Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACHÉVEMENT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 84).
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ACHÉVEMENT. s. m. Fin d’un ouvrage ; la perfection qu’on donne à une chose. Conduite d’une chose jusqu’à son dernier période. Perfectio, consummatio. Nous ne verrons pas l’achévement du Louvre.

Achévement. Terme de Teinture. Il se dit particulièrement des étoffes teintes en noir, qui sont commencées par les Teinturiers du grand teint, & achevées par ceux du petit teint. On fait des débouillis pour bien juger du bon achévement des noirs. Perfectio.

Achévement, au figuré, synonyme de perfection. On dit l’achévement d’un tableau, d’un ouvrage ; pour marquer toute la perfection dont il est susceptible. Dans les ouvrages de l’art, c’est le travail & l’achévement que l’on considère. Boil.

Achévement. Terme de Poëtique. C’est dans le poëme épique le dernier passage de l’agitation & du trouble, au repos & à la tranquillité ; le point qui termine le dénouement. Il y a de la différence entre le dénouement & l’achévement. L’achévement est un point & un instant sans étendue & sans durée, au lieu que le dénouement n’est pas sans longueur. L’achévement est donc la fin du dernier dénouement. Dans l’Eneïde, la mort de Turnus fait l’achévement, parce qu’elle fait cesser l’action d’Enée. Le Bossu. On dispute si l’achévement doit laisser le héros dans une tranquillité heureuse, ou s’il est libre de le laisser Malheureux. A peine voit-on de poësie qui finisse par le malheur de son héros. Id.