Dictionnaire d’architecture civile et hydraulique/Biais

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BIAIS, adj. Ce qui eſt de côté. C’eſt un défaut dans la conſtruction d’un bâtiment, qu’on ne peut éviter dans un mur de face ou mitoyen, à cauſe du coude que forment ſouvent les rues d’une ville ou d’un grand chemin, ou le terrein d’une maiſon voiſine. Ce terme ſe caractériſe, ſuivant les cas, de la maniere ſuivante.

Biais gras ou maigre. Le premier a lieu lorſque l’angle d’obliquité eſt obtus, & le ſecond lorſqu’il eſt aigu.

Biais par tête. Déviation d’un plan qui provient de ce que le mur de l’entrée d’une voûte, droite ou rampante, n’eſt pas d’équerre avec ceux qui portent la voûte.

Biais paſſé. On appelle ainſi la fermeture d’un arc ou d’une voûte ſur des piédroits de travers par leur plan, comme aux deux chapelles les plus proches du chœur dus Minimes de la Place Royale, à Paris.

Biais. Terme de Jardinage. Sauver un Biais. C’eſt empêcher des alignemens irréguliers, & des formes bizarres dans un jardin. Dans les pieces couvertes, comme les boſquets, les berceaux, &c. une ligne droite, que forme une paliſſade, ſuffit pour redreſſer un Biais, qui ſe perd alors dans les quarrés. Dans les lieux découverts, tels que les parterres, les boulingrins, &c. le Biais paroît un peu plus ; mais s’il eſt difficile de le corriger, il ſe perd auſſi plus aiſément dans l’étendue, & on ne peut juger que par le plan de l’irrégularité du terrein. Dans les petits jardins on rejette le Biais ſur les platebandes, en régulariſant la piece du milieu ; & on redreſſe les plate-bandes par un trait de buis. Des liſieres de bois & des broſſailles couvrent les Biais des murs. Un banc placé dans un angle, ou un berceau, corrige le coude des allées qui ne peuvent s’aligner.