Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AFFERMIR
AFFERMIR. v. a. Rendre ferme & stable. Solidare, firmare. Il faut affermir une voûte par de bons arcs-boutans. Affermir un plancher. Voyez Ferme.
Affermir, signifie aussi, rendre ferme & consistant ce qui étoit mou. Le vin affermit le poisson. La gelée affermit les chemins. Dans ce sens on dit mieux raffermir. Acad. Fr.
Affermir, signifie encore, dans un sens figuré, rendre plus stable, plus assuré, plus inébranlable. Stabilire, confirmare, asserere. Cela n’a servi qu’à affermir notre amitié. Ablanc. Brutus affermit la liberté des citoyens. Cela vous doit affermir davantage dans votre opinion. La Philosophie affermit le courage. La victoire affermit un Prince sur son trône. La grâce affermit les fidèles dans la foi. On tire de l’Ecriture Sainte une consolation qui affermit l’espérance des biens avenir. Port R. L’approbation affermit, & fortifie les hommes dans l’idée qu’ils ont de leur propre excellence. Nicol.
Affermir, se dit aussi en ce sens avec le pronom personnel, & signifie, se rendre plus ferme, plus assuré, plus inébranlable ; & il se dit dans le propre & dans le figuré. Firmari, solidescere, roborari, stabilire se. ☞ Au propre. Les terres s’affermissent par la gelée. Le poisson s’affermit en cuisant. Au figuré, &c. Aimer à s’affermir dans l’attente des biens éternels. Port-R. Le courage des fidèles s’affermit à la vûe des périls. S’affermir dans ses connoissances. Ablanc. Il s’affermit dans la mauvaise voie. Port-R.
☞ Affermir, la bouche d’un cheval, l’affermir dans la main & sur les hanches. Termes de Manège. C’est continuer les leçons qu’on lui a données, pour qu’il s’accoutume à l’effet de la bride, & à avoir les hanches basses. Voyez Assurer. Encyc.
AFFERMI, IE. part. Stabilitus, solidatus, firmatus, roboratus, assertus, &c. Au figuré : L’ame demeure bien affermie sans être sujète à ces incertitudes qui rendent sa foi chancelante. Bourdal. Exh. t. I p. 128.