Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALOI

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 250).
◄  ALOGNE
ALOÏDE  ►

ALOI. s. m. Certain degré de bonté, lequel résulte du mélange de plusieurs métaux qui ont quelque conformité entr’eux ; ou Titre légitime des monnoies, & des ouvrages d’or & d’argent suivant les édits du Prince. Légitima materiæ numerariæ conflatura. L’or doit être travaillé à un certain carat pour être de bon aloi. Le titre de l’argent doit être de tant de deniers de fin, autrement il est de mauvais aloi. Ce mot est composé de loi, qu’on dit aussi en même sens, qui est fait selon l’Edit & la Loi.

Aloi, se dit figurément de la valeur & bonté de toute autre chose. Cette drogue n’est pas de bon aloi, elle est falsifiée, elle n’a pas la qualité requise. Adulterinum pharmacum. Cette raison est de mauvais aloi, elle ne passera jamais. Adulterina, non proba ratio.

Pour moi je n’envierois que quelque solitude,
Qui me fît fabriquer des vers de bon aloi,
Et chanter dignement les vertus de mon Roi.

Sanlec.

On dit aussi, qu’un homme est de bas aloi ; pour dire, qu’il est de basse naissance, d’une profession vile, ou qu’il est méprisable par lui-même.