups à tirer, donnerait tout pour qu’il y eût retard.

Nul autre que Pinange ne m’avait enfilée ; peu de jours avant de le rendre heureux, j’avais eu mon accident féminin ; il était donc bien avéré que ce qui allait se développer dans mes flancs était son paternel ouvrage.A. de Nerciat.

Acheter une conduite. Se ranger après avoir été très-dérangée par les michés ; épouser un seul homme après avoir été mariée au genre humain.

Les filles qui ont fait des économies en suant le plus possible du con, peuvent seules s’acheter une conduite ; il y a des messieurs qui ne sont pas plus délicats que Vespasien et qui, comme cet empereur, prétendent que l’argent n’a pas d’odeur.A. François.

Accointances (Avoir des). Commercer charnellement avec un homme lorsqu’on est femme, avec une femme lorsqu’on est homme.

Je supposai qu’elle avait eu des accointances avec le baron ou avec son laquais.A. Lireux.

De quelque valet l’accointance
Serait-ce bien votre désir ?

Théophile.

C’est qu’à l’ombre du crucifix,
Souvent faites filles ou fils,
En accointant les belles mères.

G. Coquillart.

Il faut que quelqu’un se soit accointé que notre ménage a ainsi renforcé.(Les Cent nouvelles nouvelles.)

Accolade. Baiser qui engendre l’envie de baiser, — à ce point que le même mot sert aux deux actions, la chaste et la libertine.

Une catin s’offrant à l’accolade,
À quarante ans il dit son introït.

Piron.

Accoler. Faire l’acte vénérien, — dont le début est presque toujours une accolade mutuelle.

Quand le jeune et charmant champion
Accola la charmante Armide,
Notre morpion se hâta
De gagner la forêt humide
Qui devant lui se présenta.

B. de Maurice.

C’était un adieu que lui disaient toutes les femmes, filles et garces qu’il avait accolées.(Moyen de parvenir.)

Accommoder une femme. La baiser convenablement de manière qu’elle ne réclame pas — à moins qu’elle ne soit trop gourmande.

Mon drôle met pied à terre, descend la demoiselle, et l’accommode de toutes pièces.D’Ouville.

Accomplir son désir. Faire l’acte copulatif, qui est et sera l’éternelle desiderium de l’humanité — mâle et femelle.

Il disait à ses gens de la tenir par les bras, tandis que Robin accompliroit son désir.Ch. Sorel.

Accorder sa flûte. Se préparer à l’acte vénérien ; bander, — la pine de l’homme étant l’instrument dont les femmes connaissent le mieux l’embouchure et dont elles jouent le plus savamment, soit avec la langue, soit avec les doigts, soit avec le cul.

Allons, mon bel ami, accordez votre jolie petite flûte.Durand.

Mais Jeannot plus se délectait
D’accorder sa flûte avec elle.

Théophile.

Accorder ses faveurs. Se dit d’une femme qui ouvre son cœur, ses bras et ses cuisses à un homme pour qu’il use et abuse de cette ouverture.

Ne sera-ce qu’une déclaration de sentiment ? Faudrait-il lui accorder les faveurs ?La Popelinière.

Accouplement (L’). L’acte copulatif, qui accouple souvent un jeune homme avec une vieille femme, un vieillard avec une jeune fille, un libertin avec une presque pucelle, une bête avec un homme d’esprit.

À tout prix je voulus la renvoyer chez elle ;
Mais elle résista, — ce fut mon châtiment,
Et jusqu’au rayon bleu de l’aurore nouvelle,
J’ai dû subir l’horreur de notre accouplement.

Henri Murger.

Accoupler (S’). Faire l’œuvre de chair, qui consiste dans une conjonction de deux créatures de sexes différents.

Il en est de certains hommes comme des animaux : ils n’aiment pas, ils s’accouplent aux femmes, qui pour eux ne sont que des femelles.Baron Wodel.

Accroc au mariage (Faire un). Faire son mari cocu ; donner une rivale à sa femme.

Mais quand tu s’ras dans ton ménage,
Faut pas pour ça t’ priver d’amant,
Car les accrocs faits au mariage,
            C’est du nanan.

E. Debraux.

Accroche-cœurs. Petites mèches de cheveux que les femmes se collent sur les tempes, afin de se rendre plus séduisantes aux yeux des hommes et d’accrocher ainsi le cœur qu’ils portent à gauche — dans leur pantalon.

Sur nos nombreux admirateurs
Dirigeons nos accroche-cœurs.

Louis Festeaux

Accrocher. Faire l’acte vénérien — pendant lequel l’homme est accroché à la femme avec son épingle, qui la pique agréablement pendant quelques minutes.

Et elle rit quand on parle d’accrocher.(Moyen de parvenir.)

Deux minutes encore, et je l’accrochais sans vergogne sur la mousse.Em. Durand.

Achever un homme. Le sucer, ou le branler, ou le faire piner tellement, dans la même soirée, qu’il tombe épuisé sur le flanc comme un lapin. — Les anciens avaient le même verbe ; ils disaient, soit : peragere viros ; soit : ex haurire crebro concubitu.

Tu l’as éreinté, ton homme ; encore un coup, et tu l’achèveras.Lemercier de Neuville.

Acte. Coup tiré avec une femme, — par allusion sans doute à la chemise qu’on lève et qu’on abaisse, comme le rideau d’un théâtre, avant et après chaque acte. Plus il y a d’actes, plus le vaudeville amuse la femme — qui se garde bien de siffler.

Quand nous en arriverons à l’acte, je te prouverai, carogne, que les petits en ont plus gros que les grands.Em. Durand.

Actéoniser. Tromper son mari.

Une marchande qui dès le lendemain de ses noces a actéonisé son mari.(Les Caquets de l’accouchée.)

Acteur (L’). L’homme qui joue le rôle d’amoureux dans la comédie à deux personnages dont l’auteur a désiré garder l’anonyme, et qui porte pour titre : La Fouterie.

Lui, un acteur ! dit la dame, qui savait à quoi s’en tenir sur le jeu secret du sire. C’est un cabotin vulgaire, plutôt, qui s’est usé en jouant avec des drôlesses.Léon Sermet.

À peine fut cette scène achevée,
Que l’autre acteur par sa prompte arrivée,
Jeta la dame en quelque étonnement.

La Fontaine.

Action (L’). Le jeu de la pine et du con, — qui est l’action par excellence.

Arrivons tout de suite à l’action, veux-tu ?La Popelinière.

Et puis l’action ordinaire
Est si sale après la façon.

Théophile.

Action fréquente (L’). La fouterie, qui est la chose que l’on fait le plus souvent quand on est jeune, vigoureux et bien membré.

Il concède indulgence plénière à tous les religieux de l’ordre de nature, de corps véreux que la débilité de l’âge ou l’action fréquente causera.Mililot.

Action honteuse (L’). La fouterie, dont rougissent le plus en public les gens qui la font le plus sans vergogne en particulier.

L’œil pour regarder l’action honteuse avec une chaleur vive et représenter à la personne aimée l’image du plaisir de son âme… Mililot.

