Dictionnaire érotique moderne/P

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Imprimerie de la société des bibliophiles cosmopolites (Jules Gay) (p. 307-348).
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Paillard. Libertin, homme qui aime la femme, et qui s’amuse avec elle, non comme un bourgeois qui obéit aux commandements de Dieu et à l’habitude, mais comme un gourmet qui se plaît à manger l’amour à toutes les sauces.

Vente, gresle, gelle, j’ai mon pain cuit ;
Je suis paillard, la paillarde me duit.

F. Villon.

Le paillard ! il y prenait donc bien du plaisir ?Mililot.

Le paillard, friand de donzelles,
S’était fait un vaste sérail.

J. Cabassol.

Paillarde. Femme qui ne voit dans les hommes, quels qu’ils soient, ni des amants, ni des maris, mais des pines, et qui s’en sert avec une gloutonnerie à s’en donner des indigestions.

Tant que le bon ton durera,
Les honnêtes femmes paillardes
S’en tiendront aux soldats aux gardes.

Collé.

Paillarder. Baiser une femme, ou seulement la peloter.

Il fut surpris paillardant derrière le grand autel.H. Estienne.

Elle ne faisoit tout le jour que paillarder avec lui.Brantôme.

Paillardise. Libertinage, lubricité.

En fait de paillardise, nous l’entendons au suprême, et les dames du monde ne sont que des bêtes auprès de nous.La Popelinière.

Paillasse. Fille de la dernière catégorie, — la digne femelle du paillasson.

En avant, la femm’ du sergent,
Balancez, la femm’ du fourrier,
Demi-tour, la femm’ du tambour,
Restez-là, paillasse à soldat…

(La Leçon de danse, — chant guerrier.)

Eh ! titi ! oh ! eh ! là-bas,
Tiens ! est-c’ que tu déménages ?
— Pourquoi qu’ tu tiens ce langage ?
— C’est qu’ t’as ta paillass’ sous l’ bras.
— Eh ! non, mon vieux, c’est ma femme…

(Chanson populaire.)

Paillasson. Homme trop porté sur son membre ; libertin à qui la qualité importe peu, pourvu qu’il ait la quantité.

J’ pine à l’œil et j’ m’en fais gloire,
C’est mon goût d’êtr’ paillasson.

(Chanson anonyme moderne.)

Paillassonner. Courir les gueuses.

Pain quotidien (Le). L’acte vénérien, qu’un mari et une femme, ou plutôt un amant et une maîtresse accomplissent volontiers chaque jour, matin et soir, sans y manquer, — de peur de laisser mourir leur amour d’inanition.

Le mari et la femme, cela est bon, vois-tu, mais il n’est pas encore si bon que les autres, à cause qu’il est plus ordinaire et que c’est leur pain quotidien.Mililot.

La plus aimable des comtesses,
Ne refusez pas votre bien ;

Tous les jours quatre politesses
Seront votre pain quotidien.

Collé.

Pâmer (Se). S’évanouir agréablement en jouissant, soit lorsqu’on se branle, soit lorsqu’on est femme et qu’on sent besogner vigoureusement le mâle.

La nature entière se pâme
Sous le vit du plus beau des dieux.

Anonyme.

Papillon de l’amour. Vulgo, motion. Petit insecte qui, voyageant de vit en con et de couille en cul, se cramponne à l’un ou à l’autre, dans un but de colonisation.

Ma maîtresse, l’autre jour,
Se grattait, fallait voir comme…
Ainsi que se gratte un homme,
Je me grattais a mon tour.
Or, Suzon me déculotte.
Je la trousse sans détour :
Nous étions pleins, vit et motte,
De papillons de l’amour.

Hip. Chatelin.

Paquet. Ornement naturel de la culotte de l’homme, qui monte si fort la tête aux femmes ; ornement postiche, parce qu’exagéré, de la culotte des danseurs espagnols, nécessaire pour donner de la verve à leurs danseuses.

T’as un beau paquet, mon chéri !Lemercier de Neuville.

Sur cet insolent paquet,
Je lâche un vigoureux pet.

(Parnasse satyrique.)

Paradis de Mahomet (Le). Le seul auquel les vrais croyants doivent croire, parce qu’il est « pavé de pucelages, » au lieu d’être pavé de bonnes intentions, comme l’autre.

Paralysie de la queue. Impuissance ; insensibilité du membre viril — qui a été trop sensible.

Parler. Faire l’acte vénérien.

Il parla à la belle cordonnière dessous sa robe à part.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)

Parlez toujours, voyez combien
Je me plais à votre entretien.

Collé.

Parler gras. Tenir des propos gaillards ; appeler les choses par leur véritable nom, et non par les ridicules périphrases dont les habille la pudeur de mauvais aloi des bourgeois et des bégueules.

Partie. Le membre viril.

Elle l’atteint par l’énorme partie
Dont cet Anglais profana le couvent.

Voltaire.

Et je suis mort en la partie Qui fait la garce et le cocu.Maynard.

De sorte que l’on pouvait voir sans difficulté ses parties.Ch. Sorel.

On ne doit pas dire les parties honteuses, car on ferait tort à la nature, qui n’a rien fait de honteux.(Moyen de parvenir.)

Le marquis, de plus en plus étonné, et se reboutonnant pour ne pas laisser voir ses parties, vraiment honteuses en ce moment…Jean Du Boys.

Pascal. Le vit. Pascal, comme Jacques, Thomas, Jacquot… ou etc., etc., etc.

             … Il ne m’importe guère
Que Pascal soit devant, ou Pascal soit derrière.

Scarron (Don Japhet d’Arménie.)

Moi, je suis impartial
Entre Florence et Cythère,
Pourvu qu’on loge Pascal,
Le reste n’importe guère.

Collé.

Passade (Faire une). Tirer un coup en passant.

Si tu veux passer la nuit, mon chéri, ce sera vingt francs ; si ce n’est qu’une passade, c’est dix francs : décide-toi.A. François.

Pour s’amuser qu’Apollon l’entreprenne :
D’une passade elle vaut bien la peine.

Parny.

Je n’ai, camarades,
Jamais que des passades ;
Mais je les aime mieux
Que des amours trop vieux.

Collé.

Passe. Passade intéressée, côté des dames. Faire une passe. Amener un homme galant dans une maison qui reçoit aussi les filles — galantes.

Passer d’hommes (Se). Jouir sans la collaboration de l’homme avec le doigt ou le godemichet. — Se passer de femmes, se masturber.

Comment peuvent-elles donc faire pour se passer d’hommes, quand l’envie leur en prend et les surmonte si fort que, le con étant tout en chaleur, il n’y a aucune allégeance, de quelque façon que vous le frottiez.Mililot.

Passer la nuit. Coucher au bordel.

Comben qui faut t’ rend’, mon bibi ? — Garde tout, j’ passe la nuit.H. Monnier.

Passer par les mains d’un homme ou d’une femme. Coucher ensemble.

Est-ce qu’ils ne font pas tous des listes vraies ou fausses des femmes qui leur ont passé par les mains ?La Popelinière.

L’Opéra n’eut jamais de danseuse ou d’actrice
            Qui ne lui passât par les mains.

Sénecé.

Toute la jeunesse de la cour lui passa par les mains.(La France galante.)

Passer sa fantaisie ou son envie. Faire l’acte vénérien.

Et après en avoir très-bien passé ma fantaisie.Brantôme.

Car le roi n’eut pas plus tôt passé sa fantaisie avec la princesse de Monaco, qu’il pardonna à monsieur de Lauzun. (La France galante.)

Et pour votre présidente, ce ne sera pas apparemment en restant à dix lieues d’elle que vous vous en passerez la fantaisie.De Laclos.

Car sans cesser, ou sur banc, ou sur lit, Elle voulut en passer son envie.Cl. Marot.

