Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ABHORRER
ABHORRER. v. a. Avoir un sentiment d’aversion qui est l’effet du goût naturel, ou du penchant du cœur ; Abhorrere. On le dit également des personnes & des choses. Suivant la remarque de M. l’Abbé Girard, ce mot n’est guère d’usage qu’au présent. On ne doit pas le confondre avec détester, qui marque également un sentiment d’aversion ; mais ce dernier est l’effet de la raison ou du jugement. On abhorre ce qu’on ne peut souffrir, tout ce qui est l’objet de l’antipathie. Le malade abhorre les remèdes ; une ame bien placée abhorre tout ce qui est bassesse & lâcheté. On déteste ce qu’on désapprouve, & tout ce que l’on condamne. Une personne vertueuse déteste tout ce qui est crime & injustice. On dit aussi, s’abhorrer soi-même dans l’agitation & dans les remords d’un crime.
Objet infortuné des veangeances célestes,
ABHORRÉ, ÉE. part. Odiosus. Une chose, une personne abhorrée de tous les honnêtes gens.