Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARVALE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 543-544).

ARVALE. s. m. Arvalis. Celui qui faisoit autrefois à Rome les sacrifices Ambarvales qui s’offroient à Bacchus & à Cérès pour la prospérité des biens de la terre ; c’est-à-dire, des blés & des vignes. Les Arvales étoient douze, tous gens des plus distingués de Rome, & s’appeloient Frères Arvales, en latin Fratres Arvales, ou le Collège des Frères Arvales, en latin, Collegium Fratrum Arvalium. Ils furent institués par Romulus, qui se mit lui-même du nombre. La marque de leur dignité étoit une couronne d’épis, liée d’un ruban blanc. Ce fut là, selon Pline, Liv. 18, ch. 2, la première couronne en usage à Rome. On dit que les bornes des champs étoient aussi de leur ressort ; mais Turnébe n’en convient pas. Adv. L. XXI. C. 1. Le nom Arvale est latin, dérivé de Arvum, qui signifie un Champ. Pline les appelle Arvorum Sacerdotes, Prêtres des Champs. Fulgence, dans son Livre, De prisco Sermone, explique plus distinctement l’origine de ces Prêtres. Il dit qu’Acca Laurentia, nourrice de Romulus, avoit coutume de faire tous les ans un sacrifice pour les champs ; qu’elle avoit douze fils qu’elle faisoit marcher devant elle dans ce sacrifice ; que l’un des douze étant mort, Romulus en faveur de sa nourrice, promit de prendre la place & le nom de Frère. Il cite sur cela Rutilius Geminus dans ses livres Pontificaux. Pline indique la même chose, en disant que Romulus institua les Prêtres des Champs, à l’exemple d’Acca Laurentia sa nourrice. Il semble que l’analogie de la langue demanderoit que nous dissions Arvaux au pluriel ; mais dans ces mots latins, sur lesquels l’usage n’a rien prononcé, nos Auteurs retiennent la forme latine.