Administrer une douche. Faire pleuvoir le sperme dans le cul brûlant de la femme, — cette adorable folle dont nous sommes tous fous.

Le dieu des jardins en ce lieu
Une heureuse douche administre.

(Le Cabinet satyrique.)

Je lui administrai une douche qui l’inonda et la fit crier comme à Panurge : Je naye, je naye, je naye !Baron Wodel.

Adroite en amour (Être). Se dit d’une femme ou d’une fille qui connaît sur le bout du doigt et de la langue l’art de faire jouir les hommes.

Adroite en amour,
Elle y sait plus d’un tour.
C’est une aisance !
Une indécence !
L’on croit voir une femme de cour !

Collé.

Affaire. L’acte vénérien, le membre viril de l’homme, ou le con de la femme.

Le grand cordelier ayant achevé son affaire.(Moyen de parvenir.)

Macette, on ne voit point en l’amoureuse affaire
Femme qui vous surpasse en traite d’agilité.

(Cabinet satyrique.)

Pense que peut en cela faire
Qui se plaît à l’affaire.

Jodelle.

Elle disait qu’il n’y avait si grand plaisir en cette affaire que quand elle était à demi forcée et abattue.Brantôme.

Dites-vous que l’amour parfait
Consiste en l’amoureuse affaire.

Théophile.

Le jeune homme puceau l’appelle son affaire.

Protat.

Mon cher ami, j’ai l’habitude
De me couvrir, en me baignant,
D’un sac qui me cache et me serre
Des pieds jusques à l’estomac…
Parbleu ! c’est prudent, dit Voltaire,
Et votre affaire est dans le sac.

C. Fournier.

Que voulez-vous que je vous donne pour me permettre d’arracher un poil de votre affaire ?D’Ouville.

Affaire avec quoi l’homme pisse (L’). La pine, — un mot que n’osent pas avoir à la bouche les femmes qui ont le plus au cul la chose qu’il représente.

N’en as-tu pas vu quelqu’un qui pissât, et cette affaire avec quoi il pisse ?Mililot.

Affaire de cœur. Coucherie, — cor étant mis là pour cunnus.

Vous êtes en affaire ? me cria-t-il à travers la porte, pendant que j’accolais ma drôlesse et la suppéditais avec énergie. — Oui, répondis-je en précipitant mes coups, je suis en affaire… de cœur.J. Le Vallois.

Affaires (Avoir ses). Avoir ses menstrues, qui sont toute une affaire, en effet.

Ce n’est pas le jour des affaires
Qu’il paraît le plus affairé.

Eugène Vachette

Affiler le bandage. Bander, — arrigere.

Ainsi que des amants temporels pigeonnaient la mignotise d’amour, affilant le bandage.(Moyen de parvenir.)

Affriander un homme. Le tenter du gaillard péché de luxure en lui montrant un mollet bien tourné, une gorge bien ferme, des fesses bien blanches, etc.

Serais-je étonnée de te voir un caprice pour ces princesses-là (des fesses) ? Va, va, mon cher, elles en ont affriandé bien d’autres.A. de Nerciat.

Affront (Faire un). Débander juste au moment où il faut bander le plus roide, — seule impertinence que les femmes ne pardonnent pas.

Tournez en ridicule
Ceux qui n’avancent pas
      Plus d’un pas,
      Ou qui font
      Un affront
      Au second.

Collé.

Agacer le sous-préfet. Se masturber. — L’expression est tout à fait moderne, et fréquemment employée, quoique d’une étymologie difficile.

Agent. Celui qui agit : le doigt, le vit ou le fouteur. Ce mot s’emploie aussi pour les sodomites ; le nom d’agent appartient à celui qui encule par opposition au mot patient, donné à celui qui se fait enculer.

Mais en un mot, si Monrose, agent de plein gré, ne devint pas patient avec autant de résignation que le père, c’est que…(Félicia.)

Agir. Faire l’acte vénérien, — celui qui exige la plus grande dépense d’activité : Res, non verba !

Les poëtes chantent la femme, les goujats la baisent ; les uns agissent pendant que les autres pensent : les goujats sont plus heureux que les poëtes.Baron Wodel.

Agnès. Jeune fille embarrassée de son pucelage ; fausse ingénue qui affecte de croire que les enfants se font par l’oreille, bien que son petit cousin lui ait appris par quel autre endroit ils s’improvisent.

Je n’aime pas ces Agnès-là, je leur préfère des garces franchement déclarées.Lireux.

Agréments naturels. Le membre viril.

Il arrive de province ce matin, et la fatigue du voyage fait un peu de tort à ses agréments naturels.(Les Aphrodites.)

Aide-mari. Amant, — qui aide en effet l’époux dans sa besogne conjugale, mais à son insu, bien entendu.

Il est assez égal que les enfants qu’elle pourra donner à son époux, soient de lui ou du plus fécond des aide-maris qu’elle favorise.A. de Nerciat.

Aigrette conjugale. Au figuré : ornement de tête de MM. les cocus ; les cornes que leur font porter mesdames leurs épouses.

X… a couché avec madame Z…? Encore un fleuron à ajouter à l’aigrette conjugale de son mari.(Diable au corps.)

Aiguille. Le membre viril, avec lequel on pique les femmes — qui en enflent pendant neuf mois.

Mariette est femme très-honnête,
Et si ce n’est un jour de fête,
Elle a toujours l’aiguille en main.

Théophile.

Un vieil homme est comme une vieille horloge, plus elle va avant, plus l’aiguille se raccourcit.Tamarin.

Aiguillon. Le membre viril, Avec lequel on pique les femmes, pour les réveiller quand elles sont endormies.

Et profitant d’un moment de faiblesse,
Il lui glissa son fringant aiguillon.

Piron.

Aiguillonner. Travailler du bout de la langue sur un vit, ou sur un clitoris.

… Dès lors, il a le nez sur la céleste mappemonde, et sa longue amoureuse aiguillonne le brûlant bijou.(Aphrodites.)

Aimant. Ce qui attire l’homme à la femme, et viceversa.

Quand mes baisers passionnés lui coupent la parole, quand mes téméraires mains et le reste ont mis le feu partout… nos aimants se joignant, s’attirent, s’unifient… l’univers est oublié !…Monrose.

Aimer. Synonyme élégant et pudique de foutre. Quand un homme dit à une femme : « Je vous aime, » il veut lui dire et elle comprend parfaitement qu’il lui dit : « Je bande comme un carme, j’ai un litre de sperme dans les couilles, et je brûle de l’envie de te le décharger dans le con. » Il n’y a que les poëtes, les impuissants et les mélancoliques qui aient osé jusqu’ici donner à ce verbe éminemment actif un sens passif — et ridicule.

… La fille entretenue
Dit : Aimons !!!…

Protat.

Aimer ça. Avoir un goût fort vif pour les choses de la fouterie et pour la fouterie elle-même.

Monsieur, tout ce qu’il vous plaira.
            J’aime assez ça,
            J’aime bien ça.

