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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ATTISER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 609).
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ATTISER. v. a. Raccommoder le feu, approcher les tisons les uns des autres pour les faire mieux brûler. Il ne se dit au propre qu’en parlant du feu. Admotis titionibus ignem alere, excitare. Le vulgaire dit qu’il faut être Philosophe pour bien attiser le feu ; c’est-à-dire, qu’il lui faut donner de l’air pour le faire brûler. Régnier a dit :

Quand on se brûle au feu que soi-même on attise ;
Ce n’est point accident, mais c’est une sottise.

Attiser, se dit figurément, en parlant de la haine, de la colère, de la sédition. Attiser le feu dans ce sens signifie aigrir des esprits déjà irrités les uns contre les autres. Excitare, accendere, incendere, ciere. C’est cet ambitieux qui a attisé le feu de la guerre civile ; je suis bien éloigné d’attiser moi-même par mes discours la fureur de votre emportement. Rac.

ATTISÉ, ÉE. part. Excitatus, incensus, accensus. On l’a dit autrefois pour attiré. Guillaume de S. André, dans son Poëme sur Jean IV. Duc de Bretagne, dit

Pour ce beau fils veux raisonner....
Afin que mieux soit avisé,
Si en tel fait est attisé.