Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ASSOMMER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 572-573).
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ASSOMMER. v. a. Tuer avec une massue, un maillet, ou autre chose pesante & accablante. Valide impacto malleo trucidare. Il a reçu des coups de bâton capables d’assommer un bœuf. Les Hébreux assommoient les criminels en les lapidant. Ménage dérive ce mot du françois somme, ou du latin somnus, parce qu’autrefois assommer signifioit, dormir d’un profond sommeil.

Assommer, se dit aussi de toute mort violente. Mactare, Trucidare. Il est allé à la guerre pour se faire assommer. Il signifie aussi, tuer d’une manière cruelle. Ils assommoient les ennemis dans les rues. Vaug. Ils se voyoient assommer comme des bêtes. Id.

Assommer, se dit encore des coups violens, ou souvent réitérés. Percutere graviter. Ce maître assomme de coups ses valets. Cette marâtre assomme les enfans de son mari.

Assommer, se dit hyperboliquement des choses qui incommodent ou qui pesent trop. Opprimere, Obruere. En été les habits de drap assomment. Vous chargez trop ce cheval, cela est capable de l’assommer.

Assommer, se dit figurément des choses qui affligent ou incommodent beaucoup. Affligere. Cette affliction, la perte de ce procès l’a assommé.

Pour moi qu’un froid Ecrit assomme. Mol.

Je n’en puis revenir, & tout ceci m’assomme. Id.

On dit proverbialement, il faudra vous assommer ; pour dire, vous avez tant de santé, qu’à moins que quelqu’un ne vous tue, vous ne pourrez mourir.

ASSOMMÉ, ÉE. part. Il a les significations de son verbe en françois comme en latin.