Collé.

Aimer la femme. Avoir le tempérament amoureux, aimer à aimer — quelque femme que ce soit.

Que voulez-vous, mon père ? j’aime la femme et je le lui prouve le plus souvent que je peux.J. du Boys.

Aimer la marée. Aimer à gamahucher une femme, se dit par allusion à l’odeur sui generis qu’exhale son vagin. — L’expression date seulement du xviiie siècle, et elle vient de l’académicien Saint-Aulaire, le même qui avait fait sur la duchesse du Maine le fameux quatrain où il est déjà question de Téthys. Il serait dommage de priver la postérité de ce second quatrain, qui méritait de devenir aussi fameux que le premier :

De l’écume des mers, dit-on,
Naquit la belle Cythérée :
C’est depuis ce temps que le con
Sent toujours un peu la marée.

Aimer le cotillon. Aimer la femme — surtout quand elle est déshabillée.

Vous aimez trop le cotillon, mon cher, il vous en cuira.E. Durand.

Aimer le goudron. Aimer à enculer, soit les femmes, soit les hommes, — ce qui embrène la queue.

Pour Jupiter, façon vraiment divine,
Le con lui pue, il aime le goudron.

(Chanson anonyme moderne.)

Aimer l’homme. Avoir du goût pour la pine, s’en servir le plus souvent possible : jouer franchement des fesses lorsqu’on est sous l’homme.

Les femmes qui aiment l’homme sont assez rares, aujourd’hui que les femmes aiment si volontiers la femme et que les tribades ont remplacé les jouisseuses.A. François.

Aimeuse. Petite dame — galante, — qui fait profession d’aimer. — Synonymes : putain, lorette, cocotte, grue, catin, vache, etc., etc.

Les juifs avaient leurs Madeleines ;
Les fils d’Homère leurs Phrynés.
Délaçons pour tous les baleines
De nos corsets capitonnés.
Rousses, blondes, brunes ou noires,
Sous tous les poils, sous tous les teints…,
Qu’il pourrait raconter d’histoires,
Le cercle de nos yeux éteints !
      Folâtres ou rêveuses,
          Nous charmons ;
      Nous sommes les aimeuses :
          Aimons !

Eug. Imbert

Air cochon (Avoir un). Avoir un visage provocant, qui appelle l’homme, qui le convie à manquer de respect à la femme qui a ce visage ; avoir les yeux égrillards, bouche voluptueuse, etc.

Je vous ai un petit air cochon comme tout.Lemercier de Neuville.

Ajuster une femme. La baiser, — ce qui est ajuster le membre viril dans son vagin avec la raideur d’une flèche lancée d’une main sûre.

Alciabidiser. Agir en pédéraste passif, se laisser enculer — comme Alcibiade par Socrate.

Aller à Cythère. Ce que les délicats appellent Ad summam voluptatem pervenire, et les voyous, Aller au bonheur — le seul voyage que l’on ne puisse faire seul, et que l’on fait toujours à cheval sur une belle jument.

J’aime, dit Ros’, quand on m’mène à Cythère,
Qu’on se promèn’ pendant plusieurs instants ;
      Dès qu’on r’ssort, ça n’ m’amuse guère.

Dida.

Aller à dame. Baiser ; coucher avec une femme. — Cette expression, empruntée au jeu de dames, a été inventée par un pion de l’institution Sainte-Barbe.

Aller à la visite. Se dit des filles publiques qui, au jour fixé par les règlements de police, doivent se rendre au Dispensaire pour subir un examen de santé de la part de médecins ad hoc qui les renvoient si elles sont saines et les retiennent si elles sont malades.

C’est demain, ô mes sœurs, le jour de la visite.

Albert Glatiny.

Aller à Pinada. — Faire l’acte vénérien, — à dada — sur une pine.

Aller au beurre. Baiser une femme, dont le con ne tarde pas à devenir ainsi une baratte.

Zut ! je veux aller au persil pour aller au beurre, moi, na !Lemercier de Neuville.

Aller au bonheur. Jouir en baisant, parvenir à la félicité suprême. — Cette expression, une des plus justes de la langue érotique moderne, est précisément celle qui se lisait comme enseigne sur les bordels de Pompéï : Hic habitat felicitas.

Tu as donc envie d’aller au bonheur, mon petit homme ?Lemercier de Neuville

Aller au café. Gamahucher une femme. On dit aussi : prendre sa demi-tasse au café des Deux Colonnes.

Aller au gratin. Baiser une femme publique, — à l’œil — ce qui est une gourmandise pour certains travailleurs. Allusion au gratin que laisse un mets au fond de la casserole et qui trouve toujours un amateur — quand tout le monde est servi.

Aller au persil. Se dit des femmes autorisées qui se promènent le soir dans les rues, sur les trottoirs, et qui ne cessent de se promener que lorsqu’un galant homme, un peu gris, les prie de se reposer — pour tirer un coup avec lui, dans une chambre de bordel ou dans un arrière-cabinet de marchand de vins. — Voy. Aller au beurre.

Aller au vice. Aller au bordel.

Aller chez le voisin. Enculer une femme ; se tromper, volontairement ou involontairement, d’endroit.

Tiens… me voilà… Pas comme ça, donc ! Tu vas chez le voisin… Laisse-moi te conduire.H. Monnier.

Aller d’attaque (Y). Baiser avec énergie, sur l’herbe, sur une chaise, sous le ciel du lit ou sous le ciel de Dieu, sans se préoccuper des passants et des enfants.

La limace… là, bien blanche, avec ses creux et ses montagnes, ça m’ met sens sus d’sous… Allons-y d’attaque !Lemercier de Neuville

Aller de son beurre. Jouir copieusement, lorsqu’on est sous l’homme, sans craindre la vérole et les enfants, et décharger deux ou trois fois sans qu’il ait déconné.

Tu m’as fait crânement jouir, cochon ! Voilà la première fois que j’y vas de mon beurre aussi franchement.Lemercier de Neuville

Aller de son voyage. Les filles de bordel emploient cette expression pour dire qu’elles ont joui avec un miché : « J’y ai été de mon voyage. »

Aller du cul. Se trémousser dans la jouissance vénérienne, ou dans l’attente de cette jouissance, qui est toujours précédée d’une foule de friandises fort agréables.

Il se trémoussa vers moi en se baissant, et moi vers lui en me haussant ; les culs nous allaient à tous deux comme s’il eût eu déjà le vit au con.Mililot.

Aller et retour (Donner ou faire l’). Tirer deux coups avec une femme, sans déconner.

C’est un pauvre homme, dit-elle ; il ne peut pas même faire l’aller et retour sans être sur les dents.A. François.

Aller l’amble. Faire l’acte vénérien, soit parce que dans cette besogne l’homme imite l’allure des chevaux qui vont l’amble, entre le trot et le pas, entre fort et doucement, soit parce que pour aller l’amble amoureux il faut être deux. — Ambo.

