Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALÉRIONS, ou ALLELIONS

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 221).
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ALÉRIONS, ou ALLELIONS. s. m. Terme de Blason qui se dit des petites aigles qui n’ont ni bec, ni jambes, non plus que les merlettes, qui différent pourtant les unes des autres. Minor aquila rostro & unguibus mutila. Car les merlettes ont les ailes serrées, & sont comme passantes, là où les alérions sont en pal, montrant l’estomac, & ont l’aile étendue comme les aigles & aiglons ; toutefois avec cette différence, que le vol est abaissé. Montmorenci porte d’or à la croix de gueules, cantonnée de seize alérions d’azur. La Maisons de Lorraine a pris pour armes une bande de gueules à champ d’or, chargée de trois alérions d’argent, sur ce fondement qu’alérion est l’anagrame de Lorraine, en un temps où les rebus & les allusions étoient en règne.

Ce mot signifioit autrefois aiglettes, & il n’y a pas cent ans que l’usage a prévalu de les nommer alérions, & de les peindre à ailes étendues, sans pieds & sans bec : ce qui fait que Ménage dérive ce mot de aquilario, diminutif de aquila.

D’autres le dérivent de aliers, vieux mot françois, qui signifioit une sorte d’oiseaux vivans de rapine.