Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ANOBLIR

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 374).
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ANOBLIR. v. a. Rendre noble. ☞ Tirer quelqu’un de l’état de Roturier, pour le faire jouir, lui & sa postérité, des droits & prérogatives accordés aux Nobles. In Nobilium ordinem aliquem cooptare, adscribere. Il n’y a que le Roi qui puisse anoblir. Il a donné des priviléges d’anoblir à certaines charges, comme à celles de Secrétaires du Roi. Les Conseillers du Parlement de Paris, de Grenoble, de Besançon & de Douai, jouissent du privilége de la Noblesse au premier degré, qui a été aussi accordé au Parlement de Dombes. Dans les autres Parlemens, il faut que le pere & l’aïeul aient été Conseillers, pour transmettre la Noblesse à leur postérité. Il y a des Echevinages en France qui anoblissent, comme à Paris, à Lyon. En Allemagne, l’Empereur seul peut anoblir, à l’exclusion des Electeurs & des autres Princes.

☞ En parlant des pays où la Noblesse se prend du côté de la femme, & où il suffit d’être né d’une mere Noble pour être réputé Noble ; on dit qu’en ce pays là le ventre anoblit.

☞ En parlant du style, d’une langue, &c. On ne dit point anoblir, mais ennoblir. Voyez ce mot.

Anobli, ie. part. In Nobilium ordinem cooptatus, adscriptus. ☞ Il est aussi substantif, & signifie qui a été fait noble depuis peu de temps. De temps en temps on fait des recherches des nouveaux anoblis.