Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALFAQUI ou ALFAQUIN

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 225).

ALFAQUI, ou ALFAQUIN. s. m. Maurorum Sacerdos. Les Alfaquins sont une sorte de Prêtres des Maures qui sont encore aujourd’hui cachés en Espagne. Ce mot vient du verbe Arabe פקי, qui signifie, faire, exercer l’office de Prêtre, être ministre des choses saintes. De-là פקי, fuki, ministre de la Religion, & parmi les Chrétiens, un clerc. Au reste, ces mots semblent venir originairement de פקה, faka, qui en Arabe signifie sapere, intelligere, d’où se forme פקיה, Fakiaton, un Sage, nom très-convenable aux ministres de la Religion. D’autres disent Alfaqui. Dans le voisinage de la première & plus considérable Mosquée de toute la ville de Casbin, on a logé l’Alfaqui, ou le grand Sayd, qu’ils appellent Maphy ; c’est un vénérable vieillard Arabe, de la postérité de Mahomet. Wicquefort. Amb. de Figuer. Le P. de Quintanilla, dans son Oranum Ximenii virtute Catholicum, dit que les Maures d’Oran appeloient Ximénès Alfaquin, au lieu de l’appeler Archevêque. Le principal Alfaqui de la grande Mosquée de Fez, qui est comme l’Évêque, est souverain dans les choses spirituelles, & en quelques cas où il ne s’agit pas de mort. Ablanc. Trad. de Marm. Liv. IV. Ch. 22. Les Alfaquis sont les docteurs de la loi Mahométane, qui ont le pouvoir de l’expliquer. Ils sont en grand crédit parmi les Turcs, qui les respectent comme des personnes sacrées : ils sont sous la juridiction du Mufti.