Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/APOPHTHEGME

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 413).
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☞ APOPHTHEGME. s. m. Dit notable de quelque personne illustre : sentence courte & instructive prononcée par quelque homme de poids, ou faite à son imitation. Apophthegma, Dictum acutum & breve illustris viri. L’apophthegme est un sentiment exprimé d’une manière vive, & en peu de paroles, sur quelque sujet ou une répartie prompte & spirituelle, qui cause du plaisir & de l’admiration. Comme il y en a de plaisans & d’agréables, & qu’ils ne sont pas tous graves & serieux, on pourroit dire que l’apophthegme est ce qu’on appelle un bon mot en françois ; mais ce terme a plus d’étendue dans la langue grecque. Abl. Il y a des apophthegmes muets, & où l’action tient lieu de la parole. Id. C’est un homme profond, & d’un grand sens ; il ne parle que par apophthegmes. Lycosthène a fait un gros recueil des apophthegmes des Anciens, & les a rédigés par des chapitres. Erasme a aussi rassemblé les apophthegmes des Anciens, rapportés par Plutarque, & par Diogène Laërce. M. d’Ablancourt a dirigé les apophthegmes des Anciens dans un meilleur ordre ; & comme la vérité y est moins nécessaire que la beauté, il a été souvent obligé d’y donner un autre tour que les Auteurs dont il les a tirés. L’apophthegme, selon l’Auteur du Traité des bons mots, est différent de ce qu’on appelle bon mot, parce que l’apophthegme doit toujours être grave & instructif, & que le bon mot peut-être purement divertissant. Ce mot vient du grec ἀποφθέγμαγω qui signifie, je parle par sentences.