Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ANTHESTÉRIES

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 379-380).

ANTHESTÉRIES. s. f. pl. Anthesteria. C’est le nom d’une fête que célébroient les Athéniens en l’honneur de Bacchus, Quelques-uns disent qu’elle prenoit son nom du mois Athestérien dans lequel on la célébroit. D’autres prétendent que ce n’étoit point une fête particulière, mais que toutes les fêtes de Bacchus s’appeloient Anthestéries. C’est le sentiment d’Apollodore cité par le Scholiaste d’Aristophane. Quelques-uns prononcent & écrivent Anthistéries : c’est une faute. Il est plus naturel de dériver le mot d’Anthestéries d’ἄνθος, flor, fleur, parce que l’on portoit alors des couronnes de fleurs à Bacchus. Les Anthestéries duroient trois jours, l’onzième, le douzième & le treizième du mois ; chacun de ces jours avoit un nom, qui avoit rapport à ce qu’on faisoit ce jour-là. Le premier jour de la fête, ou l’onzième du mois, s’appeloit πιθοιγία ; c’est-à-dire, ouverture de tonneaux : ce jour-là on ouvroit les tonneaux, & on goûtoit le vin. Le second jour de la fête, & le douzième du mois, s’appeloit χόες, congii, le congius ; c’étoit une mesure qui contenoit le poids de dix livres, nous dirions les bouteilles ; ce jour-là on buvoit le vin qu’on avoit préparé la veille. Le troisième jour de la fête, ou le treizième du mois, s’appeloit χύτροι, les marmites ; ce jour-là on faisoit cuire dans des marmites toutes sortes de légumes, auxquels on ne touchoit point, parce qu’ils étoient offerts à Mercure. Voyez Meursius, dans son Livre intitulé, Græcia feriata.