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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AIN

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 191).
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AIN. s. m. rivière de France. Ens, Indus, Indis, Idanus, Danus. Elle sort du mont Jura, dans le bailliage de Salins, en Franche-Comté : sortant de la Franche-Comté, elle entre dans la Bresse, qu’elle traverse, pour s’aller jeter dans le Rhône au-dessus de Lyon.

Ain. Sorte d’interjection interrogative, commune aux petites gens, & fort incivile parmi des personnes polies. Ce mot veut dire, Plaît-il ; Que voulez-vous ? Qu’en dites-vous ?

Ain. s. m. Vieux mot. Hameçon. Hamus.

Ain. Terme de Grammaire hébraïque & Arabe. C’est le nom d’une lettre, qui est une aspiration passée par le nez. Toutes les langues orientales ont le ain. Les Arabes en ont deux, dont l’un est beaucoup plus fort que l’autre. Ils marquent celui qui est fort & âpre d’un point par-dessus. Peut-être que les anciens Hébreux en avoient aussi deux, & que c’est pour cela que les Septante ont rendu cette lettre de deux manières différentes, tantôt sans aspiration, comme dans עדן, qu’ils expriment Ἐδὲν, Eden ; & tantôt par un Γ, c’est-à dire, un G ; comme dans עמורה qu’ils traduisent Γόμορρα ; Gomorrha, Gomorrhe. Nous n’avons point cette lettre dans nos langues d’Europe ; & nous ne saurions presque en bien attraper la prononciation. Quelques Grammairiens l’expliquent par ng, d’autres par gn.

Ce n’est point cela. C’est, comme je l’ai dit, une aspiration passée par le nez.

AÏN. Voyez Aën.