Aller se faire couper les cheveux. Aller au bordel. — L’expression date de l’établissement des bains de mer de Trouville, fréquentés par la meilleure société parisienne. Trouville est pour ainsi dire un faubourg du Havre, mais un faubourg sans bordels. Les messieurs sans dames qui ont des besoins de cœur s’échappent, vont au Havre et reviennent l’oreille basse, la queue entre les jambes, comme honteux de leurs mauvais coups. — D’où venez-vous ? leur demandent les dames. — J’ai été me faire couper les cheveux, répond chaque coupable. — Les dames trouvaient — trouvillaient, dirait Commerson — qu’ils allaient bien souvent se faire arranger — la chevelure.

Aller trop vite à l’offrande et faire choir le curé. Décharger au moment où l’on va baiser une femme, que l’on a désirée trop longtemps, et débander immédiatement.

Allonger (S’). Bander, — dans l’argot des maquignons.

Allumelle. Membre viril.

Plusieurs n’aimassent tout autant
Pour chatouiller leur allumelle
Le réservoir d’une pucelle.

(Heures de Paphos.)

Allumer (S’). Être en érection, soit devant une femme, soit devant une photographie obscène.

Il ne s’allume pas !… Je ne s’rais pourtant pas fâchée qu’i m’ baise, car il a un rude membre.Lemercier de Neuville.

Allumer la chandelle. Mettre un homme en état de baiser, par des attouchements habiles aux environs de son braquemard et sur son braquemard lui-même.

Allumer le flambeau d’amour. Copuler.

J’ m’approch’ crânement et j’ lui propose
D’allumer le flambeau d’ l’amour ;
Cédant au désir qui m’allèche,
De mon feu n’ jaillit qu’un’ flammèche.

F. de Calonne

Allumer un homme. Se dit des femmes légères — comme chausson — qui, par leurs regards incendiaires, provoquent les hommes à la fouterie.

Elle ! elle n’allumerait pas même un homme en amadou.Lemercier.

Allumette. Le membre viril, avec lequel on met le feu à tant de jeunes imaginations.

N’approche pas de moi ton allumette : tu me brûlerais, et je n’y suis pas disposée.Baron Wodel

Modeste appelle un allumette
Ce que lui montre son amant

E. T. Simon

Amant. Nom que l’on donne, non pas à l’homme qui aime une femme, mais à celui qui la fout.

Un vieux monsieur millionnaire,
Remplaçant le prince Charmant
Rêvé par toute pensionnaire,
De Manette eût été l’amant.

Alfred Delvau

Amant de cœur. Greluchon, maquereau, homme qui, s’il ne se fait pas entretenir par une femme galante, consent cependant à la baiser quand il sait parfaitement qu’elle est baisée par d’autres que lui : c’est, pour ainsi dire, un domestique qui monte le cheval de son maître. — Il y a cette différence entre l’amant simple et l’amant dit de cœur que le premier est un fouteur qui souvent se ruine pour sa maîtresse, et que le second est un fouteur pour lequel sa maîtresse se ruine quelquefois — quand il la fout bien. Aussi devrait-on appeler ce dernier l’amant de cul, le cœur n’ayant absolument rien à voir là-dedans.

Amarris. Vieux mot hors d’usage signifiant matrice, employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.

Et madame qui perd l’attente
Du bien que donnent les maris,
Soupire de son amarris.

J. Grevin.

      C’est ma maîtresse
Qui a mal à son amatrix.

(Ancien Théâtre français.)

Amâtiner (S’). Se prostituer à tous les hommes comme une chienne chaude à tous les mâtins.

Ami. Synonyme décent d’amant, qui est lui-même synonyme de fouteur.

Les autres qui auront plus de hâte et prendront des amis par avance pour en essayer…Mililot

Amitié. Dans tout vocabulaire érotique, amitié est le synonyme d’amour. — C’est tout un petit drame intime et bourgeois, qui se joue à trois personnages : la femme, le mari et l’amant. S’il en survient un quatrième, c’est l’ami de l’amant, qui, presque toujours, est à l’amant…

… Ce que l’amant est au mari.

Gavarni

Amour. Sentiment de création moderne. Les anciens ne connaissaient que la fouterie, — ce que Théophile Gautier, un poëte, a si fort à tort appelé un « sentiment ridicule accompagné de mouvements malpropres, » — et il était donné à notre génération, épuisée par tant de masturbations intellectuelles, d’inventer cette sinistre plaisanterie qui dépeuplerait promptement la terre, si les Auvergnats n’étaient pas là.

L’amour est une affection
Qui, par les yeux, dans le cœur entre,
Et par forme de fluxion
S’écoule par le bas du ventre.

Régnier.

Amour, substantif des deux genres : échange de deux fantaisies ; privilège pour toutes les folies que l’on peut faire ; pour toutes les sottises que l’on peut dire. — On a de l’'amour pour les fleurs, pour les oiseaux, pour la danse, pour son amant, quelquefois même pour son mari : jadis on languissait, on brûlait, on mourait d’amour; aujourd’hui, on en parle, on en jase, on le fait, et le plus souvent on l’achète.E. Jouy.

De son vit couturé de chancreuses ornières,
Pénétrer, chancelant, au fond d’un con baveux,
Mettre en contact puant les canaux urinaires,
De scrofules pourris, nous créer des neveux.
De spermes combinés faire un hideux fromage ;
Au fond de la cuvette, humide carrefour,
En atomes gluants voir le foutre qui nage…
                        Voilà l’amour !

Paul Saunière

Amoureuse entreprise (L’). L’acte vénérien.

Amoureux des onze mille vierges. Jeune homme timide qui toutes les nuits couche, en imagination, avec toutes les femmes qu’il a rencontrées dans la journée, et, en réalité, avec la veuve Poignet, — qu’il a toujours sous la main.

Je n’ai jamais sérieusement aimé qu’une femme, la mienne ; et cependant, comme tous les jeunes gens, j’ai été amoureux des onze mille vierges.A. François.

Amoureux larcin. La petite oie de la fouterie, la monnaie de la jouissance, — baisers dérobés, fesses pincées, etc.

Dans ses amoureux larcins,
Le papelard se rengorge ;
Quand sa main flân’ sur ma gorge,
Il dit qu’il ador’ les saints.

Jules Poincloud.

Amoureux transi. Baiseur plus chaud en paroles qu’en action, et qu’à cause de cela les femmes tiennent en maigre estime.

Il arrive de là que ceux qui aiment le plus, comme ces amoureux transis, sont ceux qui chevauchent le moins.Mililot.

Amour physique (L’). Le seul amour, le véritable amour, celui des gens bien portants d’esprit et de corps, — enfin celui que prisent sérieusement toutes les femmes, même celles qui lisent le plus de romans.

En style énergique
Mon amour physique
            S’explique.

Collé.

Amour platonique. L’amour ridicule par excellence, l’amour des poëtes, des gens qui ont plus de cervelle que de queue, et qui aiment la femme à distance respectueuse parce que leurs moyens ne leur permettent pas de l’aimer plus près.

