Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Fidélité (rue de la)

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Fidélité (rue de la).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Martin, nos 125 et 127 ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Denis, nos 100 et 102. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 261 m. — 5e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Denis.

1re partie comprise entre la place de la Fidélité et la rue du Faubourg-Saint-Denis. — Elle a été ouverte sur les terrains et bâtiments formant autrefois la communauté des Filles de la Charité. Vincent de Paul et Louise de Marillac fondèrent cet établissement dans une maison située près de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ; cette communauté fut transférée à la Villette au mois d’avril 1636. Louise de Marillac désirant se rapprocher de la maison de Saint-Lazare, acheta, le 1er avril 1653, des supérieurs de cette congrégation, plusieurs propriétés situées dans la rue du Faubourg-Saint-Denis. Des lettres-patentes du 14 novembre 1757, registrées au parlement le 16 décembre 1758, confirmèrent cet établissement auquel l’humanité souffrante devait déjà de si grands soulagements. Ces religieuses, nommées vulgairement sœurs-grises, se consacraient au service des pauvres. Elles avaient établi dans un de leurs bâtiments une pharmacie où l’on pansait tous les blessés, et deux écoles pour les enfants de la paroisse. Ces saintes filles distribuaient aussi chaque semaine 1,200 livres de pain aux pauvres de tous les quartiers de Paris. Enfin leur maison servait de retraite aux sœurs que leur âge ou des infirmités rendaient incapables de continuer plus longtemps leurs pénibles travaux. Cette admirable institution fut supprimée en 1792. Malgré les efforts du bureau général de bienfaisance de la commune de Paris, qui désirait faire rentrer cette maison dans le domaine des pauvres, les bâtiments et dépendances, devenus propriétés nationales, furent mis en vente. Les actes d’aliénation des 27 brumaire et 4 frimaire an V, les procès-verbaux de mise en possession des 28 et 29 vendémiaire de la même année, imposèrent aux acquéreurs l’obligation de livrer sans indemnité le terrain nécessaire pour l’ouverture d’une rue projetée. Le plan fut définitivement approuvé par un arrêté du directoire exécutif du 3 frimaire an VI, qui fixa la largeur de cette portion de rue à 9 m. 75 c.

2e partie comprise entre la rue du Faubourg-Saint-Martin et la place de la Fidélité. — Elle a été formée sur l’emplacement de deux propriétés nationales provenant de la fabrique Saint-Laurent. Les actes de vente, qui portent les dates des 4 messidor an V et 7 messidor an VI, obligeaient les acquéreurs à livrer sans indemnité le terrain nécessaire au percement de cette partie de rue. En vertu d’un arrêté de l’administration centrale du département de la Seine, en date du 4 nivôse an VII, cette voie publique reçut la dénomination de rue de la Fidélité, en raison de sa proximité de l’église Saint-Laurent, appelée alors temple de l’Hymen et de la Fidélité. En 1803, cette voie publique ne débouchait pas encore dans la rue du Faubourg-Saint-Martin, et le percement ne fut complété qu’en 1806. — Conduite d’eau depuis la place jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe de Belleville),

Il nous reste à dire quelques mots sur les sœurs de la Charité. Une maison, chef-lieu de leur ordre, fut dans la suite rétablie dans la rue du Vieux-Colombier, no  15, et en 1813, dans la rue du Bac, no  132, à l’ancien hôtel de la Vallière. On compte aujourd’hui 2,500 sœurs de la Charité. Elles sont distribuées dans les paroisses où elles dirigent gratuitement les écoles des jeunes filles, soignent les malades et portent des secours à domicile. Elles desservent aussi presque tous les hôpitaux de Paris.