Voilà ; quand je suis amoureux, J’en passe incontinent l’envie.J. Grevin.

Si vous aimez ce garçon, eh bien ! ne pourriez-vous en passer votre envie ?Tallemant des Réaux.

Patiner. Badiner — d’une façon indécente.

S’approchant des comédiennes, il leur prit les mains sans leur consentement et voulant un peu patiner.Scarron.

Car les provinciaux se démènent fort et sont grands patineurs.Scarron.

Ah ! doucement, je n’aime point les patineurs.Molière.

Mais Quand Bacchus vient s’attabler
Près de fille au gentil corsage,

Je me plais à gesticuler :
J’aime beaucoup le patinage.

L. Festeau.

Parfois il lui suffit de voir, de patiner.
De poser sur la motte une brûlante lèvre :
Il satisfait ainsi son amoureuse fièvre.

Louis Protat.

Les petites paysannes Qu’on patine au coin d’un mur, Ont, plus que les courtisanes, Fesse ferme et téton dur.De la Fizelière.

Tandis qu’elle lui fait cela, elle le baise, coulant sa main sur son engin, qu’elle prend dans la braguette, et, quand elle l’a patiné quelque temps, elle le fait devenir dur comme un bâton.Mililot.

Quand ils ont tout mis dans la nôtre, ils se délectent encore, en faisant, à nous sentir la main qui leur patine par derrière les ballottes.Mililot.

Parmi les catins du bon ton,
Plus d’une, de haute lignée,
À force d’être patinée
Est flasque comme du coton.

E. Debraux.

Patte d’araignée (Faire la). Passer doucement et habilement les quatre doigts et le pouce sur le membre d’un homme, et ses tenants et aboutissants, afin de provoquer une érection qui ne viendrait pas sans cette précaution.

J’avais beau patiner sa couille renfrognée,
Lui faire avec cinq doigts la patte d’araignée,
Sa pine, peu sensible à mes soins superflus,
Demeurait flasque et molle et ne rebandait plus.

Louis Protat.

Patte de chat (La). Bordel fameux, situé sur le boulevard de Courcelles, où presque toute la présente génération aura passé.

Ils entretienn’nt des gonzesses
Qui log’t à la Patt’ de chat.

Guichardet.

Pauvreté d’un homme (La). Son membre, qui est une richesse pour lui — quand il est maquereau.

Il montra toute sa pauvreté.(Moyen de parvenir.)

N’avez-vous pas honte de montrer ainsi votre pauvreté ?Cervantes.

Pays-bas (Les). La nature de la femme et les parties circonvoisines.

Ce ne sont point ses draperies,
Son tabac ni ses broderies
              Dont on fait cas ;
Mais chemise fine et de Frise
Donne goût pour la marchandise
              Des Pays-Bas

Collé.

Payse. Qualité que se donnent devant leurs maîtres les bonnes et les cuisinières, pour avoir le loisir de causer de — et de piner avec — son pays, qui est ordinairement un troupier français.

        Mais, ne t’ai-je pas dit, Chauvin,
        Que je n’ puis plus boire de vin ?
Combien de fois faut-il que je te l’ dise :
Je m’ai pas assez méfié de la payse…
        Pas assez méfié de la payse.

Allard.

Pécher. Faire l’acte copulatif, — qui est bien le plus agréable des sept péchés capitaux.

Si le cœur vous en dit, et si votre âme goûte
            Les appas d’un si doux péché,
                  Achetez un galant.

De senserade.

Combien de fois s’est commis le péché ?
Trois fois sans plus, répond le camarade.

Grécourt.

            … Ma fille et ce jeune homme
Sont dans cet âge où, n’en déplaise à Rome,
Il faut pécher, si l’on veut être heureux.

Comte de Chevigné.

Pécheresse. Gourgandine, femme qui veut être juste et qui, en conséquence, pèche sept fois par jour, en collaboration avec les hommes.

Il ne veut pas affirmer, ni que ce fût une pécheresse, ni qu’elle fût femme de bien.Sarrazin.

Peloter les couilles d’un homme. Lui passer une main vive et légère — un souffle ! — sur les testicules, afin de provoquer l’érection de son membre et par conséquent la jouissance.

La femme d’une main lui pelote la couille ;
L’autre, dans mille endroits en tous sens le chatouille.

Louis Protat.

Pénil (du latin penicillus, dérive de penis). Selon Lignac, c’est le membre viril. — Selon d’autres savants, c’est la partie antérieure de l’os qui environne les parties naturelles, et où pousse le poil, qui est l’indice de la puberté. — Le pénil s’appelle aussi Mont de Vénus.

Pénillière. Poil qui couvre la nature de la femme.

Moi, grands dieux ! oublier ton joli cripsimen,
Sa brune pénîlliêre et ton dur abdomen,
      Ton ostium et ces fessons d’albâtre !

(T. du. Bordel.)

Et puis se redressant un peu,
Rouge comme un tison de feu,
L’enfonça dans sa pénillière.

(Cabinet satyrique.)

Et sans cacher sa pénillière
Fut des fillettes chambrière.

(Recueil de poésies françaises.)

Perdre son innocence. C’est-à-dire son pucelage, — bien après sa chasteté. — Baiser ou être baisée pour la première fois, au sortir du collège ou du couvent où l’on a fait ses études — pour cela.

Enfin, ma pauvre âme aux abois
N’opposa que faible défense,
Et je perdis mon innocence
      Dans l’épaisseur du bois.

A. Pécatier.

Perroquet. Le membre viril, qui répète toujours la même chose — sans parvenir à ennuyer les femmes.

Elle m’a prêté sa cage
Pour loger mon perroquet.

Gautier-Guarguille.

Persiller. Se promener, le soir, quand on est putain libre, sur le trottoir des rues et des boulevards où l’on est assurée de rencontrer des hommes qui bandent ou à qui l’on promet de les faire bander.

Pour persiller l’ jour dans la pépinière,
De vingt penauds, j’ lui paye un p’tit panier.

Elles explorent le boulevard, persillent dans les squares.Lynol.

Petit cadeau. Les deux sous du garçon des filles, — avec cette différence que les garçons les attendent, et qu’elles les demandent avant de commencer les exercices, car après, l’homme, un peu fatigué, redemanderait plutôt son argent que de redonner la moindre chose.

Dis donc, joli garçon, si tu veux que je sois bien gentille il faut me faire ton petit cadeau… tu sais, le cadeau qu’on fait toujours aux petites dames.Lemercier de Neuville.

Je compris qu’un petit cadeau
N’était qu’une vétille ;

Bref, je tombe dans le panneau,
      Puis, de fil en aiguille,
Ell’ montre tout son petit jeu :
Qu’abat la quille à Mayeux…
          Qu’abat (bis) la quille ?

Alex. Marie.

Petit centre (Le). Par devant, le con ; — le cul par derrière.

Elle est sourde ainsi comme un sourd
À ceux qui lui parlent d’amour ;
Mais, touchez-lui son petit centre,
Cela s’endure doucement,
Et pour écouter son amant,
Elle a l’oreille au bas du ventre.

(Cabinet satyrique.)

Petit chien, grosse queue. Façon de parler proverbiale pour dire que les hommes de petite taille ont presque toujours un fort membre, comme contraste à l’Hercule ancien, qui n’avait qu’une quéquette.

Petit con, grand verre.

Heureux qui, méprisant les grandeurs de la terre,
Fout dans un petit con et boit dans un grand verre,
Vide l’un, remplit l’autre, et passe avec gaîté
Du cul de la bouteille au con de la beauté.

Boufflers.

Petite dame. Fille ou femme souvent grande, ou tout au moins de taille ordinaire, qui ne se trouve pas dans le cas de la fille de Jephté, pleurant de n’avoir pu perdre sa virginité.

