Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACCOQUINER

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 70).
ACCORD  ►

☞ ACCOQUINER, & mieux ACOQUINER. v. a. Amuser, attacher trop à quelque chose, accoutumer à une vie libertine, fainéante. On le dit aussi avec le pronom personnel. Tradere se ludo, voluptati, inertiæ. La lecture des Romans acoquine l’esprit, pour dire, elle l’amuse, elle l’attache. Le jeu acoquine, il rend les gens paresseux, fainéans. Cet homme s’est acoquiné au jeu, avec cette femme. Il n’est que du discours familier, & se dit toujours en mauvaise part. On le dit aussi de quelques animaux domestiques. Il ne faut pas qu’un chien de chasse s’acoquine à la cuisine. Ce mot, quand il est joint avec le pronom personnel, régit le verbe à l’infinitif avec la particule à. Quand on s’est une fois acoquiné à faire des vers, l’on ne peut plus s’appliquer à autre chose. S. Evr. Ce mot vient de coquus, parce que les fainéans se plaisent fort à la cuisine, ou plutôt de coquin, dont nous donnerons l’étymologie en son lieu, & signifie proprement devenir coquin, soit en général, soit à l’égard de quelque chose en particulier.

ACCOQUINÉ, ÉE. part.