Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ABATTEMENT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 11).
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☞ ABATTEMENT. s. m. ne se dit point au propre. On ne dit point l’abattement d’un arbre, d’une maison. L’usage fait tout : c’est une bizarrerie dont il y a beaucoup d’exemples dans notre langue.

Ce mot employé au figuré, signifie diminution de forces ou de courage ; affaissement du corps ou de l’esprit, Defectio virium, animi infractio. Ce malade est dans un grand abattement. Cet homme est dans un grand abattement d’esprit depuis le renversement de sa fortune.

Les Auteurs du nouveau Vocabulaire nous présentent ce mot comme pris dans le sens propre, lorsqu’il désigne l’état de foiblesse, dans lequel se trouvent les personnes affectées par la maladie : & au figuré, disent-ils, il signifie l’affaissement de courage & d’esprit que peut faire éprouver un revers imprévu. C’est un défaut d’attention. Ils avoient dit, en parlant du verbe : abattre pris au figuré signifie la diminution des forces, du courage ; comme quand on dit la maladie lui a abattu les forces, le courage. Il faut être conséquent.

En termes de Blason on appelle en Angleterre abattement, ou abattement d’honneur, une marque accidentelle ajoutée à l’Ecu, pour faire connoître une diminution de dignité, ou une marque d’honneur supprimée dans l’Ecu, en punition de quelque faute ou de quelque action diffammante. Cela se fait, ou en ajoutant quelque marque de diminution, ou en renversant tout l’Ecu. Harris.