Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Moulin-en-la-Cité (rue du Haut-)

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Moulin-en-la-Cité (rue du Haut-).

Commence à la rue Glatigny, no 6 ; finit à la rue de la Cité, no 1, et au quai Napoléon, no 33. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 72 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

En 1204, on la nommait rue Neuve-Saint-Denis. Guillot l’appelé, vers 1300, rue Saint-Denis de la Chartre, parce qu’un des côtés latéraux de l’église Saint-Denis de la Chartre bordait cette voie publique. Au XVIe siècle, une partie se nommait des Hauts-Moulins, en raison de quelques moulins construits sur la Seine qui coule près de cette rue ; l’autre partie était désignée sous la dénomination de Saint-Symphorien, parce que la chapelle Saint-Symphorien, dite plus tard chapelle Saint-Luc, y était située. — Une décision ministérielle à la date du 26 prairial an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les propriétés nos 5, 7, 9 et 10, sont alignées ; une partie de la maison no 11, et celle no 13, devront avancer sur leurs vestiges actuels. — Conduite d’eau depuis la rue de la Cité jusqu’à la borne-fontaine.

Au no 11 était située la chapelle Saint-Luc. À la place qu’elle occupait, existait autrefois un oratoire sous le titre de Sainte-Catherine. Son origine est inconnue. Elle tombait en ruine lorsque Mathieu de Montmorency résolut de faciliter sa reconstruction. Ce seigneur, qui n’avait pas accompli le vœu d’aller en Palestine, voulut expier sa faute en abandonnant à l’évêque Eudes de Sully les droits qu’il avait sur cet oratoire. L’acte relatif cet abandon est de 1206. Éliénor, comtesse de Vermandois, et plusieurs autres personnes d’une grande piété, ajoutèrent bientôt de nouvelles dotations qui permirent d’établir dans cette chapelle restaurée quatre chapelains desservants. Quelques années après elle quitta le nom de Saint-Denis qu’on lui avait donné d’abord pour prendre celui de Saint-Symphorien. Les chapelains obtinrent le titre de chanoines en 1422. Depuis on transféra dans cette église la paroisse Saint-Leu et Saint-Gilles. Cette réunion ne subsista que jusqu’en 1698 ; le chapitre et la paroisse passèrent alors à l’église de la Madeleine de la Cité. Cette chapelle, cédée en 1704, à la communauté des peintres, sculpteurs et graveurs, prit alors le nom de Saint-Luc, leur patron. Devenue propriété nationale en 1790, la chapelle Saint-Luc fut vendue le 4 brumaire an IV.