Je suis la patronne de ce bazar, la mère de dix-huit petites dames auxquelles il te sera défendu de toucher, par exemple.Lemercier de Neuville.

Petite flûte (La). Le membre viril, dont savent jouer les Tulou femelles connues sous le nom de suceuses.

Petite maison. Bordel particulier qu’avaient, au siècle dernier, aux portes de Paris, les grands seigneurs et les gros financiers : personne n’y baisait qu’eux, et ils y baisaient le plus de filles qu’ils pouvaient.

Mener des fenmes de nom
À sa petite maison,
Voilà les belles manières.

Collé.

Petite oie (La). Le travail — attrayant — qui précède le coït ; pelotage des couilles de l’homme par la femme, gamahuchage de la femme par l’homme, etc., etc. La petite oie est moins indigeste — pour la pine — que la grande oie : il y a des gens qui s’en contentent — de peur de vérole.

Or, n’est-il pas certain que l’homme qui triche et ceux qui, comme nous, jouissent des plaisirs de la petite oie, ne font rien de plus que ces moines, que ces religieuses, que tout ce qui vit dans le célibat ? Ceux-ci conservent dans leurs reins, en pure perte, une semence que les premiers répandent en pure perte.(Thérèse philosophe.)

Elle avait déjà laissé prendre la petite oie à un homme qui la cajolait.Tallemant des Réaux.

Et il fut maître de ce que nous appelons en France la petite oie.(La France galante.)

La petite oie, enfin ce qu’on appelle
En bon français les préludes d’amour.

La Fontaine.

Je ne vis pas dessous la soie
Jambes, cuisses et la petite oie

Théophile.

Petit frère (Le). Le membre viril — pour qui toutes les femmes sont des sœurs (en Jésus-Christ) avec lesquelles on est heureux de commettre des incestes.

Chez la marié, au matin,
        Une prudente mère

Lui doit du plus heureux destin
      Confier le mystère.
La mariée, en soupirant
      Attend le petit frère.
                    Vraiment,
      Attend le petit frère.

Ducray-Duminil.

Petit jeune homme. Le membre viril.

Quand de tes bras le monsieur se dégomme,
Avec pudeur, avec honnêteté,
Fais la toilette à son petit jeune homme :
Il faut avoir de l’amabilité.

L. Festeau.

Petit lapin. La nature de la femme, à laquelle nous faisons une chasse passionnée, armés du fusil à deux ou trois coups fabriqué par le Devismes céleste.

Le p’tit lapin d’ ma femme !

dit le refrain d’une chanson indécente moderne autorisée par la préfecture de police.

Petit pied, petit con. Proverbe qui forme pendant avec cet autre : Long nez, longue pinne.

Regarde au nez et tu verras combien
Grand est celui qui aux femmes fait bien.
Regarde au pied pour au rebours connaître
Quel le vaisseau d’une femme doit être.

(Moyen de parvenir.)

Petit trou (Le). La nature de la femme.

Vilaine ! tu prétends faire entrer cela dans ton petit trou ? Je t’en défie.La Popelinière.

Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D’un poil follet mollement crespelu,
Qui, à ton gré, domptes les plus rebelles.

(Cabinet satyrique.)

Petit vase. Le con.

Bien connaissez, ami lecteur,
Une espèce de coquillage,

Conque de mer qu’on nomme un pucelage ?
       Hé bien, de ce vase enchanteur
       Tels sont les bords qui de la rose,
       Ou plutôt du plus fin corail
       Ont la couleur…

Plancher-Valcour.

Petit voltigeur (Le). Le membre viril, qui, par ses évolutions habiles et réitérées, fait la joie du corps dans lequel il sert comme engagé volontaire.

Dieux ! qu’il sera beau sous les armes,
Quand l’Amour, ce dieu protecteur,
Mouillera, pour doubler ses charmes,
Le front du petit voltigeur.

Guillemé.

Petits cons. Synonymes: l’anneau, le bijou, le petit centre, le conin, le conichon, l’hiatus divin, le petit lapin, la pissette, le trou chéri, etc. etc.

Voici le pour :

Dans un petit con de jeunesse,
Qui n’entend ruse ni finesse,
Jamais je ne vais que le pas.
Je n’ai à faire aucun partage,
Je laboure tout l’héritage,
Encor ne me suffit-il pas.
..........
Ces petits cons à grosse motte
Sur qui le poil encor ne flotte.
Sont bien de plus friands boucons ;
Le monde s’en irait grand erre
Si j’étais tout seul sur la terre
Et qu’il n’y eût que des grands cons.

Le Sr de Sygognes.

Le contre :

Les cons si estroits de closture
Mettent un vit à la torture
Et le laissent sans mouvement :
J’aimerais mieux branler la pique
Que de foutre en paralytique :

Le plaisir gît au remûment.
............
Foutre des cons de ces pucelles,
Serrés comme des escarcelles,
Où le vit n’est en liberté ;
J’ai dans le con de ma voisine
Ma chambre, antichambre et cuisine,
Logis d’hiver, logis d’été.

Motin.

Petits vits. Synonymes : l’asticot, la bibite, le fifre, guiguitte, la quéquette, le salsifis, etc., etc.

Ces petits vits desquels l’enflure
À peine garnit l’ouverture
Des cons, voire des plus petits,
Sont haïs de nous autres, filles,
Et les estimons inhabiles
À chatouiller nos appétits.

Ces petits vits à la douzaine
Ne rendent la nature pleine
Et ne donnent jusques au bout ;
Il semble que l’on nous farfouille
Ou d’un fétu, ou d’une douille :
Il faut égalité partout
.............
Ils sont vagabonds par la place,
Sans marquer ni chemin ni trace ;
Les murs n’approchent nullement,
Le plancher sur leur chef se hausse,
C’est une volupté sans sauce :
Le plaisir vient du frottement.
.............

Le Sr de Sygognes.

Picotin d’avoine. Ration de sperme que l’homme marié donne plus ou moins fréquemment à sa femme, afin qu’elle n’aille pas se plaindre à ses voisines — et surtout se faire consoler par ses voisins.

Soudain que la gouge on emmanche,
Lui rebailler le picotin,
Si l’instrument ne se démanche.

G. Coquillart.

Pièce du milieu. La nature de la femme, à laquelle l’homme se plaît a substituer son morceau.

Le dieu d’amour se pourrait peindre
Tout aussi grand qu’un autre dieu,
N’était qu’il lui suffit d’atteindre
Jusqu’à la pièce du milieu.

Regnier.

Elle sautait dans le lit sans craindre de montrer ses pièces.D’Ouville.

Pied de con (Un). Un con qui aurait la capacité d’engloutir un vit de douze pouces.

J’ crois ben qu’ la seul’ médecine
Qui pourrait m’guérir tout d’ bon
Et m’empêcher d’ faire’ bâton,
Ce s’rait d’fair’ sombrer ma pine,
Capitain’, dans un pied d’ con.

G. de la Landelle.

Pied de vit (Un). Un membre de douce pouces. On vous en souhaite. — Va-t’en voir s’ils viennent !

— Alors, dit Cloris tout allègre,
Un pied de mouton au vinaigre
Est bon selon mon appétit.
Mais Charlotte ces mots rehausse :
— J’aime mieux un bon pied de vit ;
Il n’y faut point chercher de sauce.

(Épigramme sur les appétits de quelques dames.)

Sans bruit, accourez à moi ;
Avec un bon pied-de-roi
Vous serez tôt secourue.

(Variétés hist. et littér.)

Pieu (Le). Le membre viril — qu’on enfonce dans ce terrain mouvant qu’on appelle le vagin de la femme.

Jamais mon pieu ne ballotte, Et sitôt qu’ je l’ pouss’ d’un bord, Crac ! il se dress’ comme un r’ssort.G. de la Landelle.

