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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AGIOSIDÉRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 158).
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AGIOSIDÉRE. s. m. Il y en a qui disent Agiosidire. Chez les Grecs, qui sont sous la domination des Turcs, l’usage des cloches étant défendu, on se sert d’un fer avec lequel on fait du bruit pour assembler les fidèles à l’Eglise, & ce fer s’appelle Agiosidére ; quelques auteurs l’appellent Sementére. Magius donne la description d’un agiosidére qu’il a vû : il dit que c’est une lame de fer large de quatre doigts, & longue de seize, attachée par le milieu à une corde qui la tient suspendue ; on frappe sur la lame avec un marteau de fer pour faire du bruit. Lorsqu’on porte le Saint Sacrement aux malades, celui qui marche devant le Prêtre porte un agiosidére, sur lequel il frappe trois fois de temps en temps, comme on sonne ici une clochette en pareille occasion. On porte l’agiosidére devant les Prêtres qui portent le S. Sacrement aux malades, pour avertir les passans de l’adorer.

Les Agiosidéres qui servent à assembler les fidèles, sont attachés à une chaîne à la porte de l’Eglise. En frappant dessus de certaine manière avec un marteau de fer, ils rendent un son qui a quelque harmonie.

Ce mot est Grec, il veut dire, fer saint, ou sacré, étant composé d’ἅγιος, saint, & de σίδηρος, fer.