Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ASSIÉGER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 568).

ASSIÉGER. v. a. Mettre le siége devant une place. Obsidere urbem. Assiéger une ville, un fort, un château. On prend maintenant toutes les villes qu’on assiége, à moins qu’elles ne soient secourues. Voyez Siége.

☞ On le dit aussi des persones enfermées dans une place assiégée. Ce Prince sur assiégé dans sa capitale.

Assiéger, se dit figurément, en parlant de tout ce qui est autour de nous qui nous importune, qui nous embarasse, qui nous ôte quelque liberté. Obsidere, circumstare, circumsistere. Les pauvres sont en si grand nombre, qu’ils nous assiégent. Ceux qui tiennent table, sont assiégés d’écornifleurs. Ce vieillard se laisse assiéger par ses parens. Il y a longtemps que cette femme est assiégée par un tel. Assiéger l’oreille du Roi. Vaug. Les douleurs de l’enfer m’ont assiégé. Port-R.

Triste destin des Rois ! esclaves que nous sommes,
Nous nous voyons sans cesse assiégés de témoins,

Et les plus affligés osent pleurer le moins.
Racine.

On dit aussi, qu’on est assiégé par les eaux, quand il y a quelque inondation, par les neiges, par les mauvais temps, lorsqu’il pleut & qu’on n’ose sortir, par les brigands qui courent la campagne, &c.

On dit qu’une flotte est assiégée par les vents dans un port, quand elle n’en peut sortir à cause des vents contraires.

ASSIÉGÉ, ÉE. part. Obsessus. Une place assiégée.

Assiégé, est aussi substantif, & se dit de ceux qui sont dans une ville assiégée. Les assiégés ont fait une sortie vigoureuse. On a capitulé avec les assiégés.