Pigeon. Jeune homme innocent, ou vieillard crédule, dont les filles se moquent volontiers, prenant son argent et ne lui laissant pas prendre leur cul, et le renvoyant, plumé à vif, au colombier paternel ou conjugal.

Près de là je vois un pigeon
Qui se tenait droit comme un jonc,
Le nez au vent et l’âme en peine.
Il regardait d’un air vainqueur
Ma nymphe qu’avait mal au cœur :
Pour un cœur vierge, quelle aubaine !

Ant. Watripon.

J’ lui dis : ma fille, allons, n’ fais pas d’ manières.
Et j’ la conduis moi-même au pigeonnier.

(Chanson nouvelle.)

        J’ai ma colombe.
— Moi, je tiens mon pigeon.

(Les Bohémiens de Paris.)

Pincer le cul. Aimer à prendre à belles mains les fesses d’une femme, — où d’un homme quand on est pédéraste.

Il lui pince amoureusement le cul.H. Monnier.

Godefroy, la nuit, après boire,
Pinça le cul, sournoisement
À Renaud encor presque imberbe.

B. de Maurice.

Pine. L’outil masculin, l’engin avec lequel l’humanité pine et se perpétue. On n’ose pas prononcer le mot, mais on adore la chose, et il n’est pas de rêve de jeune fille qui ne soit agréablement troublé par ce dieu qui n’a pas encore trouvé d’athée. Pine vient, soit du grec πηνη, corde, soit du latin penis, queue, soit du français pénil.

L’autre la nommait sa pine.Rabelais.

En notre troupe il y avait un prêtre breton qui avait la pine si offensée.(Moyen de parvenir.)

Ton valet a mal à la pine,
Ton anus est en désarroi,
Fort aisément je m’imagine
Ce qu’il a pu faire avec toi.

(Épigrammes.)

Elle me dit qu’elle était fort étonnée qu’à mon âge je ne fusse pas plus instruite que cela sur le pinage, et que si je voulais être discrète, elle m’instruirait parfaitement.(Anaïs.)

Pour lors, un bracquemart du plus fort calibre la finit et la venge cinq ou six fois de l’insuffisante pinette qui vient de l’émoustiller.(Les Aphrodites.)

Attends que je défasse tout cela : nous verrons la pine après.La Popelinière.

… Piner est le mot des maçons.

L. Protat.

Dieu……
Pour les sétons et les cautères
             Il fit les pois,
Et pour les pines solitaires
             Il fit les doigts.

(Parnasse satyrique.)

Pique. Le membre viril.

Laquelle passa et repassa par les piques de neuf amoureux.Brantôme.

Lors la lascive imprudemment applique
Son savoir grec pour redresser ma pique.

(Cabinet satyrique.)

Mais voyez ce brave cynique,
Qu’un bougre a mis au rang des chiens,
Se branler gravement la pique
À la barbe des Athéniens.

Piron.

De vieilles bigornes qui n’épargnent ni or ni argent pour se faire piquer.Molière.

Il piquait ses pages au lieu de piquer ses chevaux.Agrippa d’aubigné.

En jouant au piquet,
Ma Philis me disait :

Je me sens tout en feu
De me voir si beau jeu ;
Mais que me sert, hélas !
Que j’écarte si bien,
Si, dans ce que je porte,
Il n’entre jamais rien.

(Goguette du bon vieux temps.)

Pirouette sur le nombril (Faire une). Faire l’acte vénérien.

Quand j’ rencontre un’ gourgande,
J’ brave encor le péril,
Et j’ lui fais fair’ si j’bande,
La pirouett’ sur l’ nombril.

(Chanson d’étudiants.)

Cette expression, très-ancienne, serait plus juste, si elle donnait à penser que la femme fait le dessus. Exemple :

Jusqu’à ce que Vénus passe sur le disque du soleil, ou que la sultane Moscha fasse une pirouette sur le nombril de Sa Hautesse : ce qui revient au même.Du Laurens (Compère Mathieu.)

Pisser des os. Accoucher, mettre au monde une pauvre petite créature qui s’en repentira un jour.

Ils lui feront enfler la panse, Et, comme à moi, pisser des os.(Cabinet satyrique.)

Pisser droit. Bander roide et dru.

Bande ta pine et débande ta lyre :
L’important, au lit, est de pisser droit.

(Parnasse satyrique.)

Pisse-froid. Bande-à-l’aise.

Où diable Valère a-t-il raccroché ce pisse-froid-là ?Comte de Caylus.

Pisseuse. La femme.

De la chatouillarde amourette,
Soudain en la quête on se jette,

Tant qu’on revienne tout tari
Par ces pisseuses de Paris.

Jodelle.

À chaqu’ pisseus’ qu’il rencontrait,
Le petit bandit répétait…

(Chanson anonyme moderne.)

Pistolet. Le vit.

Une fille de village
M’a prins en affection ;
Je luy donnay mon pistolet
Qu’elle a mis comme relique
Dans le tronc de sa boutique.

(Chansons folastres.)

Plaisir (Avoir du). Jouir, en faisant l’atto venereo, — le seul acte qui cause un vrai plaisir.

Un jeune gars s’accusait d’avoir pris
Le grand plaisir, à qui tout autre cède.

Grécourt.

Je dois au grand sénéchal les prémices de mes plaisirs.

Diderot.

Mais du plaisir avant cette aventure,
Léda connut le trait doux et fatal.

Parny.

Quelle est ma surprise aujourd’hui !
Dans ce nain je trouve un hercule.
Faut-il qu’il soit si ridicule
D’avoir du plaisir avec lui ?

(Chanson anonyme moderne.)

Époux, dans les bras de vos dames,
Vous goûtez les plaisirs des dieux !

Chanu.

Planter des cornes. Introduire son membre dans le vagin d’une femme mariée à un autre homme, — ce qui fait pousser des cornes à celui-ci et quelquefois un enfant à celle-là.

Planter un homme. Baiser une femme.

Que fais-tu donc là ? demandait un passant à Diogène, qui, en sa qualité de cynique, n’avait pas craint de trousser une fille en plein Agora et était en train de besogner avec elle. — Tu le vois, je plante un homme, répondit-il.A. François.

Pleurer. Décharger.

Maman, j’ai plus d’une fois
Trouvé ma couche trempée :
Mon cœur était aux abois :
Je fus bientôt détrompée.
Je fis cesser mes alarmes :
Ces pleurs qui mouillaient mon lit,
Ces pleurs n’étaient pas des larmes…
Mon petit doigt me l’a dit.

V. Combes.

Pleurer ses péchés. Avoir la chaude-pisse.

Las ! si ce membre eut l’arrogance
De fouiller trop les lieux sacrez,
Qu’on lui pardonne son offense,
Car il pleure assez ses péchez.

Régnier.

Plomb. La vérole — avec laquelle on blesse, et quelquefois on tue la personne à qui on la communique.

Le plus marlou peut attraper le plomb.

Dumoulin.

Plomber. Se dit de l’odeur particulière que porte avec soi la femme qui ne se lave pas, ou qui échauffe trop son vagin seule ou en collaboration avec les hommes.

           Nom d’un’ trombe !
          Comm’ ça plombe
Dans ta vieille catacombe !

(Parnasse satyrique.)

Plumer des pigeons. Ruiner des hommes assez fous pour payer l’amour de certaines femmes plus qu’il ne vaut ; ou seulement leur arracher quelques billets de mille francs, ou quelques louis.

Oiseaux plumés qu’a dispersés l’orage,
Ils vont chercher un monde plus parfait.
Mon épicier devient un personnage,
Arthur n’est rien, Oscar est sous-préfet.

Gustave Nadaud.

Poignard. Le membre viril.

Mais Robin, las de la servir,
Craignant une nouvelle plainte,
Lui dit : Hâte-toi de mourir,
Car mon poignard n’a plus de pointe.

Régnier.

