Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARGYRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 496).
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ARGYRE. s. f. Nymphe dont il est parlé dans la Mythologie. Elle devint amoureuse d’un jeune homme nommé Selemnus, à cause de son extrême beauté. Leur liaison dura autant que la beauté de cet amant, mais dès qu’elle commença à se faner, Argyre s’en dégoûta. Il étoit près d’en mourir de douleur, parce que de son côté il l’aimoit toujours, lorsque Vénus en eut pitié, & le métamorphosa en un fleuve de son nom, lequel, comme Alphée, alloit chercher par-dessous les eaux de la mer, la fontaine où présidoit l’inconstante Argyre. Enfin, par les secours de Vénus, il parvint à oublier cette Nymphe ingrate. Depuis ce moment, les eaux du fleuve Selemnus eurent, dit-on, la vertu de faire perdre à ceux qui s’y baignoient, le souvenir de leurs amours. ☞ Si cela étoit vrai, dit Pausanias, l’eau de ce fleuve seroit impayable.