Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ANTITHÈSE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 394).

ANTITHÈSE. s. f. Figure de Rhétorique, qui consiste dans l’opposition des pensées ou des mots. Antithesis, Contentio. Grand dans le petit, petit dans le grand. Ceux qui font des antithèses en forçant les mots, imitent ceux qui font de fausses fenêtres pour la symétrie. Pasc. S. Augustin, Salvian, & plusieurs autres Ecrivains, ont fort aimé les antithèses. Aujourd’hui les antithèses sont fort décriées. Desmarêts fait dire à son Poëte des Visionnaires : « Puis j’aimai l’antithèse au sortir de l’école. Jettez-vous sur les injures, & presque toujours sur les antithèses, vous êtes appelé à ce style, il faut que chacun suive sa vocation. » Racine. Si on ne bannit pas absolument l’antithèse des discours, au moins ne doit-on la permettre que dans des discours d’appareil.

Antithèse, est aussi une figure de Grammaire, par laquelle on change une lettre pour en substituer une autre : comme on dit olli pour illi. ☞ C’est ce qu’on appelle antistichon. M. du Marsais rapporte cette figure au métaplasme. Voyez ce mot.

Ce mot vient du grec ἀντίθεσις c’est-à-dire, opposition.