Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ATTENDRIR
ATTENDRIR. v. a. Rendre tendre, & facile à manger. Emollire, mollire. On dit que le figuier attendrit la viande qui y est pendue. Les premières gelées attendrissent le raisin.
Ce mot vient du latin tener, du grec τένηρ.
Attendrir, se dit figurément pour rendre sensible à la compassion, à l’amitié, &c. Movere, commevere, permovere. Les mouvemens oratoires attendrissent le cœur des Juges, les excitent à la pitié. Selon les Stoïciens, une grande ame doit être trop au-dessus des disgraces humaines, pour se laisser attendrir par les foibles sentimens de la pitié. On est plus occupé aux pièces de Corneille ; plus ébranlé, & plus attendri à celles de Racine. La Bruy.
Ne vous souvient-il point, en quittant vos beaux yeux,
Quelle vive douleur attendrit mes adieux ? Rac.
N’accoutumez point votre cœur
Séduit par la vertu de l’objet qui le tente,
A l’attendrir par la douceur
Même d’une amitié qui peut être innocente.
ATTENDRI, IE. part. Il a les significations de son verbe, en latin comme en françois.