Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ASSAISONNEMENT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 561).
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ASSAISONNEMENT. s. m. Manière de préparer les viandes pour les rendre agréables au goût. Conditio, condimentum, conditura. La bonté d’un jambon, d’une fricassée, dépend de l’assaisonnement.

Assaisonnement, se dit aussi des ingrédiens qui servent à assaisonner les mets pour les rendre plus agréables au goût. Le sel, le poivre, les champignons, sont les assaisonnemens ordinaires. Il faut de l’art pour bien ménager les assaisonnemens.

Assaisonnement, se dit figurément de la manière agréable qui accompagne ce qu’on dit, ou ce qu’on fait. L’assaisonnement du discours. Ablanc. La louange demande un certain assaisonnement qui empêche qu’elle ne passe pour une pure flatterie. L’affection d’un ami est un assaisonnement de la prospérité, qui la rend plus piquante, & plus sensible. On est si avide de louanges, qu’on les reçoit sans tous les assaisonnemens qu’elles devroient avoir. Fonten. Le mystère est l’assaisonnement des plaisirs de l’amour. Vill. La médisance a été de tout temps, & encore plus que jamais l’assaisonnement des conversations ; tout languit sans elle, & rien ne pique. Bourdal. Exh. II, p.31.

Dans ses mœurs quelle politesse ?
Quels tours, quelle délicatesse,
N’éclatoient point dans ses discours ?
Ce sel tant vanté de la Grèce
En faisoit l’assaisonnement ;
Et malgré la froide vieillesse,
Son esprit léger & charmant
Eut de la brillante jeunesse
Tout l’éclat & tout l’enjouement.