Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AGNAN

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 161).

AGNAN. s. m. Anianus. Nom propre d’homme, qui s’est formé du mot latin Anianus, Anian ; puis en mouillant l’n, au lieu d’y mettre un i, Agnan. Il ne faut pas cependant appeler Agnan tous ceux qui s’appellent en latin Anianus. Ce mot n’est en usage que pour S. Agnan. Evêque d’Orléans, & ceux qui portent son nom. S. Agnan, au commencement de son épiscopat, ayant guéri Agrippin, Gouverneur d’Orléans, il lui accorda la liberté de tous les prisonniers, avec lesquels le Saint entra comme en triomphe dans Orléans ; & c’est là, dit-on, l’origine du privilége qu’ont les Evêques d’Orléans, de délivrer les prisonniers dans leur entrée. M. de Cordemoi dit cependant Anian dans son Histoire de France, T. I, p. 118 & 119. Anian, Evêque d’Orléans, qui avoit prévu que cette ville seroit attaquée, l’avoit fait fortifier… Attila faisoit battre la ville de toutes parts ; & comme il avoit cinq cent mille hommes, il y faisoit donner des assauts si continuels, qu’après une résistance incroyable, que l’espérance d’être secourus avoit fait faire aux assiégés, ils perdirent enfin courage, & envoyerent Anian au camp des Huns demander miséricorde. Cordem. Mais l’usage est de dire Agnan. Agnan étoit natif de Vienne, & de noble race. Fleury. D’ailleurs ce n’est pas la coutume de tourner en ian les noms latins terminés en ianus. Ainsi nous disons, Tertullien, Cyprien, Gordien, Volusien, &c. & non pas Tertullian, Cyprian, &c. comme on faisoit autrefois. Les autres Anianus doivent s’appeler Anien. Anien Moine d’Egypte, Anien Diacre de Célède, Anien Jurisconsulte du temps d’Alaric, Anien Abbé de Cartel, &c. & non pas Agnan.