CHAPELLE, ſ. f. Partie d’une Egliſe où eſt un Autel, deſtiné pour quelque dévotion particuliere, comme la Chapelle de la Sainte Vierge à Saint Euſtache, à Paris, &c. ou bien qui eſt fermé d’une clôture de fer ou de bois, & qui renferme les tombeaux de quelque famille, comme la Chapelle d’Orleans aux Céleſtins, & celle de la Vieuville aux Minimes, à Paris.
Chapelle de Chateau. C’eſt dans une Maiſon Royale ou un château, une petite Egliſe au rez de chauſſée, avec galeries hautes, & tribune pour la muſique. Ces Chapelles ſervent également pour le Prince & pour le peuple, comme celles de Verſailles, de Fontainebleau, &c. Il y a auſſi de ces Chapelles de fondation Royale, Seigneuriale, &c. à la campagne, qui ſont de petits bâtimens iſolés où l’on dit la Meſſe à de certaines Fêtes, tels qu’on en voit dans les forêts de Saint-Germain & de Fontainebleau.
Chapelle de Palais. C’eſt dans un Palais ou dans un Hôtel, une ſalle ou chambre avec un autel pris d’un appartement, pour entendre la Meſſe ſans ſortir. On proportionne la grandeur de cette Chapelle à l’étendue du bâtiment, au nombre des Maîtres & à celui des domeſtiques de ſorte qu’on pratique dans les grands Hôtels des tribunes pour les premiers, & des places particulieres pour les derniers. Sa conſtruction eſt ordinairement toute de pierre dure, ou de pierre de liais, & ſon ordonnance eſt compoſée de grandes parties. Sa décoration conſiſte en des ornemens diſtribués avec choix & ſans confuſion, & à obſerver la proportion & la ſimplicité, comme on l’a fort bien pratiqué à Meudon, à Clagny & à Sceaux. A l’égard de la décoration extérieure, elle doit être proportionnée au reſte de la maiſon, & avoir même quelque diſtinction, relative au Maître de l’Hôtel, comme celle du Palais du Luxembourg, qui eſt dans le pavillon en ſaillie de la face ſur le jardin. La Chapelle du château de Frêne en Brie, eſt une des plus belles Chapelles qu’il y ait. Elle eſt du deſſein de François Manſard.