Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ANDROSACE

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 342).
◄  ANDROS

ANDROSACE. s. f. Androsace vulgaris. Plante annuelle, dont la racine est menue, fibreuse, & qui donne à son collet quelques feuilles couchées par terre, disposées en rond, large de demi-pouce, longues environ de deux pouces, velues, & relevées dans leur longueur de quelques nervures, légérement crénelées sur leurs bords, & d’un vert pâle. Du milieu de ces feuilles partent des tiges menues, le plus souvent au nombre de sept à huit, nues, velues, verdâtres, hautes de sept à huit pouces, & couronnées par quelques feuilles, d’entre lesquelles sortent plusieurs pédicules terminés chacun par un calice assez ample, qui renferme une fleur blanche, d’une seule pièce, taillée en forme de soucoupe & découpée en cinq parties, comme son calice. Le pistil qui s’emboîte avec la fleur, devient une coque ronde, enveloppée en partie par le fond du calice, & s’ouvre de sa pointe à sa base en deux, pour laisser tomber sa semence qui est menue, rousse & triangulaire. Toute la plante paroît d’abord au goût un peu astringente ; mais elle laisse ensuite un peu d’âcreté & d’amertume dans la bouche. Elle croît en Provence.

Androsace se prenoit autrefois pour une plante marine, que les Botanistes modernes ont nommées Acetabulum, à cause que ses feuilles sont des bassins creux & ronds, semblables, à ce qu’on prétend, à ceux qu’on employoit du temps des Romains pour mesurer le vinaigre. On l’appelle encore Umbilicus marinus, nombril marin, parce qu’il ressemble aux feuilles du cotylédon, ou Umbilicus veneris. L’Acétabulum croît au fond de la mer sur des coquilles, des pièces de bois, & sur les rochers ; il est un peu diurétique.