Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALTESSE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 258).
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ALTESSE. s. f. Titre d’honneur qu’on donne à différens Princes, en parlant ou en écrivant. Celsitudo. Ce n’est qu’un peu avant l’année 1630, que les petits Princes d’Italie ont été traités d’Altesse. En ce temps-là il n’y avoit que le Duc d’Orléans à qui l’on donnoit ce titre. Ensuite (1631) il se fit donner celui d’Altesse Royale, pour se distinguer des autres Princes. Le Prince de Condé arbora l’Altesse Sérénissime, laissant l’Altesse simple aux Princes naturalisés. Ménage. Ce fut par l’ordre du Cardinal de Richelieu, que l’Ambassadeur Charnasse traita Frédéric-Henri, Prince d’Orange, d’Altesse, en 1637, au lieu du titre d’Excellence qu’on lui donnoit. Le Duc de Savoie, à cause de ses prétentions sur le royaume de Chypre, prend aussi le titre d’Altesse Royale. Les Electeurs prennent celui d’Altesse Electorale. Balzac appeloit Joseph Scaliger, son Altesse de Vérone, en le raillant sur sa prétention de Principauté. Avant Charles-Quint, & même quelque temps après on ne donnoit que le titre d’Altesse au Roi d’Espagne. Vicq. A l’égard du Grand-Seigneur, ou le Turc, on l’appelle Sa Hautesse. Les Ducs de Savoie n’ont pris le titre d’Altesse Royale, que pour se mettre au-dessus des Ducs de Florence, qui s’étoient fait appeler Grands-Ducs. Mais depuis le Grand-Duc a pris aussi la qualité d’Altesse Royale, afin de s’égaler au Duc de Savoie.

Altesse. s. f. terme de Fleuriste. Œillet d’un violet brun, sur un blanc, qui paroît d’abord carné, mais qui dans la suite devient un blanc de lait. Sa plante est délicate, & son vert pale. Il vient large, & porte de gros panaches fort détachés. Il a été élevé à Compiegne.