           Je fais grand cas
De l’amour pur et platonique,
      Mais je n’en use pas.

Collé.

Amour socratique. La pédérastie que Socrate pratiquait si volontiers à l’endroit — je veux dire à l’envers d’Alcibiade.

Amuser un homme. Le faire jouir par tous les moyens connus et inconnus.

Dans mon bordel il vient souvent beaucoup de vieux,
Ce sont ceux-là, d’ailleurs, qui nous payent le mieux :
Sais-tu par quels moyens, petite, on les amuse,
Et de quelle façon à leur égard on use ?

Louis Protat.

Amuser (S’). Se branler.

Amusette (Faire l’). Se peloter mutuellement en attendant le moment de baiser, ou après avoir baisé ; plus spécialement, se branler avec l’extrémité d’un membre viril, quand on est femme.

Lorsque nous avions couru quelques postes et que j’avais quelque peine à remonter sur ma bête, elle, qui n’était ni fatiguée ni rassasiée, s’emparait avec autorité de ma lavette et faisait l’amusette.A. François.

Anandryne. Femme qui n’aime pas les hommes, ou au moins leur préfère les femmes pour se livrer au libertinage et à la fouterie. Sapho était anandryne ; elle avait un long clitoris et s’en servait comme un homme de son vit avec les femmes. Horace appelait Sapho mascula, femme mâle, femme hommesse, comme le dit Mirabeau dans son Erotika biblion. Les Vestales à Rome, les Gymnopédistes à Sparte, instituées par Lycurgue, étaient anandrynes.

Anchois. La verge d’un petit garçon, et même la queue d’un homme lorsqu’elle a des dimensions trop grêles, — par allusion à la gracilité de ce poisson.

Approche ton anchois, ton mignon… là… bien… tu y es. Le sens-tu frétiller ?Léon Sermet.

Andouille. Le membre viril, dont les femmes sont si friandes, — elles qui aiment tant les cochonneries !

De tout le gibier, Fanchon,
N’aime rien que le cochon ;
Surtout devant une andouille,
Qu’aux carmes l’on choisira,
Elle s’agenouille, nouille,
Elle s’agenouillera.

Collé.

Andouille des carmes (L’). Le membre viril.

Andrins. Culistes, hommes qui ne font aucun cas des charmes féminins et ne fêtent que des Ganymèdes.

Les andrins sont les jacobins de la galanterie ; les janicoles en sont les monarchiens démocrates, et les francs sectateurs du beau sexe sont les royalistes de Cythère.(Diable au corps.)

Androgyne. Pédéraste, qui réunit en lui les deux sexes puisqu’il sert de maîtresse aux hommes et d’amant aux femmes, — comme ce grand libertin de Jules-César, qui était le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris.

Androgyne (Faire l’). Baiser une femme, ce qui est proprement réunir les deux sexes en un seul.

Anglais. Noble étranger, fils de la perfide Albion ou de la rêveuse Allemagne, qui consent à protéger de ses guinées une femme faible — de vertu — pendant toute la durée de son séjour à Paris.

Amélie ne te recevra pas, Polyte : elle est avec son Anglais.Watripon.

Anglais (Avoir ses). Avoir ses menstrues, à cause de la couleur rouge de cet écoulement, qui est aussi la couleur de l’uniforme anglais.

Puis de son corps couvrant ma mère,

Dans le sang des Anglais baigné,
Que de coups a tirés mon père
Dans la montagne où je suis né.

(Chanson anonyme moderne.)

Anglais ont débarqué (Les). Les menstrues ont fait leur apparition.

Il n’y a pas moyen ce soir, mon chéri : les Anglais ont débarqué.Lynol.

Angora. Petit nom d’amitié que les filles donnent à leur con, à cause de son épaisse fourrure.

Flatte mon angora, cher ange, baise-le de tes lèvres : nous allons jouir.J. Le Vallois.

Anneau d’Hans Carvel (L’). Le con de la femme — dans lequel tout honnête homme doit mettre le doigt quand il n’y peut plus mettre la pine.

Une femme aimable est un anneau qui circule dans la société, et que chacun peut mettre à son doigt.Sophie Arnould.

Chantons l’anneau du mariage,
Bijou charmant, bijou béni ;
C’est un meuble utile au ménage,
Par lui seul un couple est uni.
Avant quinze ans, jeune fillette
Veut que l’on pense à son trousseau,
Et qu’on lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.

Béranger.

Anus (L’). Le trou du cul.

Déferle ton entrecuisse,
           Que j’ contemple
           Le saint temple
           De Vénus,
       Et ton anus.

G. de la Landelle.

Aphrodisiaques. Remèdes propres à tonifier, à roidir — momentanément — le membre qui a cessé d’être viril, par suite de maladies ou d’excès vénériens. Les stimulants les plus généralement employés sont les truffes, le musc, le phosphore, le safrant et les cantarides.

Puis, ce sont encor des parfums
Aphrodisiaques en diable.

Alfred Delvau.

Apothicaire. Pédéraste, ou sodomite ; homme qui se trompe volontairement de côté quand il est au lit avec une femme et qui l’encule au lieu de la baiser.

Jean, ce frotteur invaincu,
Au soir, dans une taverne,
Frottait Lise à la moderne,
C’est-à-dire par le cul.
Elle, qui veut qu’on l’enfile,
Selon sa nécessité,
Disait d’un cœur irrité
Qu’un clystère est inutile
À qui crève de santé.

(Le Cabinet satyrique.)

Apôtre de l’anus. Pédéraste, ou seulement sodomite, — homme qui se plaît à envoyer (ἀποστέλλω) son sperme dans le vagin breneux d’un autre homme, de préférence au vagin naturel de la femme.

Ah ! Dans toute la chrétienté,
Il faut que la société
Envoie des missionnaires,
De saints apôtres de l’anus,
Qui, tirant les vits des ornières,
Prêchent l’Évangile des culs.

Collé.

Appas. Les beautés d’une femme qui excitent le désir de l’homme, — mais principalement ses tétons.

Ah ! Marton, malgré tes appas,
Non, non, je n’y survivrai pas.

Béranger.

Appétit (Avoir). Se sentir des démangeaisons amoureuses, être en disposition de baiser.

Te sens-tu en appétit ce soir ? — Un appétit énorme ! — Alors, allons à la Patte de chat.Lemercier.

Appliquer la peau d’un garçon (S’). S’introduire le membre viril dans le vagin.

C’est un grand soulagement d’être aimée, et je trouve, pour moi, que je m’en trouve mieux de la moitié depuis que je me suis appliqué la peau d’un garçon dessus.Mililot.

Appliquer un homme sur l’estomac (S’). Se laisser enfiler comme une perle par lui, la perle sur le dos, et l’homme sur la perle.

Et fût-il coiffeur ou laquais, d’aussi huppées que vous se l’appliqueront sur l’estomac sans lui demander ses preuves.A. de Nerciat.

Apprivoiser une fille. La dépuceler, — ce qui la rend naturellement moins sauvage.

