Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ADRUMETE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 124).

ADRUMETE. Adrumetum. Ancienne ville d’Afrique, appelée aujourd’hui Hamameta par les Arabes. Elle a eu un Évêque suffragant de Carthage ; & en 394 il s’y tint un Concile. Elle étoit capitale de la province de Bysacène. Strabon l’appelle Adrume, & Étienne Adrumès. Mais Ptolomée, Salluste, Hirtius, Pline, &c. la nomment Adrumète. Salluste dit que c’étoit une Colonie Phénicienne.

Scaliger, & après lui, Drusius, Casaubon, & d’autres prétendent que ce nom est Phénicien, & signifie le Palais de Pluton, חצר מות, Palais de la mort. D’autres soutiennent que cela ne peut être, qu’on auroit dit Adramota, & non Adrumetum ; peut-être même Hatsarmotha, ou Hatsramotha, plutôt qu’Adramotha ; que d’ailleurs il n’y avoit point de raison de l’appeler ainsi ; qu’elle étoit dans un pays beau & fertile ; qu’une ancienne inscription la nomme, COLONIA CONCORDIA ULPIA TRAJANA AUG. FRUGIFERA HADRUMETINA ; que Pline, L. XVII. 5. XVIII. 10. Varron, de Re Rust. L. i. c. 44. Silius Italicus, L. VIII. mettent la Bysacène parmi les contrées les plus fertiles. Bochart aime donc mieux tirer son nom de חצר Palais, & םאה cent, & sous-entendre שערים mesures, parce que son territoire produisoit cent pour un. Cet étymologie ne prévient pas les connoisseurs en sa faveur. Adrumète s’appelle aujourd’hui Mahometta, & par les Arabes Hamametha. Le Concile d’Adrumète se tint en 394. Quelques Moines d’Adrumète, au commencement du cinquième siècle, se scandalisèrent de la doctrine de Saint Augustin.