Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Cerisaie (rue de la)

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Cerisaie (rue de la).

Commence au boulevart Bourdon, no  12 ; finit à la rue du Petit-Musc, nos 8 et 10. Le dernier impair est 37 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 264 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Ouverte en 1516, sur une partie du jardin de l’hôtel royal de Saint-Paul, cette rue a remplacé une belle allée de cerisiers dont elle a retenu le nom. Depuis, elle a été prolongée de la rue de Lesdiguières au boulevart Bourdon. — Une décision ministérielle du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons nos 23, 25, 27, 29, 31, 33, 35 et 37 sont alignées ; le surplus de ce côté n’est soumis qu’à un faible retranchement. Les propriétés du côté des numéros pairs devront reculer de 2 m. environ. — Conduite d’eau.

L’hôtel de Lesdiguières avait son entrée dans cette rue. Il avait été construit par le fameux financier Sébastien Zamet. Ses héritiers le vendirent à François de Bonne, duc de Lesdiguières et connétable de France. Il passa ensuite par succession dans la maison de Villeroy et subit enfin le sort de toutes les grandes propriétés, qui furent morcelées pendant la révolution. Pierre-le-Grand y avait logé en 1717. En 1742, ses magnifiques jardins ne contenaient plus qu’un seul monument : c’était le tombeau d’une chatte qui avait appartenu à Françoise-Marguerite de Gondy, veuve d’Emmanuel de Créqui, duc de Lesdiguières. On y lisait une épitaphe dont le tour élégant révèle un égoïsme bien naïf :

Cy gist une chatte jolie.
Sa maîtresse qui n’aima rien
L’aima jusqu’à la folie.
Pourquoi le dire ? on le voit bien.