Malgré les grands parents, malgré les fortes grilles,
Mon cher, je connais l’art d’apprivoiser les filles.

Léon Sermet.

Après la panse, vient la danse. Vieux proverbe : Après la mangeaille, la fouterie.

Pour se mettre en humeur, il faut emplir la panse ;
Sans Cérès et Bacchus, Vénus est sans pouvoir ;
Un ventre bien guédé est plus prompt au devoir :
Après la panse, aussi, ce dit-on, vient la danse.

(Proverbes d’amour.)

Araignée. Faire patte d’araignée. Action de prendre les couilles et le vit de l’homme de manière à chatouiller le tout à la fois en allant de la tête du vit au périnée et au trou du cul, de haut en bas, à droite et à gauche et retour, en y joignant des coups de langue au filet du vit décalotté, le tout jusqu’à jouissance complète. — Voir Patte d’araignée.

Arbalète. Le membre viril, probablement par jeu de mots, parce qu’on bande, — à moins qu’on ne dise bander que parce qu’on appelle la pine une arbalète destinée à blesser la femme au ventre.

Bandez votre arbalète, mon doux ami, et visez-moi dans le noir.E. Durand.

Ardillon. Le membre viril, soit parce qu’il pique, soit parce qu’il brûle.

Au lieu de sentir lever son ardillon, il se sentait plus froid qu’à l’ordinaire.D’Ouville.

Je sens ton ardillon… Ah ! je le sens… Chien ! chien ! tu me brûles…Baron Wodel.

Argument. Pousser un argument naturel et irrésistible ; c’est-à-dire une déclaration d’amour, sous la forme d’un bon vit — dans un bon con, qui ne trouve rien à redire à cela.

Sans brusquer une fillette,
Moi j’attends patiemment
Qu’elle soit bien en goguette
Pour pousser mon argument.

E. C. Piton.

Aristoffe (L’). Maladie honteuse, dans l’argot des filles et de leurs souteneurs. — Le mot viendrait-il de l’italien arista, épine ? ou du grec ἄρίστος, la meilleure — des maladies — ou la maladie des aristos ?

J’en ai eu quatorze depuis celle-là, et de toutes les couleurs, car quoi qu’en disent les malins, les aristoffes se suivent et ne se ressemblent pas. Lemercier de Neuville.

Arme de l’homme (L’). Son outil à génération, avec lequel il blesse souvent les femmes, — heureuses d’être ainsi blessées.

À ces mots me relevant,
Plus dispos qu’auparavant,
Je me saisis de mon arme.

(La France galante.)

Elle me rappelait le tambour de ma compagnie à astiquer et fourbir ainsi mon arme.Lemercier.

Arracher son copeau. C’est le to leacher des Anglais, qu’il ne faudrait pas croire spécial aux menuisiers, — parce qu’il n’y a pas que les menuisiers qui sachent se servir du rabot que la nature a placé au ventre de tous les hommes.

Arracher son pavé. Faire l’acte vénérien, — à cause de l’effort que cela exige sans doute.

Oui, c’est ainsi toutes les fois que j’arrache mon pavé avec une demoiselle.Lemercier de Neuville.

Arrangée (Être). Être baisée.

Ah ! monsieur, je suis saccagée !
Vous n’en viendrez jamais à bout !
La comtesse était arrangée,
Et criait encor d’un ton doux :
            Arrangez-vous.

Collé.

Arranger une femme, ou un homme. La bien baiser, ou le bien branler.

Tu dois bien arranger une femme, hein ?Lemercier de Neuville.

Qu’il soit vioc ou non,
Arrange-le tout d’ même.

Dumoulin.

Arrière-boutique. Le cul, qui est situé sur le derrière, et dans lequel le membre aime à se réfugier quand il est resté quelque temps dans la boutique, qui est sur le devant.

À l’instant cette demoiselle, ouvrant son arrière-boutique, laissa aller un vent.D’Ouville.

Arriver à ses fins. Finir par baiser une femme pour laquelle on bandait, — ce qui est la fin de tout roman d’amour.

Là ! tu en es arrivé à tes fins, petit cochon !Watripon.

Arroser. Éjaculer dans la nature de la femme — un charmant petit jardin dont nous sommes les heureux jardiniers. Pluie ou sperme, quand cela tombe à propos, cela féconde.

Pourquoi ne voudraient-elles pas être arrosées ?Cyrano de Bergerac.

Arroser le bouton. Décharger son sperme dans le vagin d’une femme, sur le bouton de son clitoris.

Son directeur, dit-on,
Craignant qu’on lui ravisse
Sa Rose, sa Clarisse,
Lui arros’ le bouton.

Joachim Duflot.

Arthur. Nom poli qu’on donne à l’amant de cœur d’une femme galante. C’est le chevalier à la mode de Dancourt.

Toute lorette, inévitablement, a son Arthur, comme toute fille publique son maquereau, comme toute pomme pourrie son ver.Baron Wodel.

Article (Faire l’). Se dit des maquerelles plantées le soir sur le seuil des bordels, qui essaient d’y faire entrer les passants en leur dépeignant rapidement, avec des couleurs un peu fortes mais saisissantes, les beautés diverses et les talents particuliers de leurs pensionnaires.

Tu resteras sur le seuil du bazar et tu feras l’article pour nos demoiselles.Lemercier.

Article (Être fort sur l’). Être toujours prêt à foutre, — porté sur sa pine comme un gourmand l’est sur sa bouche.

Et sur l’article, ah ! que j’étais solide,
Dis-moi, Marton, dis-moi, t’en souviens-tu ?

(Chanson anonyme moderne.)

La marquise est froide sur l’article.Louvet.

Artillerie de Cupidon ou de Vénus. Les parfums, les aphrodisiaques en général — et surtout en particulier.

Asperge. Le membre viril — dont les femmes sont si friandes, et qu’elles sucent volontiers, avec la sauce blanche qui les accommode ordinairement.

Aspergès. Le membre viril avec lequel, en effet, nous aspergeons de foutre le con des femmes. — On dit mieux : Goupillon.

C’est bien dit ; car, comme j’estime,
L’aspergès d’un moine sans doute
Est si bon, qu’il n’en jette goutte
Qu’elle ne soit bénie deux fois.

(Ancien Théâtre français.)

Assaillir une femme. La baiser ; monter, la queue en main, à l’assaut de son vagin.

Jean, cette nuit, comme m’a dit ma mère,
Doit m’assaillir.

Gautier-Garguille.

Après que ce premier assaut fut donné, la belle recouvra la parole.Ch. Sorel.

Mais Trichet du premier assaut
Se contenta. Chétive était la dose
Au gré d’Alix.

Vadé.

Asseoir sur le bouchon (S’). S’asseoir sur une pine, de façon à être baisée, soit en grenouille par devant, soit en levrette par derrière.

Viens t’asseoir sur le bouchon, garce, et si tu ne jouis pas, c’est que tu ne le voudras pas.V. Caillaud.

Asticot. Le membre viril, qui grouille dans la nature de la femme comme un ver blanc dans la viande.

