Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ATHÉNÉE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 588-589).

ATHÉNÉE. s. m. Athenæum. Lieu public à Rome dans lequel les professeurs des Arts libéraux tenoient leurs assemblés, où les Rhéteuts & les Poëtes lisoient leurs ouvrages, & où l’on déclamoit les pièces, comme il paroît par Capitolin, dans Pertinax. c. 11 ; & dans Gordien, c.3 ; par Lampridius dans Alexandre Sévère, c. 35 ; & par Sidonius Apollinaris, L. II. ep. 9, L. VI. ep.8, L. IX. ep. 14. Il paroît par ce dernier Auteur que ces lieux étoient disposés en amphithéâtres, & qu’il y avoit des sièges, que Sidonius appelle cunæi, comme ceux des amphithéâtres. Aléxandre Sévère alloit souvent dans l’Athénée entendre les Rhéteurs & les Poëtes grecs & latins. Gordien s’étoit exercé dans la jeunesse à déclamer dans l’Athénée. Les deux plus fameux Athénées ont été celui de Rome, & celui de Lyon. Aurélius Victor nous apprend que c’est Hadrien qui fit construire l’Athénée de Rome. Caligula fit construire celui de Lyon célèbre par les grands hommes qui y enseignerent, On se sert encore de ce mot latin, pour signifier les Académies des Savans, les lieux où ils s’assemblent ; mais en françois on le dit peu, ou point du tout.

Ce mot est grec, & vient du nom d’Athènes, ville savante, & où se tenoient beaucoup de ces sortes d’assemblées, ou du nom grec de Pallas, Ἀθήνη, Athénée, Déesse des Sciences, comme si Athénée signifioit un lieu consacré à Pallas, ou destiné aux exercices auxquels elle préside.