Lève sa cotte, et puis lui donne
D’un poignard à travers le corps.

La Fontaine.

Heureuse ta nymphe légère,
Qui trompant sa jalouse mère,
Peut saisir un poignard si doux.

Grécourt.

Poil blond ou noir (Avoir le). Avoir le pénis garni de poils blonds ou noirs.

Et jusques au nombril retroussant son peignoir,
Leur montra qu’étant blonde elle avait le poil noir.

L. Protat.

Point. Employé dans un sens obscène pour désigner :

1º L’acte vénérien.

Venons au point, au point qu’on n’ose dire.

Cl. Marot.

Ce pitaud doit valoir pour le point souhaité
            Bachelier et docteur ensemble.

La Fontaine.

2º Le clitoris.

Le traître alors touche d’un doigt perfide Le point précis où naît la volupté ; Ce point secret, délicat et timide Dont le doux nom des Grecs est emprunté.Parny.

Poison. Fille ou femme de mauvaise vie, qui empoisonne quelquefois l’eau-de-vie. Quelquefois le musc, — et souvent l’homme.

Ce n’est pas une femme, c’est une poison.A. Vitu.

Poisson. Maquereau, souteneur de filles.

Camille Fontallard, des poissons le monarque.

Dumoulin.

Le perruquier jeune et actif est lui-même un poisson. Depuis un siècle, on l’appelle merlan ; mais quelquefois, souvent même, il cumule, — et ces dames ont des merlans — maquereaux.

Poitrine (Avoir de la). Avoir des tétons accusés.

Ces belles filles qui ont de la poitrine et rien dessous !A. Delvau.

Elle a dix-huit ans et pas de poitrine ;
Sa robe est très close et monte au menton ;
Rien n’en a gonflé la chaste lustrine :
Elle est droite ainsi qu’on rêve un bâton.

A. Glatigny.

Poivrer un homme. Lui donner la vérole.

Toi, louve, toi, guenon, qui m’as si bien poivré,
Que je ne crois jamais en être délivré.

Saint-Amand.

Va, poivrière de Saint-Côme,
Je me fiche de ton Jérôme.

Vadé.

Polichinelle. Le vit, — par allusion à Karaguez, le polichinelle turc, qui est tout en nœud. (V. ce mot.)

Papa, mon époux abuse
De ce titre solennel :
Croirais-tu qu’il me refuse
Jusqu’à son polichinel ?

Ém. Vanderbuck.

Avoir le polichinelle dans le tiroir : Être enceinte.

Polir le chinois (Se). Se branler le vit. Boileau, qui n’aimait pas les femmes nous a dit :

Polissez-le sans cesse et le repolissez.

Le noir cocu que la chair aiguillonne,
Tranquillement se polit le chinois.

(Chanson anonyme moderne.)

On dit aussi : Se balancer le chinois.

Polisson, polissonne. Libertin, libertine.

Tâche que ta chanson soit leste et polissonne.

L. Protat.

Aujourd’hui, Sophie est, je crois,
Aussi polissonne que toi.

Béranger.

Le vieux, plus que le jeune, aime à polissonner.

L. Protat.

Il ne se passera guère entre nous que des polissonneries.La Popelinière.

Pour être admise ici, sais-tu bien, ma chérie,
Qu’il faut être très forte en polissonnerie ?

L. Protat.

Au lieu d’aller au salon avec toutes ces dames, à qui on dit et fait des masses de polissonneries…Lemercier de Neuville.

Politesse (Faire une). Décaloter son prépuce en bandant devant une femme, et le lui introduire dans le vagin, pour lui prouver tout son respect — et la faire jouir par la même occasion.

J’m’offre à lui faire un’ politesse :
Ell’ m’répond oui modestement.

(Chanson anonyme moderne.)

Il a voulu de quelque politesse
Payer au moins les soins de son hôtesse.

Voltaire.

Tous les jours quatre politesses
Seront le pain quotidien.

Collé.

Polluer le dard (Se). Se masturber.

Notre cocher, sans vergogne et sans fard,
Sur ses coursiers laissait frotter les rênes
Et des deux mains se polluait le dard.

Anonyme.

Pommes. Les tétons.

Il montre aux regards de l’amour
Abricot mignon qui s’entr’ouvre,
Et plus haut deux pommes d’amour.

Félix.

Beau bouquet de roses et de lis
Au milieu de deux pommes d’albâtre.

Voltaire.

Quand tu frippais mes jupons,
Poussé par trent’-six rogommes,
N’ t’ai-j’ pas fait trouver des pommes
Où tu n’ cherchais qu’ des chiffons ?

(Parnasse satyrique.)

Pomper le dard. Sucer un homme.

L’Espagnol amoureux se fait pomper le dard.

Louis Protat.

Pomper le gland. Sucer l’extrémité du membre viril pour y amener le sperme.

Et rien qu’en lui pompant l’extrémité du gland,
Fait jaillir de son tronc un foutre ruisselant.

L. Protat.

Pomper le nœud. Sucer un homme pour le mettre en érection et le faire jouir.

Les largues nous pompent le nœud,
Mais nous nous le pomperions mieux,
Si, comme la race canine,
Nous pouvions, sans gêne et sans mal,
Nous gamahucher le canal.

Dumoulin-Darcy.

Pont-neuf. Fille de joie sur le ventre de laquelle tout le monde passe.

Il nous appela des grivoises,
Des ponts-neufs, des fines matoises,

De ces filles, et cætera,
Qui pour cinq sols feraient cela.

Jacques Moreau.

Pont du coil (Le), et le coil du pont. Jeu innocent qui consiste à faire dire plusieurs fois de suite à une jeune fille cette phrase ; ce qui l’amène à dire en se trompant : Le poil du con, le con du poil, — par anagramme.

      Mon père a fait bâtir maison
Sur le pont du coil, sur le coil du pont ;
      Les charpentiers du roi la font
Sur le pont du coil, sur le coil du pont.
      Ah ! le joli petit pont
Que le pont du coil, que le coil du pont !

Il y a aussi cet autre dicton : six petites pipes fines dans un sac’, qui, répété avec volubilité, produit : six petites pines, etc…

Port de Cythère. Le con, lieu charmant, appelé plus poétiquement l’île de Cythère, est situé entre les cuisses de la femme. Il reçoit cordialement MM. les vits et abrite volontiers, quels qu’ils soient, les produits de leurs vaisseaux — spermatiques.

Dix fois Trufaldin a touché au port, sans pouvoir y entrer.Pigault-Lebrun.

Port d’arme (Être au). Être en érection.

Porter à droite. Avoir l’habitude de placer son paquet à droite de l’entrejambes dans le pantalon — au lieu de le placer à gauche, comme presque tout le monde. On prétend qu’il n’y a que les pédérastes qui portent à droite. — Il y a les pédérastes et beaucoup d’honnêtes gens pour lesquels cette façon de porter est plus commode.

Porter à gauche. Avoir l’habitude de placer son membre sur le côté gauche du pantalon, — habitude normale, prétendent les tailleurs et les femmes, les deux classes d’humains qui s’occupent le plus de la position du paquet.

… À ce paquet aux dimensions fortes
Qu’on voit dans ta culotte et qu’à gauche tu portes.

Louis Protat.

Porter une botte à une femme. Tirer un coup avec elle, — terme de l’escrime amoureuse.

Mais, d’ quequ’ côté qu’on vous porte une botte,
Mam’zelle, ôtez donc, ôtez vot’ culotte :
      Mam’zelle, ôtez donc vot’ culotte.

Béranger.

Porté sur la minette (Être). Aimer à gamahucher les femmes, à se faire le chien de ces chattes.

Ce derrière n’est pas l’idéal que rêva
Mon gendre, lequel est porté sur la minette.

A. Glatigny.

Poser. Faire valoir habilement, aux yeux des femmes, les avantages qu’on possède dans son pantalon, par exemple en se cambrant et en se présentant de profil.

