Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACROCÉRAUNIEN

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 96).

ACROCÉRAUNIEN, ENNE. s. m. Acroceraunius. Ptolomée appelle ainsi les Habitans des montagnes de l’Epire dont on vient de parler, peuple agreste & barbare ; qu’on nomme aujourd’hui Chimériots, du nom de ces mêmes montagnes, qui sont appellées Montagnes de la Chimère, ou plutôt du nom de la ville dont on vient aussi de parler. Les monts Acrocérauniens sont des bras du Pinde que quelques-uns disent être appelés Monts du Diable. Id. Je ne sais par quelle délicatesse M. Dacier n’a pas voulu se servir de ce mot dans sa Traduction d’Horace. Il l’a cependant mis à la marge ; & dans ses Notes il ôte la première partie du nom, & les appelle Monts Cérauniens, évitant, ce semble, de dire Acrocérauniens.

Acrocérauniens. s. m. & pl. Est aussi le nom des montagnes de l’Epire dont on vient de parler. Il paroît même que c’est ainsi qu’il faut dire, & non pas Acrocéraunes, que je ne trouve que dans le Dictionnaire Géographique de M. Corneille. Quel genre de mort eût pu épouvanter un homme assez intrépide pour voir d’un œil tranquille les monstres de la mer, ses flots en furie, & les Acrocérauniens, ces écueils fameux par tant de naufrages ? Le P. Tart.