Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ATTIÉDISSEMENT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 608).
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ATTIÉDISSEMENT. s. m. ☞ État d’une chose qui passe de la tiédeur à la tiédeur. Tepor ; mais par une bizarrerie de l’usage on ne le dit guère au propre. On ne dit point l’attiédissement d’un bain, l’attiédissement de l’eau. Il faut dire tiédeur. Il seroit à désirer qu’on eût conservé le mot d’attiédissement, pour marquer l’état d’une chose qui devient tiède, l’action de devenir tiède ; & celui de tiédeur pour marquer l’effet qui résulte de cette action, ou l’état de la chose qui est tiède. Mais il faut s’assujettir à l’usage.

Attiédissement, dans le sens figuré, signifie diminution, relâchement de ferveur dans la dévotion, dans l’amitié, dans les passions. Tepor, ardoris remissio, studii. L’attiédissement en amour se tourne bientôt en indifférence. Un bon Auteur a dit, l’oraison fervente & continuelle étouffe en nous l’attiédissement & la paresse : les âmes tombent dans l’attiédissement par l’ardeur de leur concupiscence. Le P. Bouhours prétend que ce mot n’est pas tout-à-fait établi, & qu’il vaut mieux se servir de tiédeur, ou de relachement.