Tu écorches mon asticot, salope !Lemercier.

Astiquer. Faire l’amour, — dans l’argot des filles et des maquereaux, l’astic pour eux étant une épée, et l’épée piquant.

Astiquer (S’). Se masturber, soit seul, soit à deux.

Deux gendarmes, un beau dimanche,
S’astiquaient le long d’un sentier ;
L’un branlait une pine blanche
Et l’autre un vit de cordelier.

(Parnasse satyrique xixe siècle.)

Astiquer la baguette. Branler un homme, — le ventre de la femme servant de tambour à cette baguette-là, que nous savons tous manier aussi bien que les tapins de profession.

Celle-ci, d’un tambour astiquait la baguette.Louis Protat.

Atelier. La nature de la femme, — où se fabrique l’Humanité.

Quand on entre à l’atelier, il faut avoir son outil en bon état afin de besogner convenablement, et toi, tu ne bandes seulement pas !A. Manvoy.

      Quoi, c’est là tout le stratagème ?
Dit un valet, voyant le drôle à l’atelier.

Piron.

Attraper quelque chose. Gagner la chaude-pisse ou la vérole dans un coït malsain, avec une coureuse ou avec une honnête femme.

Que ces drôlesses-là sont souvent de bons greniers à chaudes-pisses ! ce qu’on appelle de véritables attrape-michés.Comte de Caylus.

Si j’attrape quéque chose, au moins j’ l’aurai pas volé.Lemercier de Neuville.

Aumône amoureuse. L’acte vénérien, — la femme étant censée donner et l’homme recevoir, quoique, en réalité, l’un donne autant que l’autre.

Belle dame, faites-moi l’aumône amoureuse, je vous en supplie, je bande trop ! — J’en suis fâchée, mon cher, mais j’ai mes pauvres.Seigneurgens.

Autel. La nature de la femme, où nous venons, prêtres fervents, officier chaque jour, culotte bas et pine en main.

Et dévotement sur l’autel,
Je pose mes lèvres tremblantes :
De ma langue en flammes ardentes,
S’élancent…

A. François.

À l’autel de la volupté
Soudain s’approche une inconnue
Du morpion silencieux.

B. de Maurice.

Si tous les autels de Vénus étaient aussi dégoûtants.(Les Maris à la mode.)

Autel de plume (L’). Le lit, sur lequel l’homme et la femme officient avec une ferveur dont le Dieu — de Lampsaque — doit être content.

Avez-vous pu l’en croire à son serment ?
Ceux que l’on fait sur un autel de plume
Sont aussitôt emportés par le vent.

Collé.

Auvergnate. Qui appartient au troisième sexe — puisqu’elle n’est pas homme et ne veut pas être femme.

Consommateurs des deux sexes, hommes et femmes, pas d’Auvergnats, tout au plus quelques Auvergnates très-élégantes, fleurs du mal qui se respirent entre elles.Alfred Delvau.

Avaler la pilule. Avaler le sperme qui s’échappe du membre de l’homme que l’on suce.

Avaler le poisson sans sauce. Être baisée par un homme qui ne décharge point, ou que l’on empêche de décharger.

Ah ! combien l’apparence est fausse !
Au chaponneau point de cresson,
Et mon amphitryon sans sauce,
Me fit avaler le poisson.

Marcillac.

Avaler les enfants des autres. Gamahucher (V. ce mot) une femme qui vient d’être baisée par un autre homme et qui n’a pas eu le temps de se laver.

Au lavabo, tout de suite ! je ne tiens pas à avaler les enfants des autres.J. le Vallois.

Avances. Privautés que laisse prendre à un homme, et que parfois même prend, avec lui, la femme à qui le cul démange.

J’ai un caprice, il ne sait le deviner ; je le lui explique aux trois quarts ; il ne comprend rien, et mon butor me quitte après mes avances humiliantes.A. de Nerciat.

Un monsieur qu’était dans l’aisance,
Désirant lui faire quelqu’avance,
S’approch’ d’elle une bourse en main.

Perchelot.

Avantages. Gorge plantureuse, poitrine à la mode de Caen.

C’est trop petit ici : la société y sera comme les avantages de madame dans son corset.Auguste Villemot.

Avant-scène. La gorge des femmes, parce qu’elle avance plus que le reste du corps en dehors de la perpendiculaire, et que c’est la première chose que l’on remarque.

Ce ne sont pas les avant-scènes qui lui manquent, mâtin !Barthet.

Avec (L’). La nature de la femme, avec laquelle (cum, con) l’homme jouit quand il a répudié la Veuve Poignet.

Allons, cher ange, montre-moi ton avec, je te montrerai le mien et nous les marierons ensemble.A. François.

Aventures (Avoir eu des). Avoir eu des amants si l’on est femme, ou des maîtresses si l’on est homme.

Cette femme avait eu déjà bien des aventures.Champfleury.

Il vint, et les tendres ébats
Agitant draps et couvertures,
Le psautier descendant plus bas,
Se trouve au fort de l’aventure.

Piron.

Aventurière. Gil-Blas femelle, fille ou femme qui a eu une foultritude d’aventures amoureuses — ou plutôt galantes.

Avitaillé. Mot grossier hors d’usage signifiant un homme pourvu de membre viril.

Duvigny était bien avitaillé et grand abatteur de bois.Tallemant des Réaux.

Avoir. Avoir eu, foutre ou avoir foutu avec une femme ou une fille que l’on désirait.

Eh bien ! ma mie, tu vois comme je t’aime, je laisse ma prébende pour t’avoir.(Moyen de parvenir.)

Fais donc que j’aie cette fille, et je te rendrai riche.P. de Larivey.

Avoir à sa bonne. Avoir de l’amour pour……

Surtout, p’tit cochon,
N’ fais pas l’ paillasson :
Je sais qu’ t’as Clarisse à la bonne :
Mais dis-lui d’ ma part
Qu’ell’ craign’ le pétard…

A. Dumoulin.

Avoir commerce. Faire l’acte vénérien.

Jean, tu m’accusais l’autre jour
D’avoir dit à certaine dame
Qu’Anne, avant que d’être ta femme,
Avait eu commerce d’amour.

La Monnoye.

A-t-elle eu commerce avec le chevalier de Lorraine ? qu’on la brûle.

(La France galante.)

Avoir la compagnie d’homme. Faire l’amour avec un homme.

À moins enfin qu’elle n’ait à souhait
Compagnie d’homme.

La Fontaine.

Avoir de l’agrément. Jouir avec une femme, soit en la baisant, soit en se faisant branler par elle.

Tu vas avoir de l’agrément, mon chéri, je t’en réponds !Lemercier de Neuville.

Avoir des bontés. Employé dans un sens obscène pour accorder ses faveurs à un homme.

Tu as eu des bontés pour lui, ça prouve ton bon cœur.Voisenon.

Une femme sensible se décide difficilement à laisser pendre un homme pour qui elle a eu des bontés.Pigault-Lebrun.

Ayez des bontés pour moi, et mademoiselle Hortense est mariée.H. de Balzac.