Posséder une femme. En jouir, tirer un ou plusieurs coups avec elle — qui appartient en effet à l’homme durant tout le temps qu’il la tient sous lui, fichée au lit par son clou spermatique.

Je l’ai possédée, j’ai pris les dernières faveurs.Mililot.

Poste. L’acte vénérien.

Il lui dit que s’il était couché avec elle, il entreprendrait de faire six postes la nuit.Brantôme.

Quoi qu’il en soit avant que d’être au bout,
Gaillardement six postes se sont faites.

La Fontaine.

Postère. Le postérieur, le cul.

L’abbesse lui dit chastement,
      En couvrant son postère :
Par un trou fait dans mon drap blanc,
      Mettez-moi ce clystère.

Collé.

Postillon (Faire). Introduire le doigt, ordinairement l’index, dans le derrière d’une femme ou d’un homme, pendant l’acte vénérien, pour doubler la jouissance.

Je te branlerai, je te sucerai, je te ferai postillon… tu jouiras !Lemercier de Neuville.

L’homme, de sa main droite, ou lui fait postillon, Ou la glisse en dessous et lui branle le con.L. Protat.

Postures. Attitudes, positions et mouvements divers du corps les plus propres au jeu de l’amour. — Les Postures de l’Arétin, suite de 16 sujets érotiques, dessinés par Jules Romain, gravés par Marc-Antoine Raimondi, et accompagnés de Sonnets par l’Arétin, sont perdues depuis longtemps par suite de la persécution acharnée qui leur a été faite. On en retrouve cependant un souvenir dans le petit volume intitulé l’Arétin français. Ces postures, fruits de l’imagination extravagante d’un artiste qui ne veut rien faire de commun, c’est-à-dire, de naturel, sont non-seulement peu usitées, mais peu agréables ; quand elles ne sont pas même irréalisables. On a essayé de faire quelques autres manuels érotiques de ce genre : l’Art de foutre en 40 manières, etc. ; mais dans ces petits livres, les figures ont rarement rapport au titre, et le texte est d’une niaiserie qui passe la permission. En un mot, ces sortes de manuels ont toujours été jusqu’ici des attrapes. Les diverses postures généralement pratiquées sont les suivantes :

En levrette, ce qui s’exécute tantôt sur un lit, tantôt la femme appuyée à un meuble, à une fenêtre, etc.

Levrette paresseuse, quand les deux amants sont couchés sur le côté, l’homme derrière la femme. Dans cette position, la femme remuant peu, peut fatiguer successivement un grand nombre d’hommes. Tirebouchon américain. La femme assise sur l’homme assis lui-même sur une chaise, et le regardant. Pour peu qu’un homme bande bien, la femme décharge deux ou trois fois et se satisfait entièrement. La Diligence de Lyon, même position que la précédente, mais exécutée sur un lit ou sur un divan. La Bête à deux dos, l’homme et la femme couchés en vis à-vis l’un de l’autre, ce qu’on appelle encore danser à plat, baiser à la papa, ourser (les gens grossiers), la position naturelle (M. Prudhomme, les épiciers et tous les maris honnêtes). Voir aussi la crapaudine, modification agréable de cette posture.

Il n’y a rien de si plaisant à considérer qu’un beau corps en la personne aimée, la structure de ses membres, ses postures et ses dispositions lascives.Mililot.

Car dans la même posture,
Dès le lendemain matin,
J’ai surpris ma créature
Avec un bénédictin.

Collé.

Pot-au-feu. Les fesses d’une femme, quand elles sont d’un embonpoint agréable, — comme celles de la Vénus Callipyge.

Mais tournez-vous donc un peu…
Quel superbe pot-au-feu !
C’est d’ la fière marchandise,
            Mam’zelle Lise !

F. de Calonne.

Pot de chambre ou pot de nuit. La femme, parce que c’est ordinairement la nuit que l’on vide dans son con le liquide spermatique que l’on a fabriqué dans la journée.

La femme n’est pour mai, d’ailleurs, qu’un pot de chambre
Où j’aime à décharger la ligueur de mon membre.

L. Protat.

Poulain. Tumeur vénérienne qui vient dans les aines, et qu’on appelle ainsi probablement par antiphrase — puisqu’elle vous empêche de marcher.

Des deux côtés du con tu nourris deux poulains,
Et de pus malfaisants tous tes vaisseaux sont pleins.

(Un troupier au clou.)

Poupée. Femme galante avec le cul de laquelle il est permis à tout le monde de jouer, comme Néron avec celui de Poppée.

Je m’en fus rue Saint-Honoré pour y trouver ma poupée. Je lui dis : Ma petite femme…Vidal.

Pousse-mou. Variété de Bande-à-l’aise.

Retire-toi d’ici, laisse-moi, pousse-moi ! Que le diable t’emporte et te casse le col !Grandval fils.

Pousser. Introduire profondément son outil dans le ventre d’une femme et besogner comme il faut.

Celui-là poussait en ami.

Régnier.

Oh ! va… va !… mais va donc !… Pousse, tit homme… pousse !… mais pousse donc !H. Monnier.

Ah ! chien… chien !… que tu me fais mal !… Ah ! mes fesses… mes pauvres fesses… Tu pousses si fort que tu me crèves… ah !La Popelinière.

Pousser l’aventure à bout. Après avoir peloté une femme, la baiser d’autour et d’achar, à bride abattue.

De ce moment, il est décidé que le comte peut pousser à bout l’aventure.A. de Nerciat.

Pousser le cul pour avoir la pointe. Proverbe en usage chez les couturières, et qui signifierait coudre, s’il ne voulait pas dire : Jouer des reins pour avoir au cul la pointe d’une aiguille de viande, — soit un bon gros vit.

Pousser sa pointe. Baiser une femme, la piquer de son fleuret démoucheté.

          Vien,
          Chien,
Foutu vaurien,
    Cess’ ta plainte
Et pouss’ ta pointe.

(Parnasse satyrique.)

Précepteur d’amour. Femme déjà mûre qui se charge d’initier un jouvenceau ou une jouvencelle aux mystères de la Bonne Déesse, en baisant avec l’un et en branlant l’autre, — ce que le code pénal appelle excitation de mineurs à la débauche.

Non-seulement elle a soigné l’enfant de celui-ci, mais elle s’est faite son précepteur d’amour.A. de Nerciat.

Précurseur (Le). Le médium, qui est le saint Jean-Baptiste de la jouissance, dont le vit est le Christ.

Il emploie avant cela,
             Là, là, là,
Le précurseur que voilà !
   Ce doigt, toujours honnête,
   Qui prépare tout ça,
             Va, va, va,
   Avant que l’on entre là !

Collé.

Prédestiné. Synonyme de cocu.

C’est un prédestiné, — il l’est, il devait l’être : — c’était écrit.

Préliminaires de l’amour (Les). Toutes les menues friandises qui mettent les amants en appétit de foutre : baisers, langues, patinage mutuel, branlage, suçage, etc., — le meilleur de l’amour, enfin, en ce que cela dure aussi longtemps que le veulent les raffinés.

Quand vous me promîtes, un jour,
     D’abjurer vos séminaires,
Je vous accordai de l’amour
      Tous les préliminaires.
Vous auriez eu tout le surplus,
      Sans cette robe affreuse.

Collé.

Préludes. Amusements libertins qu’on se permet en amour avant le suprême amusement ; jouer avant de jouir.

C’est un habile musicien que son amant : il entend à merveille les préludes et les exécute d’une manière brillante, au grand contentement de Sylvie.A. François.

Prémices. Le pucelage d’un garçon ou d’une fille, — ce que les poëtes appellent dans leur précieux langage :

Les premiers fruits de la nubilité.

