Dictionnaire de Trévoux/2e édition, 1721/Acheminer

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1-1p. 49).
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ACHEMINER, v. act. Qui ne se dit au propre qu’avec le pronom personnel, Se mettre en chemin. In viam se dare, contendere, tendere, pergere. Iter instituere, intendere. Ces Voyageurs se sont enfin acheminés. Il s’achemina vers la Cappadoce. Vaug. Il s’achemina par les déserts, pour surprendre l’ennemi à l’improviste. Ablanc. Les Croisés s’acheminoient gais & gaillards à l’entreprise de la guerre sainte, comme assurés d’acquerir le Paradis. Pasq.

Acheminer, se dit figurément en Morale, des desseins, des affaires, des entreprises, pour dire, les avancer, les mettre en bon train pour l’exécution. Perducere, administrare, gerere, procurare. Une vive foi achemine les Chrétiens à la gloire éternelle. Cet Avocat a fort bien acheminé cet affaire, il l’a mise en train de réussir. Le Roi n’a point fait de conquête qu’il n’ait méditée auparavant, & où il ne se soit acheminé comme par degrés.

Acheminé, ée. part. pass. & adj. Viam, ingressusus.

On appelle en tèrmes de Manège, un cheval acheminé, celui qui est accoutumé à aller droit devant lui, qui connoit la bride, & répond aux éperons ; qui est dégourdi, & rompu. Aptus, idoneus. Ces mots se tirent du primitif chemin.