Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ABJURATION

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 28).

☞ ABJURATION. s. f. acte par lequel on renonce solennellement à une erreur dans laquelle on s’étoit engagé, ou dont on faisoit profession publique. Erroris confessio ac detestatio. Il fit son abjuration entre les mains de l’Evêque. C’est aussi l’acte en forme, par lequel on justifie que l’on a abjuré. Son abjuration est signée de l’Evêque.

Chez les Romains le mot d’abjuration signifioit dénégation avec faux serment d’une dette, d’un gage, d’un dépôt, ou autre chose semblable, auparavant confiée. En ce sens l’abjuration est la même chose que le parjure. Elle differe de l’éjuration qui suppose le serment juste.

Abjuration, se dit aussi dans l’Histoire & les Loix d’Angleterre, du serment qu’un homme qui a commis un crime de félonie, & qui s’est réfugié dans un asyle, fait de sortir du Royaume pour toujours. C’est S. Edouard le Confesseur qui en fit la Loi ; mais depuis elle a été changée. Harris. Selon Boyer, il signifie, Exil perpétuel. Voyez au mot abjurer une autre signification de ce mot. Ce mot vient du Latin abjurare, qui dans Cicéron & dans les autres bons Ecrivains de ce temps-là, signifie, Nier quelque chose avec serment.