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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALCOVE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 218).
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ALCOVE. s. f. Les Architectes le font masculin : mais dans l’usage ordinaire il est féminin. C’est la partie d’une chambre qui en est séparée par une estrade, & par quelques colonnes, ou ornemens d’Architecture ; on y place d’ordinaire le lit ou des siéges, comme dans un lieu retiré.

Dans le réduit obscur d’une Alcove enfoncée,
S’élève un lit de plume à grands frais amassée.

Boil.

Nos Cabanes, Segrais, ne sont point magnifiques :
Nous dédaignons l’orgueil des Alcoves dorés,
Nous possédons des bois, des musettes rustiques,
Des moutons & des prés.

Un homme n’est point heureux s’il n’a la goutte dans une magnifique Alcove. Balz. Le mot est venu de l’Espagnol alcoba ; & les Espagnols l’ont pris de l’Arabe elkhaub, où il signifie seulement un cabinet, ou le lieu où l’on dort ; ou d’elcobat, qui signifie tabernaculum. Gousset prétend que ce sont les Arabes qui ont porté ce nom en Espagne ; qu’il est composé de l’article Arabe al, & de l’Hébreu עבת qui, selon lui, ne signifie pas lupanar, comme on l’interprète ordinairement, mais un lieu dans une tente à mettre le lit. Quelques lits des Turcs sont enfermés dans des armoires, comme ceux des Chartreux, qui sont de véritables alcoves. Du Loir. Voyage du Levant, p. 70.