Avoir des sens. Être ardent en amour ; jouir sous l’homme quand on est femme, jouir avec la femme lorsqu’on est homme.

Et d’ailleurs, Marotte a des sens
            Récompensants
            Les insolents
Qui montrent des talents.

Collé.

Avoir du chien. Se dit d’une femme qui a des grâces provoquantes, qui ne baise pas comme la première venue.

Il faut être sincère, même avec des drôlesses de cette espèce : Julia a du chien, beaucoup de chien.Lynol.

Avoir du mal. Baiser beaucoup, — dans l’argot des filles de bordel.

Ce qu’ nous avons d’ bon ici, c’est d’êt’ ben nourries. Si on a du mal, on n’ meurt pas d’ faim, comme dans des maisons où j’ai été.Henry Monnier.

Avoir encore (L’). Sous entendu : Son pucelage.

Ça me rappellera… le temps où je l’avais encore.Lemercier de Neuville.

Avoir eu quelque chose avec une femme. Avoir couché avec elle, une ou plusieurs fois ; avoir été son amant.

Tu me feras peut-être accroire que tu n’as rien eu avec Henriette ?Gavarni.

Avoir la courte haleine. Être petit baiseur, se contenter de tirer un coup ou deux et dormir après.

Vous avez la courte haleine ;
Parler d’amour une fois,
C’est me donner la migraine.

Collé.

Avoir la main occupée. Se branler d’une main en lisant de l’autre un roman libertin ; ou pincer le cul à sa voisine en trinquant avec son voisin.

      Souvent entre deux draps
      Rêvant à ses appas,
Et d’une voix entrecoupée,
Je me dis, la main occupée :
      Ah ! comme on tirait
      Chez ell’ du vin clairet !

E. de Pradel.

Avoir la queue verte. Être frais et dispos pour le combat amoureux, être vaillant au lit.

Avoir la vache et le veau. Épouser une fille enceinte des œuvres d’un autre.

Avoir l’eau à la bouche. Avoir appétit de femme lorsqu’on est un homme, ou d’homme lorsqu’on est femme, soit en voyant baiser les autres, soit en lisant des livres de fouterie.

Avoir les talons courts. Se laisser volontiers renverser sur le dos par un homme ; bander facilement pour les porte-queue.

Elle a les talons si courts, qu’il ne faut la pousser guère fort pour la faire cheoir.(Les Caquets de l’accouchée.)

Avoir le ventre plein. Être enceinte.

Je crois, ma chère, que j’ai le ventre plein : cet imbécile d’Hippolyte n’aura pas mouché la chandelle.E. Jullien.

Avoir mal aux cuisses. Façon chaste de dire qu’on a beaucoup besogné avec sa voisine, ou avec toute autre femme, car c’est surtout à cet endroit du corps que se fait sentir la fatigue vénérienne. — On dit aussi, dans le même sens : avoir les cuisses coupées, ou encore, avoir les jambes brisées.

Avoir perdu sa fleur. Se dit d’une jeune fille qui a eu un fruit.

Avoir quelque chose avec une femme ou avec un homme. Être son amant ou sa maîtresse ; ou s’être donné rendez-vous pour coucher ensemble.

Avoir quelqu’un. Avoir un entreteneur, un miché, quand on est fille ; avoir une maîtresse, être la maquereau d’une fille, quand on est homme — sans préjugés.

J’ai pas d’amant… veux-tu me l’êt’ ?… — Non. — Tas quéqu’un ?… — Oui ?… — N’en parlons plus.Henry Monnier.

Voilà ce qu’une femme qui se sent poursuivie devrait se dire à elle-même, à tous les moments du jour : Un tel me suit, il me cherche, je le trouve partout ; donc il veut m’avoir et me mettre sur sa liste.La Popelinière.

Une duchesse à l’œil noir
L’an passé voulut m’avoir.

Béranger.

Avoir rôti le balai. Avoir eu de nombreux amants, savoir ce que la pine en vaut l’aune, avoir fait une vie de chienne, — par allusion aux sorcières qui chevauchaient le balai pour aller au sabbat et qui le rôtissaient à la chaleur de leur cul.

C’est une fille qui a rôti le balai.Lemercier.

Avoir sept pouces moins la tête (En). Posséder un membre d’une longueur plus qu’estimable, et bien fait pour plaire aux femmes, — le sexe le plus goulu.

      …. La belle Urinette
      Au corps content, mais pas de peu,
Car il lui faut sept pouces, moins la tête,
      Pour qu’elle ait un beau jeu.

Lemercier de Neuville.

Avoir son plaisir. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.

Et sachez bien que je mourusse
Si mon plaisir de lui n’eusse

(Anciens Fabliaux.)

Mais Marguerite eut de moi son plaisir.

Marot.

Polyxène, sans être vue de personne, tira le prêtre en sa maison pour en avoir son plaisir.P. de Larivey.

Avoir toujours l’anneau ou la bague au doigt. Passer sa vie à branler les femmes, le con étant pris pour un anneau — depuis celui de la femme d’Hans Carvel.

Avoir un arlequin dans la soupente. C’est-à-dire, dans le ventre. Être enceinte d’on ne sait qui, — de plusieurs amants, — de toutes les couleurs.

Avoir un bon doigté. Savoir peloter habilement les couilles d’un homme ; faire à merveille la patte d’araignée.

Avoir un cheveu. Avoir un caprice pour une femme, ou pour un homme.

Elle a un cheveu pour lui.Ch. Monselet.

Avoir une crâne giberne. Se dit d’une femme qui a de belles fesses, une Parisienne callipyge, — naturellement ou artificiellement.

Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice : tout est à elle, dis ?Charles Monselet.

Avoir un fruit. Se dit d’une jeune fille qui s’est laissé séduire et qui a lieu de s’en repentir — neuf mois après.

Avoir un polichinelle dans le tiroir. Se dit d’une femme enceinte.

Avoir vu le loup. Se dit d’une fille qui n’est plus vierge, qui connaît depuis plus ou moins de temps les mystères du pantalon de l’homme — d’où elle a vu sortir, la tête en feu, le poil hérissé, son braquemard enragé.

Toujours est-il que le loup, qui rôdait par là depuis quelque temps, sous la blouse bleue et le pantalon de velours épinglé d’un grand gars de notre village, sortit sournoisement du bois des châtaigniers, se montra tout à coup à l’ombre de la haie d’aubépines, et — qu’elle vit le loup.Alfred Delvau.

Aze (L’) te foute. Vieux dicton qui signifie : Va te faire foutre — par un âne.

Ainsi les dieux ont esleu
Tels oiseaux qui leur ont pleu.
Priape, qui ne voit goutte,
Haussant son rouge museau,
À taston, pour son oiseau
Print un aze qui vous foute.

Motin.

Lors, dit Catin : N’entends-tu pas !
Quoi ? répond l’autre. — L’aze, écoute…
— Si l’aze pète, dit Colas,
Parsanguié ! que l’aze te foute !

Piron.