Quand il a eu seize ans, elle lui a ravi ses désirables prémices.(Les Aphrodites.)

Prendre des précautions. Se retirer précipitamment de la femme que l’on baise, au moment où l’on va décharger, afin de ne pas lui faire d’enfants.

Vivez donc de privations ?
Prenez donc des précautions ?

Béranger.

Prendre du fruit. Croquer la pomme, c’est-à-dire : se laisser baiser, devenir enceinte pour accoucher, — peut-être d’un melon.

Avec Lycas, l’autre jour,
       La jeune innocente

A cueilli des fleurs d’amour ;
      Mais trop imprudente,
Elle tremble d’avoir pris
Parmi les fleurs quelques fruits.

(Goguette du bon vieux temps.)

Prendre le cul d’une femme. Lui pincer les fesses ; lui introduire le doigt entre les fesses ; et par-dessous ses vêtements, soit dans le con, soit dans le cul.

Femme rit quand on lui propose
De lui prendre un instant le cul.

(Chanson anonyme moderne.)

Prendre le déduit. Faire l’acte vénérien.

Elle se jeta à son col, et le mena dans sa chambre, où il prit le déduit avec elle.

D’Ouville.

M’a dit que vous veniez sitôt qu’il fera nuit
Coucher avecques elle, si prendre le déduit.

Trotterel.

Il estimait que rire et prendra le déduit avec sa femme en temps sec lui était contraire.B. Despériers.

Prendre ses ébats. Faire l’acte vénérien.

Cette putain ne manque pas,
Car la nuit prenant ses ébats
Avecque lui dedans sa couche.

Théophile.

Quand, dans nos amoureux combats,
Noué aurons pris nos ébats,
Nous dormirons au bruit des eaux.

(La Comédie des chansons.)

Ayant assez de loisir peur prendre leurs ébats ensemble à une autre heure.Ch. Sorel.

C’est de cette façon que Blaise et Péronnelle
             Prirent ensemble leurs ébats.

La Fontaine.

Blaise le magister, le marguiller Lucas
             M’ont juré sur leur conscience,

Que quand tu voulais prendre avec eux tes ébats,
             Tu les payais toujours d’avance.

F. Bertrand.

Prendre son plaisir. Faire l’acte vénérien.

Qui, pour la voir et fraîche et belle,
A pris son plaisir avec elle
            Trois ans entiers.

J. Grevin.

Lui, se voyant libre, ne manqua point à prendre son plaisir.D’Ouville.

Mais pourtant, petit cœur, quand vous m’eussiez laissé prendre un peu mon plaisir.Trotterel.

Elle était dans les bras de Chastel avec qui elle avait pris son plaisir au son du luth.Ch. Sorel.

Prendre un homme au saute-dessus. Arrêter un pédéraste, quand on est pédéraste soi-même, et de plus chanteur (V. ce mot), au moment où il se déboutonne et s’apprête à socratiser, ou à alcibiadiser, selon qu’il est actif ou passif.

Après avoir provoqué à la débauche celui qui a eu le malheur de les aborder, ils changent tout à coup de ton, le prennent, comme ils disent, au saute-dessus, et se donnant pour des agents de l’autorité, le menaçant d’une arrestation…A. Tardieu.

Prêtresse de Lesbos. Femme aimant les personnes de son sexe.

Tous m’entendez, prêtresses de Lesbos, Vous de Sapho disciples renaissantes.Parny.

Prêtresse de Vénus. Nom que M. Prudhomme donne à la fille publique qui l’arrange, lorsqu’il s’est dérangé.

Elle rougit : chose que ne font guère
Celles qui sont prêtresses de Vénus.

La Fontaine.

Preuve d’amour. Érection solide et durable du membre viril devant une femme, qui est toujours beaucoup plus sensible à ces preuves d’amour-là qu’à celles des amoureux transis.

Je m’en souviens encore comme si j’y étais, dit incontinent le bijou de Thélis : neuf preuves d’amour en quatre heures.Diderot.

Qu’on nous dise qu’un’ veuve fait cas
Des preuves d’amour les plus fortes,
Et sans nombre et de toutes sortes,
    Cela ne me surprend pas.

Collé.

Et puis des preuves de mon amitié, si vous voulez, parce que vous êtes bien gentil.Louvet.

Priape. Le dieu fait homme, qui n’a pas encore trouvé d’athées et à qui le beau sexe — les tribades exceptées — se plaît à faire ses dévotions soir et matin, et même dans la journée et dans la nuit.

Un priape, à travers le feuillage d’un arbre,
Ouvrait en souriant ses prunelles de marbre ;
Et la vierge, le sein gonflé d’un doux émoi,
S’approche, rougissante et la joue enflammée,
Entoure de ses bras la statue, et, pâmée,
S’écrie : Oh ! je meurs ! Vénus, pardonne-moi !

H. Cantel.

Je m’élevais sur mes jambes, secouant frénétiquement mon glorieux priape.A. de Musset (Gamiani.)

Prière. L’acte vénérien.

Tout propre à faire la prière,
Qu’on trouve ès heures de Cythère.

Piron.

Voici, extraite de l’Anti-Justine, la prière à la Vierge Marie ; c’est la page la plus originale du volume de Rétif :

Sainte et jolie Vierge Marie, que Panthère branlait, gamahuchait, entétonnait dans le lit du cornard le bon Joseph, duquel cocufiage provint le doux Jésus, ce bon fouteur de la putain publique la belle Madeleine, marquise de Béthanie, dont le vagabond Jésus était en outre le souteneur, autrement dit le maquereau, lequel, au grand regret de la sainte garce, enculait encore saint Jean, son giton ; sainte et jolie Marie, vierge comme moi, nous vous remercions de cette heureuse journée de fouterie ; faites-nous la grâce, par les mérites de votre fils, de nous avoir un pareil dimanche prochain. Et vous, sainte Madeleine, que foutait l’abbé Jésus, ainsi que Jean l’enculé, obtenez-moi la grâce de foutre autant que vous, soit en con, soit en cul, quinze ou vingt fois par jour sans être épuisée. Vous foutiez avec des pharisien, avec Hérode et même Ponce-Pilate, pour avoir de quoi nourrir le gourgandin Jésus, votre greluchon, et les vagabonds qui lui servaient de chouans ; obtenez-moi de votre maquereau Jésus, qui, étant Dieu, a sans doute quelque pouvoir, d’avoir sous peu ce riche entreteneur qui est un jour descendu de carrosse, bandant à mon intention, comme je revenais de chez mon amie madame Congrêlé, à cette fin qu’au moyen de l’argent que je gagnerai avec mon con, mon cul, mes tétons et ma langue dardée, je puisse soulager mon digne père dans sa vieillesse, non-seulement en foutant avec lui pour lui donner du plaisir, mais en me laissant vendre comme la pieuse fille d’Eresichton le fanatique, ou la pieuse Ocyroë, fille du centaure Chyron, qui, toutes deux, devinrent cavales, c’est-à-dire montures d’hommes et putains. Modèle d’homme et de maquereau, doux Jésus, fouteur acharné, greluchon complaisant de la brillante et exemplaire putain Madeleine, qui était si amoureuse de votre vit divin et de vos sacrées couilles, maintenez, par votre puissance, mon conin toujours étroit et satiné, mes tétons toujours fermes, ma peau, mon cul, mes fesses, mes bras, mes mains, mon cou, mes épaules toujours blancs ; les vits de mes amants, celui de mon père y compris, toujours roides, leurs couilles toujours pleines : car vous teniez en cela du saint roi David, si fort selon le cœur de Dieu, puisqu’il était le premier fouteur de son temps. Faites, ô Jésus, que mes hauts talons, qui me prêtent tant de grâce et font bander tant de monde, ne me donnent jamais de cors aux pieds, mais que ces pieds tentatifs et toujours foutatifs restent longtemps comme ils sont. Amen !

