Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ANDROLEPSIE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 341).
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ANDROLEPSIE. s. f. Naudé s’est servi de ce nom dans son Maseurat, p. 296. Mais il n’est point françois, ni reçu par l’usage. C’est un mot grec, qui vient d’ἀνήρ, homme, & λαμϐάνω, capio, & signifie proprement la prise des hommes. Quand un Athénien avoit été tué par un citoyen d’une autre ville, si cette ville ne vouloit pas livrer coupable pour qu’on le punit, il étoit permis de prendre trois citoyens de cette ville, & de leur faire souffrir la peine de l’homicide ; c’est ce qui s’appeloit ἀνδροληψία, ou ἀνδροληψίον ; en latin Clarigatio. Naudé le prend dans un sens un peu différent, & pour ce que nous appelons représailles en fait de biens seulement . La vente de ses meubles (du Cardinal Mazarin) a duré, dit-il, plus de six semaines, & a été faite la première fois pas forme de confiscation ; la seconde par androlepsie, ou clarigation, à cause des dégâts vrais, ou présupposés tels, que faisoient les troupes du Comte de Grancé en beaucoup de maisons des habitans de cette ville ; & il ajoute, Représailles signifie la même chose que pignorationes Budæo, aut Clarigationes Hermolao ; car pour ce mot grec d’androlepsie, il vaut autant dire que pignorandi potestas en latin.