Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/APAMÉE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 400-401).
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APAMÉE. s. f. Apamea, apamia. Il y a sept ou huit villes de ce nom.

Apamée de Phrigie, sur le Marsias, surnommée Κέβωτος, l’Arche, parce qu’elle étoit renfermée de trois fleuves, & qu’elle avoit la figure d’une arche. Sa longitude est 59d, 50′, sa latitude 39dd, 50′. Elle est aujourd’hui fort dépeuplée. Quelques Auteurs disent qu’elle fut bâtie par Séleucus Nicanor.

Apamée de Bithynie, est l’ouvrage de Nicomède, fils du Roi Prusias, qui lui donna le nom de sa mere Apamée. Il y a eu autrefois un Archevêque. Elle est sur la Propontide ou mer de Marmora. Elle prit dans la suite le nom d’un chef des Colophoniens, nommé Myrlus, & s’appela Myrlea. C’est le nom que lui donnent encore aujourd’hui les Turcs. Sa longitude est de 56d, 50′ ; sa latitude 49d, 56′. Maty & le dernier Moréri l’appellent Miarla & Apami.

Il y a eu aussi une Apamée en Médie, nommée autrement Miana, & une en Mésopotamie sur l’Euphrate, vis-à-vis de Zeugma, au 79d 50′ de longitude, & au 49d 56′ de latitude. Une autre encore en Mésopotamie, sur le Tigre, 125 milles au-dessus de Séleucie, & une autre en Perse.

Mais la plus célèbre Apamée est celle de Syrie, ville archiépiscopale, sur l’Oronte, bâtie par Séleucus Nicanor, qui lui donna le nom de sa sœur, ou, selon d’autres, de son épouse. Elle s’appeloit d’abord Pella, dit Strabon, Liv. XVI. Pour se distinguer des autres, elle mettoit sur ses médailles ΑΠΑΜΕΙΑΣ τῆς ΠΡΟΣ ΑΞΙΩ. Ou ΑΠΑΜΕΩΝ ΤΩΝ ΠΡΟΣ ΑΞΙΩ. Apamée sur le fleuve Axius ; d’où le Cardinal Noris conclut qu’elle est sur une colline agréable, qui s’élève au milieu d’une plaine bordée de plusieurs autres collines, & extrêmement fertile. La ville est presque toute entourée de l’Oronte. Cette situation fait que c’est une des villes de Syrie des plus peuplées. Sa longitude est 70d, 0′. Sa latitude 34dd, 45′. L’ère d’Apamée est celle des Séleucides. Apamée s’est dit aussi du territoire d’Apamée de Syrie. Judith, III. 14. Apamia, Apamene. Il étoit dans la Cœlésyrie.

Bochard, Phaleg. Liv. II. ch. 2, remarque que presque toutes les Apamées sont entourées d’eau, & il en tire une preuve pour l’étymologie de ce nom, qu’il fait venir de l’hébreu אפף, entourer, & מים, eau ; Jonas II, 6. אפפבוני מים, Circumdederunt me aquæ. Il est plus probable que c’est un nom de femme donné à ces villes, comme nous l’avons dit.

Pamiers, ville de France en Languedoc, s’appelle aussi Apamée, en latin, Apamia ou Apamiæ.