Promiscuité. Mélange confus, communauté entre fouteurs et fouteuses.

        Jetons l’innocence à la borne ;
        Mettons la pudeur au rebut.
        Des époux trompés le tricorne
        A cessé d’être un attribut.
              Les sexes s’effacent,
Malgré les mœurs, les lois et les Platons ;
L’honneur n’est plus où nos maris le placent…
                   Promiscuitons !

L. Festeau.

Protecteur. Monsieur bien mis qui consent à mettre une fille dans ses meubles et à oublier tous les mois, dans le tiroir de l’un d’eux, quelques billets de banque destinés à l’entretien de cette fille — et de son amant de cœur.

Ces belles drôlesses… qui viennent de la rive droite de la Seine, du pays où les protecteurs fleurissent.A. Delvau.

Prouesse. L’acte vénérien.

Surtout, quelque ardeur qui vous presse,
Ne faites point trop de prouesse.

Voiture.

Proverbes érotiques. En voici seulement quelques-uns des plus connus :

Le cas d’une fille est fait de chair de ciron, il démange toujours.Brantôme.

Le cas d’une femme est de terre de marais, on y enfonce jusqu’au ventre.Brantôme.

Un con bien ménagé, à Paris surtout, vaut mieux que deux métairies.(Moyen de parvenir.)

Ja cul de putain
Au soir ne au matin
Ne sera sans merde.

(Anciens fabliaux.)

Une femme ira plus pour un coup de vit qu’un âne pour dix coups de bâton.(Moyen de parvenir.)

Les femmes sont anges à l’église, diables en la maison, singes au lit.(Moyen de parvenir.)

Toute belle femme s’étant essayée au jeu d’amour ne le désapprend jamais.Brantôme.

Par commun proverbe on dit,
Qu’on connaît femme à la cornette
S’elle aime d’amour le déduit.

G. Coquillart.

Plus vous couvrirez une femme, plus il y pleuvra.Tabarin.

Femme qui fait ses cuisses voir,
Et se montre en sale posture,
À tout homme fait à savoir
Que son con demande pâture.

Théophile.

La femme a semence de cornes.

Leroux de Lincy.

Quand femme dit souvent hélas,
Elle demande ailleurs soulas.

Leroux de Lincy.

Le four est toujours chaud, mais la pâte n’est pas toujours levée.(Moyen de parvenir.)

Il vaut mieux dépuceler une garce que d’avoir les restes d’un roi.Brantôme.

Froides mains, chaudes amours.Leroux de Lincy.

Mais, belles, sachez qu’un beau manche
Réchauffe aussi bien qu’un manchon.

Théophile.

L’oisiveté est mère de paillardise.(Le Synode nocturne des tribades.)

L’amour est le chemin du cœur
      Et le cœur l’est du reste.

Mademoiselle de Scudéry.

              Et quand on a le cœur
De femme honnête, on a bientôt le reste.

Voltaire.

Provoquer les passants. Les inviter à monter tirer un coup.

Une jeune lorette
À minois séduisant,
D’une œillade discrète
Provoquait le passant.

A. Montémont.

Prunes de Monsieur. Les testicules, dont les femmes sont si friandes, à cause de l’excellente eau de noyau qui en sort.

Si malgré les vœux de madame,
Les prunes de monsieur m’ont plu,
On doit excuser une femme
Que tenta le fruit défendu.

Marcillac.

Prussien (Un). Un cul. On dit : Cheminer à la prussienne, pour foutre en cul.

Le général Kléber
À la barrièr’ d’Enfer
Rencontra z’un Prussien
Qui lui montra le sien.

(Chanson du quartier Latin.)

Puceau. Adolescent qui n’a encore connu que la veuve Poignet.

Le jeune homme puceau l’appelle son affaire.

L. Protat.

Pucelage. Fardeau pesant dont toute jeune fille qui aspire à devenir femme se débarrasse volontiers — tout en faisant sa Sophie — en faveur de la première pine qui passe, la tête haute, le con tendu.

Le roi impatient et ne goûtant pas qu’un autre ait un pucelage qu’il payait.Tallemant des Réaux.

Heureux cent fois qui trouve un pucelage !
C’est un grand bien.

Voltaire.

Enfin dans un petit village
On trouva l’heureux pucelage
Qui près du roi devait coucher.

Parny.

Avoir dans un bordel perdu son pucelage.A. Glatigny.

Je me fous de ce météore
Qui de pucelage a le nom.

(Parnasse satyrique.)

Pucelage (Avoir son). Façon de parler hyperbolique, qui signifie seulement : N’avoir pas fait l’œuvre de chair depuis plus ou moins de temps.

Tu tombes à pique, mon bonhomme : tu vas avoir mon pucelage, car il y a bien trois grands jours que je n’ai cassé une canne.A. François.

Pucelle. Le rara avis des sociétés modernes, qui couronnent des rosières pour faire croire qu’il y en a, — comme si le pucelage était une chose de conserve !

Mademoiselle Charlotte du Tillet ne fut jamais mariée, mais on dit qu’elle n’était plus pucelle pour cela.Tallemant des Réaux.

Veuve de huit galants, il la prit pour pucelle ;
            Et dans son erreur par la belle.
            Apparemment il fut laissé.

La Fontaine.

— Combien dureront nos amours ?
Dit la pucelle, au clair de lune.
— L’amoureux répond : Ô ma brune,
            Toujours, toujours !

A. Privat d’Anglemont.

Pucelle de Belleville. Fille galante. Cette expression, tirée d’un roman de Paul de Kock, remplace maintenant celle qu’on employait aux xvie et xviie siècles : pucelle de Marolles.

Punaise. Femme de mauvaise vie. — J’aurais cru ce mot moderne dans cette acception : je l’ai retrouvé dans une épigramme de Sygognes :

Lise, cette insigne punaise,
Me fait montre de ses ducats,
Et c’est afin que je la baise :
Mais qu’elle ne l’espère pas.

Une cocotte arrête une voiture, monte dedans, et dit au cocher d’une voix de duchesse : « Cocher, au bois ! » — « Au bois de lit, punaise ! » crie un voyou.A. Delvau.

Putain. Professeur femelle de philosophie horizontale.

Il m’est comme aux putains malaisé de me taire.

Régnier.

De toutes ses putains la Lebrun entourée.

L. Protat.

J’avais résolu dans l’âme,
Pour n’être plus libertin,
De prendre une honnête femme
Qui ne fût pas trop putain.

Collé.

Les marbres de nos Tuileries
Eux-mêmes se sentent atteints
Par toutes les galanteries
Que nous débitons aux putains.

(Parnasse satyrique.)

Et tu m’laisses… — Faut-y pas t’tenir compagnie ? Merci ! — Sans rien et les manches pareilles ? Eh ben, c’est gentil ! — Pas l’ temps. — Me v’là putain pour l’honneur.H. Monnier

Auquel les grandes dames et princesses faisant état de putanisme étudiaient comme un très-beau livre.Brantôme.

Tu as voulu me pourchasser,
Mâtine, pour te putasser.

Théophile.

Toutes estes, serez ou fustes,
De fait ou de volonté putes.

Jean de Meung.

Car aussi bien que vous j’eusse fait l’amour, et j’eusse été pute comme vous.Brantôme.

Pute, où avez-vous tant été ?
Vous venez de vo puterie.

(Anciens Fabliaux.)

Putassier. Coureur de bordels ; anciennement on disait putier.

Sy est pour vrai ; car je le sais,
Que ce n’est qu’un vilain putier.

(Farces et moralités.)

Putiner. Faire la putain, courir après les hommes.

Putiphariser. Imiter la femme de Putiphar — jusqu’au manteau exclusivement, les Joseph d’aujourd’hui tenant à leurs habits. — Fourrer la main dans le pantalon d’un jeune garçon encore timide.